mardi 15 décembre 2009

Roanne - Pro A - Paul Brideau, attention y'a personnage

Il connait le basket. Un peu beaucoup. Il claque la bise à l'un, serre la paluche de l'autre. Avec M'sieur Brideau, du Pays Roannais, on va passer une chouette soirée basket en tribune de presse. Les habitués assis derrière lui (car la tribune de presse n'est pas isolée du reste du public à Roanne) lui demandent l'évolution des scores des autres matches. Ce à quoi il se prête comme toujours avec bonhommie. Et se réjouit avec ses acolytes de la défaite villeurbannaise, en bon Gaulois moqueur.

Je savais bien, pour l'avoir pratiquée, que la presse locale, ça tisse des liens mais avec lui ça dépasse l'entendement. Exemple en images. Fin du match, c'est la cohue. Une dame est au bout du fil. « Où es tu ? » lui demande sa correspondante. « En face de Paul Brideau ! », répond-elle tranquillement. A Roanne, on ne se situe pas face au tunnel des vestiaires, à la porte A, B ou C. Non, le repère, c'est Paul Brideau. Étonnant.

Roanne - Pro A - De l'ambition mais pas le melon

Valentin Cavelier est le manager général de Roanne, l'homme qui fait le lien au quotidien entre le président Brochot, pris par son travail de chef d'entreprise et le coach Choulet. Son credo : travailler dur et poursuivre la croissance du club sans se mêler des querelles intestines du basket français. Et tout commence par la rénovation de la Halle Vacheresse. Ecoutons le.

"Les problèmes sont arrivés après le titre en 2007. On refusait beaucoup de gens. En termes d'accueil public, handicapés ou VIP, on était pas dans les clous. La capacité de la salle passera de 3200 à 5000 places fin 2011 et un espace VIP de 700 m2 sera intégré. Ça sera une sorte d'arène. Ils vont agrandir derrière les panneaux et mettre des gradins dans les angles pour ne pas perdre de place. Les travaux auront lieu a priori pendant l'intersaison 2011, donc sans répercussion sur l'équipe."

Il faut dire que jusque là, ce n'était pas évident de chouchouter les partenaires. Faute de salon d'accueil (forcément, à la base, ca ressemble à un gymnase...), ils étaient baladés une fois dans un restaurant, l'autre au Scarabée, une salle de spectacles. Compliqué de s'y retrouver. Objectif : un budget en hausse de 50% d'ici à 5 ans. En ce qui concerne l'Euroligue et son mode de qualification, la clownerie du basket français, c'est l'inconnu et ça le fait sourire. Rappelons que l'an passé, c'est seulement quelques semaines avant la fin du championnat que le choix avait été fait.Pour ne pas contrarier l'Euroligue qui souhaitait la présence de Villeurbanne. Douteux.

"Vu ce qui s'est passé, je préfère ne pas me prononcer, je ne sais pas. Le champion de France, je pense. Après... Villeurbanne, je ne sais pas si leur place est assurée. Je ne regarde pas le côté mérité, je regarde surtout ça comme un accélérateur pour le basket. La ligue fermée, aux Etats Unis, ça fonctionne. Pourquoi pas chez nous. Faut voir comment ça va se passer."

Mais surtout, Roanne veut rester à sa place et ne pas se poser en arbitre du duel Nancy-Asvel. Les invectives et les menaces par voie de presse, très peu pour eux.

"Quand je lis les querelles entre chaque camp dans BasketNews, je ne suis pas sûr que le basket en sorte grandi. Nous, on veut pas rentrer dans le débat. (Il hésite) Non, il faut pas rentrer dans le débat. C'est bien pour l'Asvel d'avoir récupéré son invitation. Après, c'est vrai que les arguments donnés par Nancy sont louables. Sur le terrain, ils ont quand même gagné le droit de faire cette Euroligue. Mais (longue pause), nous on se battra pour y retourner. Car on y a vécu une expérience exceptionnelle."

Roanne - Pro A - Choulet (suite) - « Si on joue en 40 points, les gens vont pas venir, ils ont autre chose à foutre »

Vous développez un basket offensif. Est-ce délibéré ?

Oui, c'est une volonté de ma part de jouer un basket d'attaque même si on est capable de défendre. Je préfère voir des matches en 80 points qu'en 50. C'est une question de goût et je pense que le public partage ce goût. Si on veut amener le basket dans les grandes villes, il faut faire du spectacle. Si on joue en 40 points, les gens vont pas venir, ils ont autre chose à foutre. Je l'avais dit à Paris il y a dix ans, le jour où on fera du spectacle, les gens vont venir.

Que pensez-vous de la polémique sur le temps de jeu des joueurs français ?

Honnêtement, ça ne m'intéresse pas, je vous le dis franchement. Pour moi, ça a peu d'importance. Alors, on veut protéger les joueurs français et la formation, très bien. Mais moi je dis que s'ils sont bons, ils vont jouer. Ils sont plus chers que les Ricains à valeur égale. Même s'ils disent que c'est pas vrai, c'est la réalité. Quand je prend le salaire d'un joueur dont on a parlé, Bo Mc Calebb, qui joue l'Euroligue et Marco Pellin, il y en a qui est deux fois plus cher que l'autre. Jerry Mc Cullough (devenu ensuite un des meilleurs meneurs d'Europe), à l'époque à Gravelines, je l'avais signé 35 000 dollars, je connais peu de meneurs français à ce tarif. Moi, je suis pour utiliser des joueurs français au maximum, s'ils sont bons... Enfin, s'il faut prendre que des Français et que j'en ai la possibilité, je le ferais

Vous avez déniché de nombreuses pépites US. Avez-vous le temps de vous intéresser à l'homme avant de signer un joueur ?

A l'homme, on peut pas. Moi je les rencontre aux Etats-Unis, je vais discuter 5-10 minutes avec lui mais c'est pas comme ça que je vais vraiment le connaître et savoir s'il sera parfait pendant la saison. On s'intéresse dans un 1er temps aux statistiques et ensuite aux contacts que je peux avoir avec les agents américains qui sont très heureux d'amener des joueurs chez nous parce que bien souvent, ils finissent MVP du championnat (sourire). Et plus généralement parce qu'ils sont exposés et que bien souvent, quand ils partent, ils multiplient leur salaire par deux ou trois. D'ailleurs, j'aurais pu repérer de nouveaux meneurs US si j'avais pas eu Marco Pellin. J'étais sur le petit meneur de Partizan, Bo Mc Calebb par exemple.

Tous ces Américains que vous faites éclore, gardent-ils contact avec vous ?

Oh, il n'y a pas de reconnaissance du ventre. Bon, Dee Spencer, oui. Marc Salyers oui alors que je ne l'ai pas sorti mais il y a une reconnaissance d'avoir été meilleur marqueur de l'Euroligue, c'est quand même quelque chose. Jerry Mc Cullough oui, Terrell Mc Intyre aussi. Le reste... Bon c'est déjà pas mal. Mais il n'y a pas vraiment de reconnaissance, de coup de téléphone pour dire « merci coach etc etc... » Par l'intermédiaire des agents, parfois ils le font savoir mais bon c'est un milieu bien égoïste le sport de haut niveau

Y a-t-il une nouvelle star US cette année à Roanne ?

Je ne pense pas qu'il y aura un nouveau Spencer. Ce n'est pas le même genre. Ils n'ont pas du tout été recrutés dans cette optique là. Mais alors pas du tout. Si j'avais voulu en prendre un, j'aurais pu mais je l'ai pas fait. Il y a un ou deux leaders, mais il y a une équipe complémentaire à côté. C'est fini l'époque d'un ou deux énormes joueurs et des coéquipiers moyens. Là on a essayé de faire une équipe complémentaire et on verra ce que ça donne.

Est-ce que vous surveillez vos joueurs hors du terrain, à la Guy Roux ?

Non, mais les renseignements je les ai. Je sais tout ce qui se passe sur Roanne, je connais suffisamment de monde depuis dix ans pour savoir ce qui s'y passe. Moi, ça m'est completement égal ce que font les gens hors du terrain du moment qu'ils sont performants à l'entraînement et en match. Le jour où ils ne le sont plus, je vais leur dire voire les couper. Mais bon, Dee Spencer, c'était pas un modèle, Marc Salyers non plus, Aaron Harper encore moins. Et avec ces trois là on a été champions de France. Pour moi, à partir du moment où ils font leur boulot sur le terrain, pendant les matches et à l'entrainement, le reste, ça m'est complètement égal

Roanne - Pro A - Bienvenue à Roanne

De Roanne, les fins gourmets connaissent surtout la maison Troisgros. Cuisine délicate, multi-étoilée au Michelin depuis trois générations. Mais loin de ce raffinement, les Roannais se réunissent eux tous les quinze jours à la Halle Vacheresse. Ici, le basket est le sport roi. Tout le monde sait où est la Halle et heureusement pour le visiteur d'un soir car nul n'a pris la peine d'installer de panneaux directionnels. Ben voyons. Facile, vous explique l'autochtone, "suivez la piscine" ! La Halle quoi ! (1)

Tapi au bord de l'eau, à l'ombre de la patinoire et du boulodrome, ce grand gymnase ne vous fera pas frissonner au premier coup d'œil, sinon de froid. Heureusement à l'intérieur, l'ambiance est brûlante. Le résultat des footeux de Saint-Etienne est acclamé. Lyon n'est qu'à 1h30 de route mais on comprend vite que l'Asvel et sa Tony Parker Academy ne trouveront guère de clients par ici. Le public, très proche du terrain, vocifère. Venus alléchés par l'odeur du sang, les fans n'ont de spectateurs que le nom. Et puis ici, n'espérez pas les meilleurs sièges. Abonné. Abonné. Abonné. Chaque place porte religieusement son autocollant. Elles sont toutes déjà prises. Ils sont environ 2000 cette année pour une salle de 3200 places. Grimpez donc quelques marches, jamais très haut, asseyez-vous confortablement et plongez dans le chaudron. Ébullition prévue dans environ 1h45.

(1) Pour ne pas heurter la sensibilité d'un lecteur, je précise que l'imbécile, c'est sans doute moi et qu'évidemment il y a sans doute quelques panneaux dans Roanne qui indiquent la Halle. Il y en a juste très peu eu égard à la popularité du basket, sans doute parce que tout le monde sait où c'est !

lundi 7 décembre 2009

Roanne - Pro A - A la découverte du coach Choulet

Jean-Denys Choulet est l'un des entraîneurs les plus attachants de Pro A. Un homme franc, loyal, célèbre pour ses coups de gueule, son flair dans le recrutement mais d'abord pour ses résultats. Grâce à lui, en dix ans, la Chorale de Roanne est passée de la Pro B au titre de champion de France (en 2007). Rencontre.

Jean-Denys, qu'est ce qui a changé depuis 10 ans à la Chorale ?
Nos déplacements se passent mieux, on est logés dans de meilleurs hôtels. Il y a une vraie différence car on a le budget qui va avec. On a un président qui fait tout pour nous mettre dans les meilleures conditions. On prend toujours le bus parce qu'on est dans une zone où l'on ne peut pas faire autrement . Mais on se déplace un jour avant, parfois deux en Coupe d'Europe, on a recruté avec une enveloppe plus grosse. Même si cette année, j'ai fait des économies sur tous les postes, on a un budget recrutement qui est intéressant, parmi les bons budgets de Pro A. La perf' qu'on a faite (doublé en 2007) avec le 14e budget est une première et je ne sais pas si elle sera un jour égalée.

Je ne pense pas qu'elle a été relayée à sa juste valeur d'ailleurs, je pense que lorsqu'une équipe comme Pau et Villeurbanne est championne de France, c'est bien. Mais quand on fait ça avec le 14e budget, c'est un exploit authentique. Seulement, nous, on l'a certainement pas très bien vendu, on ne s'est pas assez mis en avant. A la fois par la presse ici mais bon. C'est un exploit, je ne sais pas si on le reverra. Avec le 14e budget et seulement trois Américains et pas quatre, c'était exceptionnel. Le titre et la SDA, c'était vraiment énorme. Alors on a essayé de surfer là dessus avec une nouvelle structure dirigeante pour mettre quelque chose en place qui tienne la route.

La Chorale n'est-elle pas limitée dans son développement par la taille de la ville ?
Moi je pense que le basket dans les grandes villes, quand ça marche, vous m'appelez. J'en ai encore jamais vu, je parle dans les grandes villes françaises, Paris, Marseille, Bordeaux, même l'Asvel, c'est Villeurbanne, pas Lyon (sic). L'exploit c'est le 14e budget, c'est pas la ville de Roanne. Il y a des villes plus petites. J'ai été à Gravelines. C'est 11 000 habitants, voilà, c'est pas une question de villes. Je pense que l'avenir du basket est plus dans les villes moyennes mais ça n'engage que moi. Depuis la saison dernière, on joue à guichets fermés tous les matches.

Olivier Gouez se plaignait récemment qu'à Limoges, il était sans cesse interpellé par la population dans sa vie quotidienne. Ca se passe comment ici ?
Effectivement, quand on a été champions de France, ça a été difficile d'aller faire les courses les 15 jours qui ont suivi. Après, non, les gens nous connaissent, en plus on se cache pas, on est pas des stars. Il m'arrive d'aller boire un coup avec des supporters, on n'est pas molestés, les gens nous respectent.

Avoir ces résultats avec Roanne, c'est une fierté supplémentaire ?
Ce qu'on a fait, personne ne pourra nous l'enlever. Je ne sais pas si moi ou le président nous en allons, est-ce que ce sera mieux ou moins bien. Ce que je sais, c'est qu'on a mis Roanne sur la carte du basket français, ce qui n'existait pas, hormis le titre de 1959 (il montre la bannière accrochée au plafond de Vacheresse). C'est une fierté mais je pense que je savourerais un peu plus tard, dans cinq-six ans. Moi, quinze jours après avoir gagné le titre, je pensais à la suite. Je ne suis pas là à me caresser la bosse et à me retourner vers le passé. On a souvent critiqué les anciens, les vieux, alors on va essayer de pas faire la même chose.

Est-ce que le monde du basket vous a fait sentir plus de respect ? Avez-vous eu des contacts pour aller coacher ailleurs ?
Oui, j'ai eu des contacts (grand sourire). Ca ne m'interesse pas spécialement ces contacts-là. Il y a très peu de clubs qui m'intéressent. Moi je suis bien ici, on me laisse tranquille. J'ai un président qui me colle un budget, je me démerde avec ça pour faire le recrutement, personne ne vient me dire ce que j'ai à faire, je suis pas sûr que tous les coaches voudraient ça. Je ne suis pas toujours très facile pour bosser mais voilà j'ai mes idées, j'ai mon caractère, j'ai du caractère. Ici, je m'exprime comme je veux, comme je l'entend. Il y a aussi des gens qui n'ont pas envie de prendre toutes les responsabilités sur le dos. Moi j'assume et si ça ne marche pas, c'est de ma faute. C'est aussi facile de dire « je suis pas responsable car c'est pas moi qui recrute ».

On a galéré à des moments difficiles financièrement mais j'assume dans la victoire et la défaite. Il faut etre honnete dans la vie et assumer ses choix, ici je peux le faire. J'aurais pu partir, j'irais ptet un jour, certainement, ou alors je finirais ici. Mais je n'ai aucune raison de changer aujourd'hui. Qu'on m'en donne une si ce n'est faire l'Euroligue, le reste, on est aussi bien à Roanne qu'à Orléans.

Qu'est ce qui vous déciderait à partir ?
Y a des expériences intéressantes mais si je partais d'ici, ça me plairait bien d'aller à l'étranger. Pour le reste, il y a eu des contacts avec de très grands clubs français, ça ne s'est pas fait. Roanne en est devenu un donc ce n'est plus comme à l'époque où on était 10-14e de Pro A, là les contacts étaient intéressants. Mais le travail à l'époque était beaucoup plus difficile qu'aujourd'hui. A l'époque, on avait un budget de pro B et des joueurs de Pro B sans vouloir dire de mal. Mais il fallait s'en sortir, tout le monde ne l'a pas fait. D'autres clubs eux n'ont pas réussi et aujourd'hui, sont en Pro B.

jeudi 22 octobre 2009

Paris-Coubertin - Basket - Pro A - Very important people

Coubertin est triste certes, mais les petits fours et macarons y sont goûteux. Alors une bonne partie du gotha basket de la capitale était là. Il faut bien remplir la salle... même si cet affreux horaire vendredi 19h30, Sport + oblige, était un appel au suicide pour le responsable billetterie du promu. Au final, un 1er étage quasi désert, pas terrible mais encore une fois, il y avait des circonstances atténuantes. Enfin, les prix sont redevenus raisonnables. Un geste fort à souligner.

Pour revenir à nos VIP, qui, eux, ne payent pas, on a pu dénombrer la doublette d'InfoSport David Vengerder-Youssef Ouldyassia, inséparables comme souvent. Mais aussi l'ancien président (et toujours actionnaire ?) Essar Gabriel. Pas très loin de lui, le sulfureux mécène du club, via sa subvention, le maire de Levallois, Patrick Balkany. Au commentaire télé David Cozette, en famille, et Jacques Monclar. Enfin, l'ex-Parisien et Nancéen Victor Samnick ne voulait pas rater ce match, pas plus que ce bon Mous « Never Fly again » Sonko, que l'on aime toujours revoir, même si son corps semble le faire souffrir. Espérons pas trop. Après nous avoir fait pleurer de joie, il ne mérite pas ça.

Paris-Coubertin - Basket - Pro A - Bienvenue à la maison

Premier match de la saison, pour moi évidemment, un charmant Paris/Levallois–Nancy. Bon, l'affiche n'aura pas vraiment eu de saveur sur le terrain. L'arène de Coubertin, toujours aussi grisâtre, un vendredi soir grisâtre, n'aidait pas non plus à mettre un peu de couleurs dans ce match. Début de saison dit manque de réglages. Les deux coaches, Jean-Marc Dupraz et Jean-Luc Monschau ont résolu le problème à leur manière. Et zou, on envoie la phalange made in USA sur le parquet.

Au coup d'envoi, seul Stephen Brun n'avait pas arpenté les parquets luisants de la NCAA. Forcément, ça se voit. Excès d'individualisme notamment côté parisien, où Angel Daniel Vassallo a tout à apprendre sauf le talent. C'est plus facile dans ce sens. Mais les actions où il tripote la balle 12 secondes avant de forcer au buzzer, c'est juste plus possible. Les mauvaises langues se demandent à quoi sert Ron Stewart. Ptet bien à aider ces nouveaux joueurs venus d'outre-Atlantique à s'adapter. On l'a vu, au cocktail d'après-match, prendre à part le Porto-Ricain. Intéressant. Au final, une victoire d'un point de Nancy qui menait pourtant de 15. Et un final digne de Video Gag, Karangwa rendant la balle de match aux Nancéens. D'Hollywood, les deux équipes n'avaient finalement importé que le suspense !

dimanche 20 septembre 2009

Katowice - Eurobasket (finales) - Ca méritait pas tout un post mais bon...

Une partie de l'équipe russe et son coach David Blatt étaient au bord du terrain pour assister à la finale. Ca nous a valu une gentille accolade de félicitations entre Vitali Fridzon et son futur ex-coéquipier du Khimki Moscou, Jorge Garbajosa (ex, parce qu'il fait son Benzema, il part au Real Madrid). Mignon tout plein. A cette occasion, on a pu voir que les Russes portaient un survêtement siglé « Beijing 2008 ». Waouh, la crise financière touche vraiment tout le monde !

Un peu de promo, ça fait pas de mal, surtout quand on gagne. Alors, les joueurs espagnols ont sorti spontanément (lol) un drapeau vantant la candidature de Madrid 2016 sur le podium. Mouais... Déjà que le CIO les trouve arrogants, je sais pas si ça va vraiment aider.

Y en a un qui trépigne, c'est Jose Manuel Calderon. Le meneur des Raptors a raté cet Euro pour blessure comme il avait raté la finale olympique l'an passé à la Wukesong Arena. Consultant ici pour La Sexta, une chaîne de télé de son pays, Calderon, heureux mais sans doute frustré, a préféré se réfugier au milieu des supporters pour laisser ses coéquipiers célébrer leur titre entre eux.

Ah, et puis avant de fermer le gymnase, euh la Spodek Arena de Katowice (pardon, c'est juste gratuit), les pauvres Red Foxes (voir plus bas) sont contraintes de rester sur le parquet. Et ouais, y a un paquet de fans, bizarrement tous des hommes, qui veulent être pris en photo avec elles. Enfin, elles connaissent la musique et si jamais elles perdent leur sourire, une mère maquerelle blonde aigrie les surveille de près. Non mais.

Katowice - Eurobasket (finales) - Une branlée et l'addition m'sieur

Bon, ben, de finale il n'y en a pas eu si on imagine suspense, tension, tout ça quoi. En fait, tout le monde s'y attendait. Y a une équipe au dessus du lot et surtout un joueur, Pau Gasol. Blessé au doigt en début de tournoi, son équipe a failli passer à la trappe. De retour, il rend son équipe invincible. L'Espagne est un beau champion, intense, spectaculaire, c'est chouette pour le basket. 52-29 à la mi-temps, une pression jamais démentie, une adresse redoutable. Le score final 85-63 tient plus de la volonté des Espagnols de ne pas humilier les Serbes en fin de match. Les joueurs de Scariolo ont laissé le suspense aux autres. Ils ont déjà feinté de se faire éliminer en poules, il ne fallait pas pousser le bouchon trop loin. Les Lituaniens en ont pris 14, les Polonais 22, les Français 20 et les Grecs 18. Bon, et puis afin qu'il y a ait pas de contestation, des scores acquis dès la mi-temps. Il ne reste plus qu'un défi à la ÑBA (jeu de mot, les plus intelligents survivent et comprennent, les autres sont pris dans la toile), battre les USA (indice : la NBA quoi) dans un match qui compte. Rendez-vous à Istanbul l'an prochain mais surtout à Londres 2012. On s'en régale d'avance.

Katowice - Eurobasket (finales) - Rouges de plaisir

Ils sont venus de toute l'Espagne. D'Elche, de Madrid, de Badajoz ou Zaragoza. Vêtus de rouge et jaune, couleur bonheur. Venus fêter enfin le premier titre européen de “La Furia”. Championne du monde, vice-championne olympique (et quelle finale) et désormais championne d'Europe. Les “Viva Espana” pour succéder aux “Pau, Pau, Pau” et autres “MVP”. Ils sont gatés. Oubliée la déroute de Madrid où la bande à Gasol avait perdu la finale at home, dans les dernières secondes, crucifiée par JR Holden, le drôle de Russe.

Mais rouge et bonheur ne se conjuguaient pas ici qu'à l'espagnol. Les célèbres Red Foxes, pom-pom girls que l'on ne présente plus, ont été époustouflantes toute la semaine. Chorégraphies top, grâce physique et corporelle, un régal. Et bonne initiative de la FIBA Europe, elles ont cohabité toute la phase finale avec les Lituaniennes de Kaunas. Ainsi, y avait toujours une pom-pom sur le parquet pour consoler les victimes de la tornade ibérique.

Katowice - Eurobasket (finales) - La France en finale

Non, ce n'est pas Ronny Turiaf qui est trop deg' et qui dit qu'on aurait trop mérité parce que franchement les autres, ben ils se sont fait torcher pareil contre les Espagnols. Pas faux mais non, Ronny est fair play. Juste que la troupe des Crazy Dunkers assure le show de la mi-temps de cette finale. Oui, ils sont français comme le nom ne l'indique pas. Mais bon, les smasheurs fous, ça l'aurait moins fait pour choper des contrats. Le concept est toujours aussi discutable, dunker avec des mini-ballons et un trampoline au prétexte d'acrobaties mais bon à défaut d'Air Up There, on a pu admirer les petits gars de chez nous. Allez mater AUT ici, ça a quand même de la gueule.

Katowice - Eurobasket (finales) - Croatie/Slovénie/Serbie, concurrence déloyale

Grosse concentration balkanique dans la soupe de Katowice cette année. Oui, il faut dire qu'ici ils aiment bien la soupe. Ca ressemble à la ville. Sombre. Passée cette considération culinaire, le basket de l'ex-Yougoslavie a marqué de son empreinte cet Euro. Serbie (2e), Slovénie (4e) et Croatie (6e). Et pourtant, les tribunes étaient vertes. Slovènes donc. Une explication à cela, toute bête. Ben oui, la Slovénie est dans l'Union européenne. Comment ça, vous le saviez pas... Et pas les deux autres. Alors pour les visas, ça change tout. Paraît même qu'ils ont l'euro. Et ouais, la Slovénie d'ailleurs, c'est collé à l'Italie, du côté de Trieste, c'est pas vraiment un pays de l'Est. Bref, toujours est-il que c'est bien dommage car quand on a entendu le public slovène, on aurait bien aimé un gros clash contre les Serbes.

Katowice - Eurobasket (finales) - Evidemment, qui va perdre, c'est les Verts

Ils sont venus, ils ont vu, ils ont même brillé et comme d'habitude, ils ont perdu. Ils, ce sont les Slovènes. Depuis quelque temps, leur squad sérieusement pulpé de vedettes en venait même à laisser indifférent tellement ils perdaient systématiquement prématurément. Cette année encore, malgré leur 1ère place de poule, il leur a fallu s'arracher pour battre la Croatie... de deux points. Mais le naturel est vite revenu au galop. Demi-finale contre la Serbie. Ils ont tout pour gagner. Le public, un peuple vert qui n'a rien à envier à celui du Forez. Le meilleur joueur, Erazem Lorbek. Le score aussi. Mais voilà venue la dernière minute, les démons de 2007 sont de retour. Quand les Grecs leur avaient repris 15 points en moins de 4 minutes. La panique règne. Lorbek est éliminé sur deux fautes au rebond offensif. Digne d'un junior. Brezec, grand pantin de la NBA, qui a pris sa place, fond un plomb. Il retient violemment Teodosic par derrière sur une contre-attaque. Deux lancers + la balle. Les Serbes sentent la proie se décomposer, Teodosic frappe. Une fois, deux fois, trois fois. Prolongation, les mouches ont changé d'âne. Smodis, capitaine cloué sur le banc par son mal de dos, tente bravement de remobiliser ses troupes mais non, la Slovénie n'est toujours pas une équipe de gagnants.

Dans ces cas-là, on a tendance à parler d'équipe maudite si ce sont des étrangers et de gros losers à la con si ce sont des Français. Oui, on aime bien se dévaloriser. Ce sont surtout des équipes incapables de gagner une fin de match serrée. Et c'est tout sauf du hasard. Sinon, pourquoi la Grèce gagne-t-elle toujours à la fin ?

En parlant de Grecs, ils se trouvaient sur le chemin des Slovènes cet après-midi pour la 3e place. Les hommes de Zdovc ne pouvaient pas rêver pire. Emmenés par un Schortsanitis énorme, les Hellènes font la course en tête tout le match. Fatigués, peu inspirés, ils profitent de la maladresse et de la tension slovène. La fin de match était écrite. Les Grecs, bien que fébriles aux lancers francs, gagnent. D'un point. Ils ont fait le taf, sans plus. Ils ont surtout profité d'une énorme bourde de Slokar dans la dernière minute. A peine moins gauche que Brezec, il perd inexplicablement un ballon sous son panier. L'Athénien est sans pitié. Alors Fotsis transforme l'offrande d'un tir longue distance. Plus cinq. Les miracles du pauvre Lakovic n'y feront rien. La Slovénie échoue encore d'un misérable point. Celui de la peur.

samedi 19 septembre 2009

Katowice - Eurobasket (finales) - France-Croatie : it's bullshit

En général, un match de classement dans un Euro, ça possède l'emballage de l'Euro, ça ressemble à un Euro, mais quand on goûte, c'est fade, ça manque de sel, de sueur, d'agressivité. Le France/Croatie de demain, à l'heure du petit-déjeuner (ou presque – midi), promet pourtant d'être encore plus soporifique que ça. En cause, une 5e place à l'intérêt limité mais aussi la volonté des NBAers d'être épargnés. Les BlackBerry (ouais, ça fait définitivement plus moderne) ont sonné. Les franchises NBA ont appelé. Ronny Turiaf a été clair. « Je ne veux pas rentrer à Golden State blessé. Ils m'ont déjà appelé il y a deux jours pour me dire que j'avais intérêt à rentrer en bonne santé ! On a assuré le minimum syndical, on va essayer d'aller chercher la victoire mais je n'ai pas envie de me blesser, ça c'est sur et certain. Il y en a déjà un (Diaw) qui est tombé, il ne faut pas qu'il y en ait un deuxième. » C'est vrai que la blessure de Boris ce midi n'a rien arrangé même si les Bobcats de Larry Brown, conseiller des Bleus, sont plutôt arrangeants. Il paraît même que Gar Forman, le general manager des Bulls rigole bien. Lui, son Noah, il l'a carrément gardé au chaud tout l'été. On appelle ça le risque zéro.

Katowice - Eurobasket (1/4 finale) - Rien ne sert de courir, il faut partir à point

Curiosité de cet Euro, les outsiders ont tout cassé en quarts de finale. La Serbie et la Grèce, 3e de leur poule, et l'Espagne, seulement 4e, ont éliminé Russie, Turquie et France, qui s'étaient mis en jambes beaucoup plus vite dans la compétition. Et il s'en est fallu de peu pour que la Slovénie, victorieuse de sa poule, passe aussi à la trappe. Un petit shoot de Nachbar a eu la peau des Croates, il y a au moins un lièvre qui a survécu aux tortues de Silésie.

Katowice - Eurobasket (1/4 finale) - Vous étiez 3,3 millions à regarder France-Espagne

Formidable, non. Bon, en Espagne bien sûr sur l'antenne de La Sexta, chaîne gratuite. En France, relégué sur Sport Plus, l'audience se compte en centaines de milliers de téléspectateurs. Encore un petit détail qui fait toute la différence. Notez aussi que ce n'est pas qu'une histoire de succès. Le score du basket en Espagne a atteint un pic de 24% de parts de marché, score convenable mais pas exceptionnel. C'est plus une affaire de tradition et de lobbying interne aux chaînes françaises. En effet, le service public a diffusé des Mondiaux de natation cet été dont les scores d'audience n'ont pas dépassé 10%.

Katowice - Eurobasket (1/4 finale) - Turiaf l'écorché vif

Il était le joueur le plus marqué par la défaite contre l'Espagne. Comme un symbole, il a pris le premier tir du match contre les Turcs. Un peu loin de son jardin mais peu importe. Il avait besoin de se libérer, « de toucher le ballon » pour évacuer la frustration. Deux heures après, une victoire contre la Turquie et un gros calin à la mascotte Mieszka l'ont remis d'aplomb. La qualification en poche et les écouteurs autour du cou, il livre son bilan.

Qu'est-ce que vous ressentez aujourd'hui ?

En fait, le coach nous a dit hier, « j'ai oublié de vous prévenir mais si vous ne battez pas les Turcs, vous devrez repasser par les repêchages. » On a fait « hein ?! » et ça nous a mis un peu de pression mais ça fait du bien parce qu'on travaille dur (il le martèle trois fois) pour arriver là où on est. On a reçu un gros coup de bambou derrière la tête quand on a su qu'on allait devoir jouer l'Espagne en quart de finale, ça nous a coûté beaucoup d'énergie. C'est un match qui nous a causé beaucoup de tristesse. Alors pouvoir gagner aujourd'hui et se qualifier déjà pour les Mondiaux, ça fait du bien. Ça met aussi un peu de baume au cœur. On se dit qu'on n'a pas tout gâché comme en 2007. Je peux vous dire que ça fait du bien.

Vous ne doutez pas quand vous êtes menés de 19 points ?
On est frustrés surtout. On se dit qu'on a tellement d'envie que si on continue, on a prouvé tout au long du tournoi qu'on pouvait revenir. On a souvent été menés à la mi-temps mais notre défense, c'est un rouleau compresseur. Je le crie haut et fort. J'ai confiance en mes coéquipiers. Et à force de jouer dur, les gars en face ils sont fatigués. Parce que nos douze mecs ils sont morts de faim quand ils rentrent sur le terrain. Ils se donnent à fond en défense et après en attaque, Parker met les paniers et il y a tout le monde à côté pour lui donner de l'aide quand il en a envie. On est vraiment des morts de faim, ça c'est sûr. Je n'ai aucune honte à le dire, je le revendique au contraire.

La défaite contre l'Espagne a montré que la France était encore loin du haut niveau mondial

Je ne suis pas d'accord. C'est un discours un peu injuste. Quand on gagnait les matches, je n'entendais personne tenir ce genre de propos. Ça me donne l'impression qu'on jette tout ce qu'on a fait à la poubelle. L'équipe d'Espagne, c'est une grosse équipe depuis de nombreuses années. Ils ont des automatismes naturels, qu'on ne peut pas recréer. Ils ont fait de gros résultats sur les dernières compétitions. On a fait ce qu'on a pu.

Comment progresser justement pour remédier au manque de vécu commun et trouver des automatismes ?
Ce serait bien que la Fédération nous organise des stages pendant l'année, deux-trois jours par ci, par là. Les anciens faisaient ça, c'est pour ça qu'ils avaient 250 sélections. Je pense que ça ne peut être que ça. Après est-ce réaliste ? Et pourquoi pas. Au moment du All-Star Game où seul Tony participe, on pourrait se rejoindre quelques jours. (NDLR : le problème est que les Européens sont retenus par leurs compétitions nationales) Ça sera sans doute dur en terme de logistique. Ce vécu, il nous manque, on ne joue ensemble seulement un mois et demi ou deux mois.

Cette « injustice » d'être tombé sur l'Espagne vous trotte toujours dans la tête
C'est frustrant, la pièce ne tombe jamais du bon côté. Moi ça me commence à me tirer un peu par les oreilles. C'est ch... On travaille dur à l'entraînement, je peux vous le garantir. C'est vraiment dommage que l'histoire se soit écrite de cette façon. On y a mis tout notre coeur. On est arrivés super concentrés dès le premier jour du stage. A fond la caisse, on respectait les consignes. On fait tout et voilà, on se tape l'Espagne. Ca aurait pu être une belle histoire si on les avait battus. Ca aurait pu être très beau mais hélas... c'est pas beau.

Vous affichez 7 victoires et 1 défaite...

Ben oui, j'ai l'impression qu'il y a un petit goût d'énervement, je vais être honnête, un petit goût de tristesse. Avec des si, on peut refaire le monde, mais on est qualifiés pour le championnat du monde, au moins ça c'est sûr.

vendredi 18 septembre 2009

Katowice - Eurobasket (1/4 finale) - Cette Grèce éternelle...

Ils se jettent dans les bras de leurs supporters, descendus comme des furies en bas de la tribune. Et un Grec en furie, c'est quelque chose. Zizis, Calathes, Kaimakoglou. Ils sont comme des fous, la sécurité souffre, peine à les contenir. Schortsanitis arrive. La sécurité abandonne devant les 145 kilos de Baby Shaq. Comme d'habitude, la Grèce a frappé dans les dernières secondes. Deux petits points au final, les Turcs n'ont plus que leurs yeux pour pleurer. Ils pensaient avoir vaincu le signe indien en fin de temps réglementaire. C'est Zizis le Grec qui rate un lancer, c'est Arslan, le Turc, qui égalise à la dernière seconde. Oui mais non. La prolongation, c'est la chasse réservée des vampires du Parthénon.

Chez nous Français, une question a pollué la semaine, fallait-il gagner ou perdre ce France-Grèce ? Au vu des résultats des quarts, une France largement battue, une Grèce victorieuse à l'arraché, il valait mieux le perdre. Nos bourreaux préférés ont réussi le tour de force de nous éliminer cette année sans nous battre. La grande classe. Vincent Collet espérait se venger d'eux en les affrontant demain en repêchages. Raté ! Le capitaine Spanoulis et ses hommes seront dans la cour des grands, face à l'Espagne. Ce soir, la Turquie a succombé comme beaucoup avant eux dans un finish hitchcockien contre la Grèce. Se risquer dans une fin de match serrée, pire une prolongation avec eux, « c'est 80% de chances de se faire niquer », souriait un estimé collègue ce soir. E-ter-nels. Papaloukas et Diamantidis out, Spanoulis et Zizis ont pris le relais comme des grands. Ça ne suffira peut-être pas demain, contre l'Espagne mais quelle leçon de malice et de maîtrise les fils de Socrate ont-ils encore donné à l'Europe du basket.

Katowice - Eurobasket (1/4 finale) - Serviettes et armées mexicaines

L'équipe de France ne fait pas exception, les équipes participant à l'Euro drainent derrière elles de véritables armées mexicaines. Coach, assistant-coach, assistant de l'assistant, manager, assistant du manager, etc... c'est impressionnant. Chez les Serbes, on pousse le ridicule à avoir un responsable des serviettes et un autre des surmaillots. A chaque changement de joueur, les deux pauvres sbires commencent leur manège, un brin ridicule pour être poli. Ca n'empêche pas les accidents. Lors du match contre la Russie, Milenko Tepic entré sur le terrain avec sa serviette l'a lancé en direction du banc. En plein dans la tronche de Novicka Velickovic qui interloqué, a refilé le bébé à Nenad Krstic. Pendant ce temps-là, l'assistant serviette regardait le match. Comment lui en vouloir ?

Katowice - Eurobasket (1/4 finale) - Des gradins modestement garnis

La phase finale à Katowice ne fait pas plus recette que les tours précédents quand la Pologne n'est pas présente. La salle est belle mais vieillotte, les couleurs sont délavées. Heureusement que les Lituaniens, fans de basket devant l'éternel sont là malgré l'élimination de leur sélection. Ils ont pesé de tout leur poids derrière la Serbie hier face à... la Russie. Presque vingt ans après, les vieilles rancoeurs persistent toujours. Pour défendre un peu l'autochtone, les places sont très chères. Le premier prix est à 120 zlotys, soit environ 30 euros. Un prix pratiqué à Bercy pour les matches NBA Europe, alors que le niveau de vie n'est vraiment pas le même. Un kilo de tomates, c'est par exemple, 40 centimes d'euros et un cheeseburger, 75 centimes.

Katowice - Eurobasket (1/4 finale) - Flo Pietrus n'a rien oublié

Ses coéquipiers défilent un an à un, tristes, déçus ou simplement fatalistes. Florent Pietrus, lui, ne veut surtout pas se laisser aller à l'abattement. Il a trop souffert ces dernières campagnes d'une équipe de France qui balançait les matches de classement et perdait très gros. Une place au Mondial 2002 (contre la Russie), une place aux JO 2004 (contre l'Italie) ou aux JO 2008 (contre la Slovénie). De ça, l'aîné des Pietrus ne veut plus en entendre parler. Alors, dès le retour aux vestiaires hier, alors que ses partenaires accusaient sévèrement le coup, il a immédiatement « pris la parole pour qu'on pense déjà au match de classement », témoigne Antoine Diot. Parce que ruminer le quart de finale ne changera rien au résultat. Par contre, ça pourrait priver les Bleus d'un voyage en Turquie l'an prochain. « Comme je dis, il ne faut pas se tromper d'objectif. »

Devant la presse, il a été le seul joueur à marteler l'importance des deux matches à venir. Voyez vous-mêmes.

- Nous, c'était d'abord se qualifier pour le championnat du monde et on est toujours en lice, on est pas morts et on garde la tête haute.

- N'oublions pas que la route est encore longue, il y a des matches à aller chercher. Pour l'instant, pas d'affolement, on peut encore atteindre notre objectif.

- On ne peut que sortir grandis de ce match et n'oublions pas qu'il reste encore deux matches, pas d'affolement et quoi qu'il arrive, on gardera la tête haute.


Pas de doute, l'ailier-fort de Valence a appris des erreurs du passé. Espérons que les Turcs s'en rendent compte demain.

Katowice - Eurobasket (1/4 finale) - Ivkovic, il plaisante pas

Le coach serbe Dusan Ivkovic est un vieux grognard des parquets européens. Cheveux grisonnants, la soixantaine, un regard de tueur, bref un personnage qui en impose. Jusqu'à ses propres assistants. Pendant le match face à la Russie, alors que son équipe prenait le large, ce bon Dusan a soudain poussé une terrible soufflante qui a emporté son premier assistant. Une invective d'une bonne trentaine de secondes sans un regard pour ses joueurs sur le terrain. Il faut dire que pour ne pas déplaire au boss, ils étaient inarrêtables à ce moment-là. Puis une pause, avant d'en rajouter une deuxième couche. On ne parle pas serbe mais on n'a plus entendu le malheureux adjoint jusqu'à la fin du match.

Katowice - Eurobasket (1/4 finale) - Tony Parker la joue fair play

Quelle analyse faites-vous de ce match ? Les Espagnols ont démarré très fort
Oui, ils ont été plus forts que nous ce soir, il n'y a rien à dire. Ils ont dominé à l'intérieur, été agressifs en défense. Gasol a été très fort et c'est la clé du match. On a pas su imposer notre jeu, ils ont coupé toutes les passes, ils ont mieux joué que nous ce soir.

Ils ont eu tout de suite une grosse réussite à trois points ?
Oui, c'est vrai, ils ont eu une belle adresse mais ça aide quand tu mets des paniers à l'intérieur, après on est obligés d'aider et ça ouvre des tirs extérieurs. Ils les ont mis dedans. Il faut les féliciter ce soir, ils ont été forts.

Pourtant, ils avaient eu un jour de moins de récupération ?
Oui mais c'était pas un match hier soir. Ils ont gagné facile, ils étaient pas fatigués. Ils étaient frais ce soir.

Finalement, la vraie déception c'est d'être tombés sur l'Espagne si tôt dans le tournoi, un peu « injustement » ?

Avec des si, on peut refaire le monde. On jouait l'Espagne, on voulait faire un gros match et on n'a pas réussi. Ils ont été plus forts que nous.

Comment tu sens l'équipe ? Peut-elle se remotiver pour les repêchages ?
C'est différent d'il y a deux ans. En 2007, on était vraiment déçus car on pensait qu'on était plus forts. Ce soir, il y a rien à dire (il le martèle deux fois). Maintenant, c'est à nous de rebondir et d'assurer la qualification au prochain match.

Comment expliquer ces difficultés offensives et ces nombreuses balles perdues ?
Les Espagnols ont cassé le rythme, ils mettaient beaucoup de pression. On n'arrivait pas à enchaîner les passes et ils nous forçaient à faire des trucs différents. Ils ont bien défendu.

Vos coéquipiers ne vous ont-ils pas trop laissé seul en attaque alors que vous aviez toujours Ricky Rubio dans le short ?

Oui, c'était la stratégie espagnole. Ils voulaient me forcer à rester dans un quart du terrain donc c'était difficile d'enchaîner les systèmes. Je ne voulais pas tomber dans le travers de faire que du pick and roll alors qu'eux voulait justement que ça arrive. Ils ont bien défendu. Avec cette combinaison où ils nous dominent aussi à l'intérieur avec Gasol qui a été très fort, c'est difficile à négocier car on n'a jamais eu de contre-attaques.

Match énorme de Pau Gasol ce soir
Il a été fort. De toute façon, pour le jeu européen, on a besoin de points à l'intérieur et c'est pour ça que l'Espagne domine ces dernières années. Je sais ce que c'est de dominer à l'intérieur, j'ai la même chose aux Etats-Unis (avec Duncan). Après, ça ouvre tout à l'extérieur. Les Navarro, les Fernandez, ils ont des tirs ouverts car on est obligés d'aider.

Déception que les intérieurs n'aient pas pu mieux tenir Pau Gasol ?
Non, ils ont fait ce qu'ils ont pu. Ronny (Turiaf) et Ali (Traoré) se sont défoncés ce soir, on ne peut pas leur demander la lune, Gasol a été fort ce soir. Il faut prendre de l'expérience, continuer de progresser. Ils ont été plus forts que nous ce soir. Maintenant, c'est important qu'on rebondisse pour qu'on puisse justement utiliser ce vécu et utiliser cette expérience.

A propos d'expérience, un jeune comme Batum, qui disputait son premier quart est peut-être un peu passé à côté ?

On peut pas dire qu'il est passé à travers. Un match comme ça, c'est l'Espagne qui a été meilleure. On peut pas dire untel s'est raté, tel autre est passé à travers. C'est normal quand on marque que 60 points... C'est un match qui s'est gagné à l'intérieur et ils ont gagné cette bataille. On va essayer d'aller chercher cette qualification et si on récupère Noah, Mike (Pietrus), on aura plus de rotations.

jeudi 17 septembre 2009

Katowice - Eurobasket - Mc Carty, dur dur d'être un naturalisé

Ils l'ont rebaptisé Mak Karti. Je ne sais pas comment ça s'écrit en cyrillique mais le retour à l'occidental a eu un loupé. Kelly Mc Carty, vétéran américain (34 ans) habitué de la ligue israélienne puis de la Russie vit chez Vladimir Poutine depuis cinq ans. Enfin, y travaille, il y passe certainement pas ses étés. Sa place de naturalisé n'est donc pas usurpée. Il est d'ailleurs très apprécié de ses équipiers. Il est tout de même amusant de voir un Noir dans l'équipe russe quand on sait le racisme qui règne dans le pays. La cérémonie des hymnes est également chargée de symbole puisqu'un seul joueur regarde en l'air, les mains dans le dos et pas sur le coeur : Kelly évidemment. Bon, en même temps, il jouerait en équipe de France, pendant la Marseillaise, il passerait incognito !

Loin de moi la volonté de mettre au piquet les naturalisés surtout que la France n'est pas irréprochable. Rien qu'en basket, la naturalisation express d'Isabelle Yacoubou (moins de trois ans) que le Bénin voulait engager au lancer du poids (!!!) aux JO d'Athènes était plutôt accélérée. Maintenant, parlons franchement, y a naturalisés et naturalisés. Ceux qui ont vécu dans un pays ou qui, mieux, en parlent la langue, ne posent pas vraiment problème. Surtout quand, comme au basket, y en a un maximum par équipe. L'ennui, c'est quand la Bulgarie ou la Macédoine brillent grâce à des Américains naturalisés qui n'ont jamais mis un pied dans le pays. La Belgique ou l'Italie n'ont plus que leurs yeux pour pleurer. Parenthèse refermée.

Katowice - Eurobasket - Mahinmi, l'impossible retour

Voilà un petit bout d'interview ci-dessous avec le pivot des Spurs. Étonnamment détendu, il évoque sa blessure, un pépin de plus dans sa carrière jalonnée d'obstacles. Malgré son optimisme, son retour est hautement improbable dans l'esprit de Vincent Collet. « Je me vois mal lancer un joueur au niveau des quarts, sans repères dans la compétition. » Conscient de la situation, Mahinmi reste zen.

Ian, qu'avez-vous exactement ?
C'est une douleur aux adducteurs, c'est une douleur assez pointue. Ce matin, je me suis entraine... sans douleur. Je regarde la situation au jour le jour. Voir jusqu'où je peux augmenter l'intensité sans souffrir. On va pas prendre de risque

Est-ce une blessure récurrente ?
Non, c'est une nouvelle douleur, une contracture aux adducteurs. J'en avais jamais eu avant. Pour moi, je pensais pas que ce serait aussi difficile à gérer. Je ne peux pas prendre de risques sinon ça peut devenir assez délicat à gérer

Y a t-il un risque de pubalgie ?
Non, je ne pense pas que ça ira jusque là mais pour ne pas créer de douleur chronique et tout ça, il faut vraiment faire attention

Etes-vous particulièrement prudent en raison de la cascade de blessures qui vous a touché ces dernières saisons ?
C'est vrai que c'est important d'être complètement guéri et d'être en bonne forme pour bien jouer mais non, je fais pas super attention, pas plus que d'habitude en tout cas.

mardi 15 septembre 2009

Bydgoszcz - Eurobasket (2e tour) - Il se passe toujours quelque chose contre la Grèce

Ce soir, soirée de dupes. Un TP boudeur qui zappe la presse, furieux que ses coéquipiers aient gagné le match. L'Espagne, il aime pas, l'Espagne il en voulait pas. Les autres cadres grognons, les jeunes, à la fois contents d'avoir gagné et déçus des circonstances. Voilà les coulisses d'un match surréaliste. D'abord avec Ali Traoré, assez amusé par l'affaire puis Boris Diaw, très contrarié et plus langue de bois que jamais.

Ali, on ne vous sent pas très heureux après ce match ?
Si, si. On est extrêmement joyeux, c'est une grande victoire, ça fait 26 ans qu'on attend ça (ironique). En plus, on les bat au buzzer. Ça n'arrive pas souvent, ils nous l'ont fait la dernière fois, c'est un grand moment.

Il n'aurait pas mieux fallu perdre ce match ?
On ne sait pas vraiment. On verra bien demain. Pour l'instant, on a tout gagné, notre Euro à nous, il est très bien. Maintenant, une autre compétition commence, c'est les quarts de finale, il y a des chances qu'on tombe sur l'Espagne. Attendons de voir demain.

On a senti que sur le parquet, aucune des deux équipes ne voulait gagner ce match, non ?
Je sais pas si j'ai le droit de répondre à cette question, je vais demander à mon attaché de presse (rires). C'est vrai, je ne sais pas si c'est bien que je réponde. Disons que les Grecs auraient pu mieux jouer. Je pense qu'inconsciemment ou pas, il y a peut-être une équipe qui avait décidé de jouer moins bien pour perdre. Je sais pas vraiment.

C'est quand même un Euro. Tous les matches sont bons à gagner
Ah ben c'est clair. La preuve, on a gagné... on est contents !

Ça ne se voit pas
Si, si, extrêmement contents (ironique de nouveau). Plus que trois matches à gagner.

Et maintenant, le Bobcat, les yeux tristes, qui s'efforce de nous convaincre que 1er ou 2e, il s'en moque. Mais bien sûr...

Boris, la victoire est historique sur la Grèce et pourtant, on ne vous voit pas sauter de joie...

Si, si on est contents, c'est juste que la joie à l'issue de ce match est pas énorme car le match n'était pas déterminant, on était déjà qualifiés pour les quarts de finale. Qu'on soit premiers ou deuxièmes, on joue notre quart le jeudi, le jour qu'on a choisi, ça nous laisse un jour de repos etc... Le fait de gagner ou perdre ce match ne changeait pas grand chose. Ca nous aurait fait plaisir de battre la Grèce s'il y avait eu un enjeu. Là...

Il manquait de l'intensité dans ce match quand même
Si, c'est juste qu'il y avait pas vraiment d'enjeu.

Maintenant, on rentre dans une nouvelle phase
C'est sûr. C'est toujours les matches les plus difficiles, surtout le premier, le quart de finale.

Être invaincu, ça entretient la dynamique, vous êtes heureux ?
Ouais, bien sur, on va essayer de continuer sur la même lancée

Etait-ce la meilleure manière de préparer le quart de finale ? Avec l'utilisation massive de joueurs du banc ?
Oui, je pense qu'il y a eu beaucoup de rotations, ce qui signifie que tout le monde est prêt à jouer, tant physiquement que mentalement. Il y a des joueurs qu'on avait peu vus jusqu'ici qui ont joué, ont produit du très bon jeu. Tout ça, c'est bien pour la suite.

Un mot sur la Serbie et l'Espagne ?
Ce sont deux équipes de toute façon très difficiles à jouer. Pour des raisons différentes. La Serbie a de très jeunes joueurs avec beaucoup de talent et ne cesse de progresser. L'Espagne, elle, a la même équipe depuis des années et va être très difficile à jouer de toute façon. Ce sera dur de toute façon.

Bydgoszcz - Eurobasket (2e tour) - Attention Eva, les pom-pom sont là

Elles sont six. Deux blondes, quatre brunes. Tout droit venues de Lituanie et redoutables dans leur exercice de prédilection : la danse. Les pom-pom de Kaunas mettent de la vie dans la salle tristoune de Bydgoszcz alors elles ont eu droit à leur petite récompense : une belle photo avec Tony Parker, qui assistait, peinard, à Russie-Macédoine (71-69). Un cliché sexy, c'est sûr qui fera un jaloux. Eva Longoria peut-être mais surtout Ronny Turiaf, juste à côté, pour qui ces demoiselles n'ont pas eu un regard. Trop dure la vie !

Bydgoszcz - Eurobasket (2e tour) - Espagne ou pas Espagne ?

Faut-il ou pas tout faire pour éviter d'affronter le champion du monde espagnol en quarts de finale ? Les joueurs et le staff français sont assez partagés sur cette question.

Le plus partagé semble d'ailleurs Vincent Collet. D'une part, le coach des Bleus ne veut surtout pas balancer le match. « De toute façon, quoi qu'on fasse, vous nous raterez pas si on perd en quarts. Si on balance, on aura été bêtes de perdre le rythme. Et si on joue à fond, vous vous demanderez pourquoi on s'est pas reposés. » Collet ne veut pas casser la dynamique, ce chemin victorieux qui s'ouvre devant ses ouailles. Mais, en même temps, il confesse qu'il voit bien un France-Serbie, « eux 3e, nous 2e. » Ambigu.

Plus clair, voilà Florent Pietrus. Pour lui, tout ça, « c'est tactique, quoi ! (rire) Faut pas se voiler la face, je crois que tout le monde a envie d'éviter l'Espagne. Voilà quoi... (gêné) Bon maintenant, faudra pas se poser de questions. Il faut continuer à engranger de la confiance comme ça, si on tombe sur eux, on pourra leur poser des problèmes. On a vu que les Espagnols n'étaient pas très bien en ce moment. Mais bon, si on peut les éviter, on le fera volontiers. »

Seul joueur qui ne semble pas perturbé par les mathématiques, le pourtant très cérébral Aymeric Jeanneau. Pour le Villeurbannais, « si les Espagnols en sont là, c'est qu'ils sont pas si bons que ça cette année. C'est pas juste un match, c'est une phase de poule assez longue qui confirme la tendance. Ils seront prenables si on les joue. »

Bydgoszcz - Eurobasket (2e tour) - Les petites confidences de Collet à la presse grecque

Un peu toujours les mêmes questions, forcément des réponses qui se ressemblent, les point-presse des Bleus sont parfois monotones. Il est alors intéressant d'écouter la partie en anglais avec des journalistes, hier ils étaient grecs, qui abordent l'équipe de France, d'un oeil extérieur. Voici les réponses les plus intéressantes de Vincent Collet.

- Nos joueurs NBA sont habitués à jouer beaucoup de matches donc il a fallu leur parler pour qu'ils comprennent tout l'enjeu de chaque partie. On peut pas faire up and down le lendemain comme aux Etats-Unis.

- Les problèmes collectifs ne sont pas forcément dus à la NBA. C'est aussi de mauvaises habitudes françaises où la tradition du 1 c 1 est bien ancrée. C'est très bien de jouer de cette façon mais c'est mieux quand l'attaquant lance son 1 c 1 après avoir bougé la défense pendant 20 secondes.

- C'est mon premier Euro. Mon mot d'ordre, c'est humilité et ambition. Je suis novice. Jusqu'à dimanche, Repesa (le coach croate) me jetait un oeil distrait, maintenant, il me sert la main (rires). Je commence à être respecté.

- Je regrette beaucoup l'absence de Noah. Avec lui, on aurait disposé d'un joueur efficace dos au panier. Aujourd'hui, hormis un peu Traoré, on a personne dans ce registre.

- Sportivement, le match contre la Grèce n'a pour nous aucune importance. Maintenant, techniquement, il va permettre de nous étalonner et mieux vaut ne pas rompre une série de victoires.

Bydgoszcz - Eurobasket (2e tour) - Mainini : « Je veux organiser l'Euro 2015 en France »

Quand on compare la ferveur à Pau et les salles vides ici, ça donne pas envie d'organiser un Euro à la maison ?
On va le faire. La candidature c'est prévu. Mais moi j'ai deux objectifs pour le championnat d'Europe. L'organiser en France, et si possible en 2015. Pour une raison simple, les candidatures de 2013-2015 ne sont pas encore ouvertes. J'ai une préférence pour 2015 car c'est l'année du tournoi pré-olympique donc ça compte de pouvoir jouer éventuellement à la maison pour se qualifier pour les JO de 2016. Avec une génération qui sera celle-là ou une autre.
Maintenant, je pense que FIBA Europe doit ABSOLUMENT modifier son championnat d'Europe tel qu'il existe aujourd'hui. Il est très bien pour le pays qui l'organise, il n'est pas terrible pour les autres.

Que voulez-vous dire ?
C'est à dire qu'il faut trouver des solutions pour jouer à la maison, en partie du moins. Je pense qu'il y a des nations qui sont pour moi de qualité, comme la Belgique ou la Finlande, et même la Hongrie et la République Tchèque, rencontrées en amical, qui ont incontestablement leur place ici. L'élargissement du championnat à 24 nations me semble nécessaire. Il faut réfléchir à une division A et une division B avec des montées/descentes tous les deux ans. Je pense à une formule où on répartira ces équipes en 4 poules de 6.

Toujours dans le même pays ?
Non, je ne crois pas justement. Je pense que c'est ça qui doit être la nouveauté des opérations. Le problème que ça pose, c'est uniquement sur la phase finale. Le reste me semble faire son chemin et il faut que FIBA Europe prenne ça en main. Sinon... Bon, c'est bien pour la Pologne, je suis sûr que c'est un très beau championnat, comme ça avait été un très beau tournoi en France en 1999. Mais je suis intimement persuadé qu'il faut changer quelque chose.

Toujours l'été pour avoir les joueurs NBA ?

Bien sûr.

Finalement, vous vous dites que nous avons été privilégiés de pouvoir exposer l'équipe de France chez nous cette saison grâce aux qualifications.

Ca a été très bien mais parce qu'on s'est qualifiés parce que sinon, ça aurait été une vraie catastrophe. Mais c'est vrai, on n'avait jamais eu l'éclairage sur l'équipe nationale qu'on a eu à ce moment-là. Donc ça a été un moment exceptionnel et ça donne à réfléchir pour demander à ce que les équipes nationales soient exposées.

Que pense la FIBA de votre projet ?

Elle y est sensible, j'ai déjà eu l'occasion d'en parler avec Vassilakopoulos, on va essayer de travailler là dessus.

Bydgoszcz - Eurobasket (2e tour) - Naturalisés - Le cas Evtimov est loin d'être un cas isolé

La participation à l'Euro de Vasco Evtimov (4 pts et 8,7 rbds) a été contestée ces dernières semaines car « Houpa » avait disputé avec les Bleus l'Euro 2001. Hier, lors d'une rencontre avec la presse, Yvan Mainini, le président de la Fédération française a rappelé que ce n'était pas un cas isolé. « Si la Côte d'Ivoire s'est qualifiée cet été pour le Mondial, c'est aussi parce qu'on lui a libéré Pape-Philippe Amagou. » Le Roannais n'a jamais joué en équipe A mais toute sélection à partir des juniors bloque théoriquement un joueur. Sauf accord entre Fédés donc. On peut donc imaginer comme l'a suggéré David Cozette, que si un accord intervenait avec le Mali, Amara Sy pourrait, s'il le souhaitait, revêtir le maillot bleu.

dimanche 13 septembre 2009

Bydgoszcz - Eurobasket (2e tour) - Et soudain, l'explosion

Il est 21h26. La salle sommeille tranquille (comme d'hab') devant France-Croatie quand soudain, quelques hurlements montent du haut de la tribune de presse. Cris de joie qui se répercutent bientôt dans toute la salle. Et ce sont des "Polska, Polska" qui sont scandés à gorge déployée. « Au début, on a pas compris, raconte Aymeric Jeanneau. Et, puis, soudain, ah oui, ça y est. Le volley ! Allez, on est sympas, on leur laisse gagner l'Euro... de volley ! » La Pologne vient d'être sacrée championne d'Europe face à la France. Utilité de la chose : on a découvert qu'il y avait des autochtones aussi dans la Sports Arena Luczniczka. Et même pas mal. Ils sont sages comme des images. A côté, Coubertin fait figure de chaudron.

Bydgoszcz - Eurobasket (2e tour) - Le colosse Schortsianitis et les brindilles russes

Sofoklis Schortsianitis, 2,05m et surtout 145 kilos. Un père grec, une mère camerounaise. Depuis plusieurs années, l'enfant terrible du basket grec. « Baby Shaq » comme on le surnommait jeune, alterne périodes fastes et lamentables. L'an passé, incapable de conserver une forme physique digne de ce nom, il est mis à l'écart de son club d'Olympiakos et envoyé dans une clinique en Suisse se soigner. Bilan : 60 kilos de perdus et un retour en sélection pour cet Euro. Si le colosse manque parfois de toucher, il constitue un redoutable point d'ancrage dans la raquette. « C'est un joueur décisif. A lui seul, il change la tournure d'un match », confie le coach russe, David Blatt.

Dimitri Sokolov ne dira pas le contraire. Ce bon vieux chêne rustique de 2,14m, plus habitué à dépoussiérer le banc du CSKA Moscou qu'à gambader, a vécu l'enfer sur le parquet de Bydgoszcz. Entrée en scène de l'artiste en début de 2e quart. En 1'09'', il fait la bagatelle de trois fautes sur « Sofo ». Retour en fin de période. A peine le temps de prendre deux rebonds offensifs que voilà la 4e. Ecoeuré, il reprend sa position préférentielle, le banc. Moins dangereux. Blatt le relance quand même à l'entame du 4e quart, 17 secondes lui suffiront pour se faire définitivement sortir. Dépassé, écrasé par la puissance adverse, il cherche encore la solution.

Quelles sont-elles ? Déjà l'écarter un maximum du panier vu sa maladresse à plus de 1,50m du cercle. « La consigne était de multiplier les prises à deux quand c'était possible, reprend Blatt. Parfois, c'est trop tard, ça sert plus à rien. Quand il est lancé... » Reste plus qu'à lui arracher les bras en dernier recours puisqu'il ne tourne sur la ligne qu'à 50%. Autre solution, « la zone », que la jeune équipe russe affectionne particulièrement.

Le seul danger finalement pour ses coéquipiers, c'est « de se focaliser sur lui. A trop vouloir le servir, on oublie parfois de jouer sa propre partition », conclut Blatt, pas mécontent du tour joué aux Grecs. « C'est maintenant que ça compte et on est présents. On est les plus jeunes mais on a envie », jubile-t-il.

Bydgoszcz - Eurobasket (2e tour) - Pourquoi Ian Mahinmi ne joue pas

Le pivot des Spurs continue de squatter l'infirmerie. Il faut dire qu'à force de ne pas le voir jouer quand il est apte, on a toujours un doute quand il reste cloué au banc. Vendredi soir, il était en tenue mais s'il n'a pas gambadé, c'est uniquement parce qu'il a lui-même refusé d'entrer en jeu. « Il se ressent encore de sa douleur », a commenté laconiquement Vincent Collet. Le sélectionneur précise que le matin même, Mahinmi a suivi un échauffement complet sans aucun souci.

Vincent Collet refuse de commenter le comportement de son joueur, visiblement ennuyé. « Les entraîneurs entraînent et les kinés kinent », a -t-il conclu avec le sourire. Mahinmi sort d'une saison blanche en raison d'une blessure. Il ne veut manifestement prendre aucun risque avec sa santé alors que se profile une année décisive pour la suite de son aventure NBA.

Bydgoszcz - Eurobasket (2e tour) - Macédoine - La fête est finie

Superbe réaction cet après-midi des Macédoniens contre l'Allemagne (86-75). Décrite comme « l'équipe la plus faible et de loin que l'on ait jouée » par Vincent Collet, les joueurs des Balkans ont prouvé qu'ils sont tout sauf des tocards. Le meneur Vrbica Stefanov (35 ans et 25 points) a montré la voie à ses coéquipiers. Mais l'humiliation de vendredi contre la France n'a peut-être pas constitué leur seul moteur. Une rumeur persistante en ville laisse entendre qu'ils avaient un peu trop fêté leur qualification pour le 2e tour la nuit précédant le match contre la France. Autre indice : l'intérieur naturalisé Jeremiah Massey, meilleur marqueur de l'équipe ne faisait pas partie du 5 majeur et a longtemps été tenu sur le banc en 1ère mi-temps. Comme une sanction ? Efficace en tout cas car avec ce succès, les joueurs de Jovica Arsic préservent leurs chances de qualification.

Bydgoszcz - Eurobasket (2e tour) - Transfert - Gorjan Radonjic vers la Turquie

On l'a perdu de vue en France depuis son départ du Paris Basket Racing mais Gorjan Radonjic poursuit sa carrière à l'étranger. Cette saison, cet élégant shooteur à la trajectoire qui tutoie les cimes a évolué en Pologne où il a atteint la finale, perdue contre Sopot. Selon son père Goran, ex-fameux arbitre, croisé à Bydgoszcz, il serait sur le point de s'engager avec les Turcs de Darussafaka.

Bydgoszcz - Eurobasket (2e tour) - Michael Jackson vs Max Guazzini

A Bydgoszcz, cité improbable des bords de la Brda, perdue en plein centre de la Pologne, on croyait être à l'abri du culte Jackson . Et bien non et pourtant, ils captent pas Skyrock*, eux. C'est comme la grippe A, ce virus n'épargne personne. Le DJ programme bien entendu Michael durant certains temps-morts mais il fait aussi appel à un vague clone pour danser le moonwalk. Le public apprécie poliment. Il faut dire que le Jackson by Bydgoszcz se caractérise par une drôle d'afro sur la tête. Et ses magnifiques chaussures sorties tout droit du clip de « Thriller » ne suffisent pas tout à fait à lui conférer une crédibilité.

Oui, mais voilà, Michael a un sérieux concurrent à Bydgoszcz. Les tubes du Stade Français rugby. Du « I will survive », popularisé ensuite par France 98 au « Life is life », toute la panoplie « Guazzi-nrj » livre une rude lutte au « Roi de la pop ».
Verdict dimanche à Katowice.

* Skyrock qui ne diffusait JAMAIS Michael Jackson s'est soudain prise de passion pour MJ, au point de le diffuser à longueur de journée et d'en faire son fonds de commerce. Un peu abusé...

samedi 12 septembre 2009

Bydgoszcz - Eurobasket (2e tour) - ITW Nicolas Batum

Ca y est, vous êtes qualifiés pour les quarts !
L'objectif minimum est atteint. C'est vrai qu'on avait un peu de pression. Maintenant on va jouer plus libérés. Il nous reste deux matches contre deux grosses cylindrées, Croatie et Grèce, attention

Justement aujourd'hui, ce n'était pas une grosse cylindrée
Ils ont fait un bon 1er tour quand même. Ils ont battu Israël, ils étaient à + 20 contre la Croatie. Quand on a vu la video ce matin, waouh, fallait faire attention ! C'est un peu du hourra basket. Quand ils « jettent », ça peut tomber dedans. Alors notre stratégie, c'était de les calmer d'entrée. On savait qu'il fallait absolument le faire. Ils ont pas pris un tir.

Votre défense les a étouffés
Oui, on est la meilleure défense, on veut le rester, c'est notre but. On nous dit qu'on n'a pas joué de grosses équipes mais justement, on est la meilleure défense. On dit parfois qu'on n'est pas sérieux, qu'on ne fait pas de gros écarts. En défense, on fait le boulot et aujourd'hui, on a aussi assuré en attaque. Tout le monde était impliqué, tout le monde a marqué, c'était le principal pour nous.

Vincent Collet a utilisé largement le banc aujourd'hui. Vous avez apprécié ?
C'était important que le coach puisse faire tourner pour la suite de la compétition. Il reste cinq matches maintenant et il faut tous les gagner. A la mi-temps, il ne nous a pas dit collectivement qu'on devait maintenir l'écart mais individuellement il nous l'a fait comprendre. En tout cas, moi il me l'a dit pour qu'on puisse reposer certaines personnes. En 2e mi-temps, on a juste lâché cinq minutes mais vu le score, tout le monde l'aurait fait. Mais on a continué à défendre, pas pris trop de paniers.

Tout le groupe a adhéré à cette idée de partage du temps de jeu
Bien sûr, on devait reposer nos cadres et on avait envie de mettre tout le monde dans le bain de la compétition. Tu regardes Bokolo, il fait un gros match, Jeanneau fait de bons trucs, Diot aussi. De Colo il était en confiance encore aujourd'hui. C'est un notre 6e homme de luxe, il rentre et score tout de suite. Traoré pareil.

Un match pareil, ça doit vous faire du bien au moral
Bien sûr car le dernier match, je suis complètement passé à côté mais bon, fallait bien que je fasse un match de m... aussi. Quand même, ça m'arrive. Donc ça m'a fait du bien au niveau de la confiance. Je mets deux dunks de suite en 1er quart-temps, ça m'a fait plaisir de m'accrocher au cercle parce que ça me manquait un peu ! J'essayais d'être dedans en défense. Même en 2e période, j'ai continué à mettre de la pression demi-terrain pour rester dans le match, pour ne pas me relâcher. Sinon, je sais que je ferais des bourdes et le coach va m'engueuler.

Vous étiez sorti blessé contre la Russie ? Comment va votre épaule ?
Aujourd'hui, ça va, j'ai pas pris de coups dessus. J'ai rien ressenti de bizarre. Je fais avec la douleur.

Bydgoszcz - Eurobasket (2e tour) - Dans la bouche de TP

L'expression du jour : « Avec le back to back to back, j'étais fatigué », une trouvaille de TP 9. En référence au repos qu'il a savouré précieusement aujourd'hui après ses trois matches en trois jours à Gdansk. En NBA, un back to back signifie jouer deux jours de suite et est synonyme de période éprouvante. En général, cela concerne les équipes en tournée.
Un Parker en forme qui s'est gentiment payé son ami Boris Diaw. « Aujourd'hui, il a marqué zéro point mais bon, vous savez comme il est, il s'en fout ! » Eh ouais, Boris est comme ça. Il a commencé le match par un caviar à Turiaf pour son spécial : le dunk hurlant. Puis il a délivré un caviar dans les tribunes pour récompenser les quelques courageux venu voir les intérieurs allemands être écrabouillés par Schortsianitis puis la Macédoine se faire découper par les alley-hoops et autres dunks des Pietrus-Batum volants

Bydgoszcz - Eurobasket (2e tour) - La mauvaise nouvelle

Comme on le craignait avec l'élimination lettone, l'immense salle de Bydgoszcz a sonné creux aujourd'hui. Quelques dizaines de Macédoniens et de Français, une centaine de Grecs et d'Allemands, une poignée de Croates. En cause : le prix des places, assez élevé pour l'autochtone, l'absence de la Pologne (qui joue à Lodz) et une promotion assez limitée (des écrans géants en ville mais peu de panneaux qui rappellent l'évènement). Heureusement, les Grecs et les Macédoniens, n'ont jamais perdu leur goût de la fête au contraire d'une délégation française nettement dominée de la voix malgré l'écart. Un comble.

Bydgoszcz - Eurobasket (2e tour) -L'info politique du jour

Bien loin de Brice Hortefeux, voilà the news of ze day. Quand un Macédonien croise un Croate, ils parlent un Yougoslave, n'est-ce pas : ils étaient encore compatriotes il y a 20 ans. Eh bien non, ils causent en anglais ! La géographie des Balkans a bien changé, faut s'y faire. L'expression « ex-Yougos » est donc définitivement à proscrire.