lundi 31 août 2009

Anvers - EuroBasket 2009 - Le pêché d'orgueil

« Ce soir, c'est l'équipe de la Belgique qui a battu les individualités de la France. » L'analyse du meneur belge Lionel Bosco cingle aux oreilles des Français à l'issue du match. Les Belges sont une drôle d'équipe. Ils ne parlent pas tous la même langue, le coach s'exprime parfois en anglais durant les temps-morts mais sur le terrain, les 12 « Lions belges » sont prêts à mourir ensemble tous les soirs. Face à ce bloc collectif, solidaire et agressif, les Français sont retombés dans leurs travers. Manque de concentration face à un adversaire « théoriquement » inférieur, absence de relais crédible à la "Parker dépendance."

Après un début de match largement à leur avantage, ou plutôt, insistons bien, de Tony Parker (auteur de plus de la moitié des points de son équipe en première mi-temps), les Français ont baissé de pied. Première raison, l'incapacité à gérer le score en l'absence de TP évidemment. 27-17 lors de sa sortie. 27-28 trois minutes plus tard quand Collet le rappelle en catastrophe. Ensuite, le regain d'agressivité des Belges, bien symbolisé par Lionel Bosco. Chauve, pas bien grand (1,78 m), le chouchou du public anversois perturbe les arrières français avec ses moyens : la hargne et la malice. « Je les regardais depuis le banc en début de match et je voyais qu'ils avaient l'air perdus. Alors j'en ai rajouté une couche une fois sur le parquet. » Surpris par une équipe belge soutenue par une Lotto Arena bruyante et à guichets fermés, les Français sont à la peine. Et la confiance change de camp. « C'est vrai que Batum et De Colo notamment ont eu beaucoup de mal face à cette nouvelle donne défensive », reconnaît Vincent Collet.

Le match s'équilibre et aucune équipe ne parvient à prendre l'avantage. Le duel Turiaf-M'Benga sous les panneaux fait rage : claquette dunk pour le Laker, poster dunk pour le Warrior (14 pts), l'un des meilleurs Français sur le terrain. Mais Hervelle et Moors sont en réussite et se régalent des espaces dans la peinture française. La traction arrière des Bleus est en panne (Diaw 6, Batum 5, De Colo 2, Diot 1) et manque d'agressivité vers le cercle. Les Belges gagnent la majorité des duels et profitent d'un « repli défensif déficient » (Collet).

Dans le money time, l'équipe la plus en confiance fait la différence comme souvent grâce à deux flèches primées consécutives de Lauwers dans la dernière minute. Les arabesques d'un Tony Parker étincelant, formidable de maestria et d'élégance, n'y peuvent rien. Le résultat est là (70-66). « Les Belges ont fait comme on le craignait le match de leur vie », ose Vincent Collet, pour qui la qualification reste jouable. Attention tout de même. « Des matches de notre vie, on en joue toutes les semaines ces derniers temps », prévient Lionel Bosco. « C'est une récompense de notre travail, mais seulement une demi-récompense, on ne s'en satisfait pas encore », note tout sourire Didier M'Benga.