dimanche 20 septembre 2009

Katowice - Eurobasket (finales) - Ca méritait pas tout un post mais bon...

Une partie de l'équipe russe et son coach David Blatt étaient au bord du terrain pour assister à la finale. Ca nous a valu une gentille accolade de félicitations entre Vitali Fridzon et son futur ex-coéquipier du Khimki Moscou, Jorge Garbajosa (ex, parce qu'il fait son Benzema, il part au Real Madrid). Mignon tout plein. A cette occasion, on a pu voir que les Russes portaient un survêtement siglé « Beijing 2008 ». Waouh, la crise financière touche vraiment tout le monde !

Un peu de promo, ça fait pas de mal, surtout quand on gagne. Alors, les joueurs espagnols ont sorti spontanément (lol) un drapeau vantant la candidature de Madrid 2016 sur le podium. Mouais... Déjà que le CIO les trouve arrogants, je sais pas si ça va vraiment aider.

Y en a un qui trépigne, c'est Jose Manuel Calderon. Le meneur des Raptors a raté cet Euro pour blessure comme il avait raté la finale olympique l'an passé à la Wukesong Arena. Consultant ici pour La Sexta, une chaîne de télé de son pays, Calderon, heureux mais sans doute frustré, a préféré se réfugier au milieu des supporters pour laisser ses coéquipiers célébrer leur titre entre eux.

Ah, et puis avant de fermer le gymnase, euh la Spodek Arena de Katowice (pardon, c'est juste gratuit), les pauvres Red Foxes (voir plus bas) sont contraintes de rester sur le parquet. Et ouais, y a un paquet de fans, bizarrement tous des hommes, qui veulent être pris en photo avec elles. Enfin, elles connaissent la musique et si jamais elles perdent leur sourire, une mère maquerelle blonde aigrie les surveille de près. Non mais.

Katowice - Eurobasket (finales) - Une branlée et l'addition m'sieur

Bon, ben, de finale il n'y en a pas eu si on imagine suspense, tension, tout ça quoi. En fait, tout le monde s'y attendait. Y a une équipe au dessus du lot et surtout un joueur, Pau Gasol. Blessé au doigt en début de tournoi, son équipe a failli passer à la trappe. De retour, il rend son équipe invincible. L'Espagne est un beau champion, intense, spectaculaire, c'est chouette pour le basket. 52-29 à la mi-temps, une pression jamais démentie, une adresse redoutable. Le score final 85-63 tient plus de la volonté des Espagnols de ne pas humilier les Serbes en fin de match. Les joueurs de Scariolo ont laissé le suspense aux autres. Ils ont déjà feinté de se faire éliminer en poules, il ne fallait pas pousser le bouchon trop loin. Les Lituaniens en ont pris 14, les Polonais 22, les Français 20 et les Grecs 18. Bon, et puis afin qu'il y a ait pas de contestation, des scores acquis dès la mi-temps. Il ne reste plus qu'un défi à la ÑBA (jeu de mot, les plus intelligents survivent et comprennent, les autres sont pris dans la toile), battre les USA (indice : la NBA quoi) dans un match qui compte. Rendez-vous à Istanbul l'an prochain mais surtout à Londres 2012. On s'en régale d'avance.

Katowice - Eurobasket (finales) - Rouges de plaisir

Ils sont venus de toute l'Espagne. D'Elche, de Madrid, de Badajoz ou Zaragoza. Vêtus de rouge et jaune, couleur bonheur. Venus fêter enfin le premier titre européen de “La Furia”. Championne du monde, vice-championne olympique (et quelle finale) et désormais championne d'Europe. Les “Viva Espana” pour succéder aux “Pau, Pau, Pau” et autres “MVP”. Ils sont gatés. Oubliée la déroute de Madrid où la bande à Gasol avait perdu la finale at home, dans les dernières secondes, crucifiée par JR Holden, le drôle de Russe.

Mais rouge et bonheur ne se conjuguaient pas ici qu'à l'espagnol. Les célèbres Red Foxes, pom-pom girls que l'on ne présente plus, ont été époustouflantes toute la semaine. Chorégraphies top, grâce physique et corporelle, un régal. Et bonne initiative de la FIBA Europe, elles ont cohabité toute la phase finale avec les Lituaniennes de Kaunas. Ainsi, y avait toujours une pom-pom sur le parquet pour consoler les victimes de la tornade ibérique.

Katowice - Eurobasket (finales) - La France en finale

Non, ce n'est pas Ronny Turiaf qui est trop deg' et qui dit qu'on aurait trop mérité parce que franchement les autres, ben ils se sont fait torcher pareil contre les Espagnols. Pas faux mais non, Ronny est fair play. Juste que la troupe des Crazy Dunkers assure le show de la mi-temps de cette finale. Oui, ils sont français comme le nom ne l'indique pas. Mais bon, les smasheurs fous, ça l'aurait moins fait pour choper des contrats. Le concept est toujours aussi discutable, dunker avec des mini-ballons et un trampoline au prétexte d'acrobaties mais bon à défaut d'Air Up There, on a pu admirer les petits gars de chez nous. Allez mater AUT ici, ça a quand même de la gueule.

Katowice - Eurobasket (finales) - Croatie/Slovénie/Serbie, concurrence déloyale

Grosse concentration balkanique dans la soupe de Katowice cette année. Oui, il faut dire qu'ici ils aiment bien la soupe. Ca ressemble à la ville. Sombre. Passée cette considération culinaire, le basket de l'ex-Yougoslavie a marqué de son empreinte cet Euro. Serbie (2e), Slovénie (4e) et Croatie (6e). Et pourtant, les tribunes étaient vertes. Slovènes donc. Une explication à cela, toute bête. Ben oui, la Slovénie est dans l'Union européenne. Comment ça, vous le saviez pas... Et pas les deux autres. Alors pour les visas, ça change tout. Paraît même qu'ils ont l'euro. Et ouais, la Slovénie d'ailleurs, c'est collé à l'Italie, du côté de Trieste, c'est pas vraiment un pays de l'Est. Bref, toujours est-il que c'est bien dommage car quand on a entendu le public slovène, on aurait bien aimé un gros clash contre les Serbes.

Katowice - Eurobasket (finales) - Evidemment, qui va perdre, c'est les Verts

Ils sont venus, ils ont vu, ils ont même brillé et comme d'habitude, ils ont perdu. Ils, ce sont les Slovènes. Depuis quelque temps, leur squad sérieusement pulpé de vedettes en venait même à laisser indifférent tellement ils perdaient systématiquement prématurément. Cette année encore, malgré leur 1ère place de poule, il leur a fallu s'arracher pour battre la Croatie... de deux points. Mais le naturel est vite revenu au galop. Demi-finale contre la Serbie. Ils ont tout pour gagner. Le public, un peuple vert qui n'a rien à envier à celui du Forez. Le meilleur joueur, Erazem Lorbek. Le score aussi. Mais voilà venue la dernière minute, les démons de 2007 sont de retour. Quand les Grecs leur avaient repris 15 points en moins de 4 minutes. La panique règne. Lorbek est éliminé sur deux fautes au rebond offensif. Digne d'un junior. Brezec, grand pantin de la NBA, qui a pris sa place, fond un plomb. Il retient violemment Teodosic par derrière sur une contre-attaque. Deux lancers + la balle. Les Serbes sentent la proie se décomposer, Teodosic frappe. Une fois, deux fois, trois fois. Prolongation, les mouches ont changé d'âne. Smodis, capitaine cloué sur le banc par son mal de dos, tente bravement de remobiliser ses troupes mais non, la Slovénie n'est toujours pas une équipe de gagnants.

Dans ces cas-là, on a tendance à parler d'équipe maudite si ce sont des étrangers et de gros losers à la con si ce sont des Français. Oui, on aime bien se dévaloriser. Ce sont surtout des équipes incapables de gagner une fin de match serrée. Et c'est tout sauf du hasard. Sinon, pourquoi la Grèce gagne-t-elle toujours à la fin ?

En parlant de Grecs, ils se trouvaient sur le chemin des Slovènes cet après-midi pour la 3e place. Les hommes de Zdovc ne pouvaient pas rêver pire. Emmenés par un Schortsanitis énorme, les Hellènes font la course en tête tout le match. Fatigués, peu inspirés, ils profitent de la maladresse et de la tension slovène. La fin de match était écrite. Les Grecs, bien que fébriles aux lancers francs, gagnent. D'un point. Ils ont fait le taf, sans plus. Ils ont surtout profité d'une énorme bourde de Slokar dans la dernière minute. A peine moins gauche que Brezec, il perd inexplicablement un ballon sous son panier. L'Athénien est sans pitié. Alors Fotsis transforme l'offrande d'un tir longue distance. Plus cinq. Les miracles du pauvre Lakovic n'y feront rien. La Slovénie échoue encore d'un misérable point. Celui de la peur.

samedi 19 septembre 2009

Katowice - Eurobasket (finales) - France-Croatie : it's bullshit

En général, un match de classement dans un Euro, ça possède l'emballage de l'Euro, ça ressemble à un Euro, mais quand on goûte, c'est fade, ça manque de sel, de sueur, d'agressivité. Le France/Croatie de demain, à l'heure du petit-déjeuner (ou presque – midi), promet pourtant d'être encore plus soporifique que ça. En cause, une 5e place à l'intérêt limité mais aussi la volonté des NBAers d'être épargnés. Les BlackBerry (ouais, ça fait définitivement plus moderne) ont sonné. Les franchises NBA ont appelé. Ronny Turiaf a été clair. « Je ne veux pas rentrer à Golden State blessé. Ils m'ont déjà appelé il y a deux jours pour me dire que j'avais intérêt à rentrer en bonne santé ! On a assuré le minimum syndical, on va essayer d'aller chercher la victoire mais je n'ai pas envie de me blesser, ça c'est sur et certain. Il y en a déjà un (Diaw) qui est tombé, il ne faut pas qu'il y en ait un deuxième. » C'est vrai que la blessure de Boris ce midi n'a rien arrangé même si les Bobcats de Larry Brown, conseiller des Bleus, sont plutôt arrangeants. Il paraît même que Gar Forman, le general manager des Bulls rigole bien. Lui, son Noah, il l'a carrément gardé au chaud tout l'été. On appelle ça le risque zéro.

Katowice - Eurobasket (1/4 finale) - Rien ne sert de courir, il faut partir à point

Curiosité de cet Euro, les outsiders ont tout cassé en quarts de finale. La Serbie et la Grèce, 3e de leur poule, et l'Espagne, seulement 4e, ont éliminé Russie, Turquie et France, qui s'étaient mis en jambes beaucoup plus vite dans la compétition. Et il s'en est fallu de peu pour que la Slovénie, victorieuse de sa poule, passe aussi à la trappe. Un petit shoot de Nachbar a eu la peau des Croates, il y a au moins un lièvre qui a survécu aux tortues de Silésie.

Katowice - Eurobasket (1/4 finale) - Vous étiez 3,3 millions à regarder France-Espagne

Formidable, non. Bon, en Espagne bien sûr sur l'antenne de La Sexta, chaîne gratuite. En France, relégué sur Sport Plus, l'audience se compte en centaines de milliers de téléspectateurs. Encore un petit détail qui fait toute la différence. Notez aussi que ce n'est pas qu'une histoire de succès. Le score du basket en Espagne a atteint un pic de 24% de parts de marché, score convenable mais pas exceptionnel. C'est plus une affaire de tradition et de lobbying interne aux chaînes françaises. En effet, le service public a diffusé des Mondiaux de natation cet été dont les scores d'audience n'ont pas dépassé 10%.

Katowice - Eurobasket (1/4 finale) - Turiaf l'écorché vif

Il était le joueur le plus marqué par la défaite contre l'Espagne. Comme un symbole, il a pris le premier tir du match contre les Turcs. Un peu loin de son jardin mais peu importe. Il avait besoin de se libérer, « de toucher le ballon » pour évacuer la frustration. Deux heures après, une victoire contre la Turquie et un gros calin à la mascotte Mieszka l'ont remis d'aplomb. La qualification en poche et les écouteurs autour du cou, il livre son bilan.

Qu'est-ce que vous ressentez aujourd'hui ?

En fait, le coach nous a dit hier, « j'ai oublié de vous prévenir mais si vous ne battez pas les Turcs, vous devrez repasser par les repêchages. » On a fait « hein ?! » et ça nous a mis un peu de pression mais ça fait du bien parce qu'on travaille dur (il le martèle trois fois) pour arriver là où on est. On a reçu un gros coup de bambou derrière la tête quand on a su qu'on allait devoir jouer l'Espagne en quart de finale, ça nous a coûté beaucoup d'énergie. C'est un match qui nous a causé beaucoup de tristesse. Alors pouvoir gagner aujourd'hui et se qualifier déjà pour les Mondiaux, ça fait du bien. Ça met aussi un peu de baume au cœur. On se dit qu'on n'a pas tout gâché comme en 2007. Je peux vous dire que ça fait du bien.

Vous ne doutez pas quand vous êtes menés de 19 points ?
On est frustrés surtout. On se dit qu'on a tellement d'envie que si on continue, on a prouvé tout au long du tournoi qu'on pouvait revenir. On a souvent été menés à la mi-temps mais notre défense, c'est un rouleau compresseur. Je le crie haut et fort. J'ai confiance en mes coéquipiers. Et à force de jouer dur, les gars en face ils sont fatigués. Parce que nos douze mecs ils sont morts de faim quand ils rentrent sur le terrain. Ils se donnent à fond en défense et après en attaque, Parker met les paniers et il y a tout le monde à côté pour lui donner de l'aide quand il en a envie. On est vraiment des morts de faim, ça c'est sûr. Je n'ai aucune honte à le dire, je le revendique au contraire.

La défaite contre l'Espagne a montré que la France était encore loin du haut niveau mondial

Je ne suis pas d'accord. C'est un discours un peu injuste. Quand on gagnait les matches, je n'entendais personne tenir ce genre de propos. Ça me donne l'impression qu'on jette tout ce qu'on a fait à la poubelle. L'équipe d'Espagne, c'est une grosse équipe depuis de nombreuses années. Ils ont des automatismes naturels, qu'on ne peut pas recréer. Ils ont fait de gros résultats sur les dernières compétitions. On a fait ce qu'on a pu.

Comment progresser justement pour remédier au manque de vécu commun et trouver des automatismes ?
Ce serait bien que la Fédération nous organise des stages pendant l'année, deux-trois jours par ci, par là. Les anciens faisaient ça, c'est pour ça qu'ils avaient 250 sélections. Je pense que ça ne peut être que ça. Après est-ce réaliste ? Et pourquoi pas. Au moment du All-Star Game où seul Tony participe, on pourrait se rejoindre quelques jours. (NDLR : le problème est que les Européens sont retenus par leurs compétitions nationales) Ça sera sans doute dur en terme de logistique. Ce vécu, il nous manque, on ne joue ensemble seulement un mois et demi ou deux mois.

Cette « injustice » d'être tombé sur l'Espagne vous trotte toujours dans la tête
C'est frustrant, la pièce ne tombe jamais du bon côté. Moi ça me commence à me tirer un peu par les oreilles. C'est ch... On travaille dur à l'entraînement, je peux vous le garantir. C'est vraiment dommage que l'histoire se soit écrite de cette façon. On y a mis tout notre coeur. On est arrivés super concentrés dès le premier jour du stage. A fond la caisse, on respectait les consignes. On fait tout et voilà, on se tape l'Espagne. Ca aurait pu être une belle histoire si on les avait battus. Ca aurait pu être très beau mais hélas... c'est pas beau.

Vous affichez 7 victoires et 1 défaite...

Ben oui, j'ai l'impression qu'il y a un petit goût d'énervement, je vais être honnête, un petit goût de tristesse. Avec des si, on peut refaire le monde, mais on est qualifiés pour le championnat du monde, au moins ça c'est sûr.

vendredi 18 septembre 2009

Katowice - Eurobasket (1/4 finale) - Cette Grèce éternelle...

Ils se jettent dans les bras de leurs supporters, descendus comme des furies en bas de la tribune. Et un Grec en furie, c'est quelque chose. Zizis, Calathes, Kaimakoglou. Ils sont comme des fous, la sécurité souffre, peine à les contenir. Schortsanitis arrive. La sécurité abandonne devant les 145 kilos de Baby Shaq. Comme d'habitude, la Grèce a frappé dans les dernières secondes. Deux petits points au final, les Turcs n'ont plus que leurs yeux pour pleurer. Ils pensaient avoir vaincu le signe indien en fin de temps réglementaire. C'est Zizis le Grec qui rate un lancer, c'est Arslan, le Turc, qui égalise à la dernière seconde. Oui mais non. La prolongation, c'est la chasse réservée des vampires du Parthénon.

Chez nous Français, une question a pollué la semaine, fallait-il gagner ou perdre ce France-Grèce ? Au vu des résultats des quarts, une France largement battue, une Grèce victorieuse à l'arraché, il valait mieux le perdre. Nos bourreaux préférés ont réussi le tour de force de nous éliminer cette année sans nous battre. La grande classe. Vincent Collet espérait se venger d'eux en les affrontant demain en repêchages. Raté ! Le capitaine Spanoulis et ses hommes seront dans la cour des grands, face à l'Espagne. Ce soir, la Turquie a succombé comme beaucoup avant eux dans un finish hitchcockien contre la Grèce. Se risquer dans une fin de match serrée, pire une prolongation avec eux, « c'est 80% de chances de se faire niquer », souriait un estimé collègue ce soir. E-ter-nels. Papaloukas et Diamantidis out, Spanoulis et Zizis ont pris le relais comme des grands. Ça ne suffira peut-être pas demain, contre l'Espagne mais quelle leçon de malice et de maîtrise les fils de Socrate ont-ils encore donné à l'Europe du basket.

Katowice - Eurobasket (1/4 finale) - Serviettes et armées mexicaines

L'équipe de France ne fait pas exception, les équipes participant à l'Euro drainent derrière elles de véritables armées mexicaines. Coach, assistant-coach, assistant de l'assistant, manager, assistant du manager, etc... c'est impressionnant. Chez les Serbes, on pousse le ridicule à avoir un responsable des serviettes et un autre des surmaillots. A chaque changement de joueur, les deux pauvres sbires commencent leur manège, un brin ridicule pour être poli. Ca n'empêche pas les accidents. Lors du match contre la Russie, Milenko Tepic entré sur le terrain avec sa serviette l'a lancé en direction du banc. En plein dans la tronche de Novicka Velickovic qui interloqué, a refilé le bébé à Nenad Krstic. Pendant ce temps-là, l'assistant serviette regardait le match. Comment lui en vouloir ?

Katowice - Eurobasket (1/4 finale) - Des gradins modestement garnis

La phase finale à Katowice ne fait pas plus recette que les tours précédents quand la Pologne n'est pas présente. La salle est belle mais vieillotte, les couleurs sont délavées. Heureusement que les Lituaniens, fans de basket devant l'éternel sont là malgré l'élimination de leur sélection. Ils ont pesé de tout leur poids derrière la Serbie hier face à... la Russie. Presque vingt ans après, les vieilles rancoeurs persistent toujours. Pour défendre un peu l'autochtone, les places sont très chères. Le premier prix est à 120 zlotys, soit environ 30 euros. Un prix pratiqué à Bercy pour les matches NBA Europe, alors que le niveau de vie n'est vraiment pas le même. Un kilo de tomates, c'est par exemple, 40 centimes d'euros et un cheeseburger, 75 centimes.

Katowice - Eurobasket (1/4 finale) - Flo Pietrus n'a rien oublié

Ses coéquipiers défilent un an à un, tristes, déçus ou simplement fatalistes. Florent Pietrus, lui, ne veut surtout pas se laisser aller à l'abattement. Il a trop souffert ces dernières campagnes d'une équipe de France qui balançait les matches de classement et perdait très gros. Une place au Mondial 2002 (contre la Russie), une place aux JO 2004 (contre l'Italie) ou aux JO 2008 (contre la Slovénie). De ça, l'aîné des Pietrus ne veut plus en entendre parler. Alors, dès le retour aux vestiaires hier, alors que ses partenaires accusaient sévèrement le coup, il a immédiatement « pris la parole pour qu'on pense déjà au match de classement », témoigne Antoine Diot. Parce que ruminer le quart de finale ne changera rien au résultat. Par contre, ça pourrait priver les Bleus d'un voyage en Turquie l'an prochain. « Comme je dis, il ne faut pas se tromper d'objectif. »

Devant la presse, il a été le seul joueur à marteler l'importance des deux matches à venir. Voyez vous-mêmes.

- Nous, c'était d'abord se qualifier pour le championnat du monde et on est toujours en lice, on est pas morts et on garde la tête haute.

- N'oublions pas que la route est encore longue, il y a des matches à aller chercher. Pour l'instant, pas d'affolement, on peut encore atteindre notre objectif.

- On ne peut que sortir grandis de ce match et n'oublions pas qu'il reste encore deux matches, pas d'affolement et quoi qu'il arrive, on gardera la tête haute.


Pas de doute, l'ailier-fort de Valence a appris des erreurs du passé. Espérons que les Turcs s'en rendent compte demain.

Katowice - Eurobasket (1/4 finale) - Ivkovic, il plaisante pas

Le coach serbe Dusan Ivkovic est un vieux grognard des parquets européens. Cheveux grisonnants, la soixantaine, un regard de tueur, bref un personnage qui en impose. Jusqu'à ses propres assistants. Pendant le match face à la Russie, alors que son équipe prenait le large, ce bon Dusan a soudain poussé une terrible soufflante qui a emporté son premier assistant. Une invective d'une bonne trentaine de secondes sans un regard pour ses joueurs sur le terrain. Il faut dire que pour ne pas déplaire au boss, ils étaient inarrêtables à ce moment-là. Puis une pause, avant d'en rajouter une deuxième couche. On ne parle pas serbe mais on n'a plus entendu le malheureux adjoint jusqu'à la fin du match.

Katowice - Eurobasket (1/4 finale) - Tony Parker la joue fair play

Quelle analyse faites-vous de ce match ? Les Espagnols ont démarré très fort
Oui, ils ont été plus forts que nous ce soir, il n'y a rien à dire. Ils ont dominé à l'intérieur, été agressifs en défense. Gasol a été très fort et c'est la clé du match. On a pas su imposer notre jeu, ils ont coupé toutes les passes, ils ont mieux joué que nous ce soir.

Ils ont eu tout de suite une grosse réussite à trois points ?
Oui, c'est vrai, ils ont eu une belle adresse mais ça aide quand tu mets des paniers à l'intérieur, après on est obligés d'aider et ça ouvre des tirs extérieurs. Ils les ont mis dedans. Il faut les féliciter ce soir, ils ont été forts.

Pourtant, ils avaient eu un jour de moins de récupération ?
Oui mais c'était pas un match hier soir. Ils ont gagné facile, ils étaient pas fatigués. Ils étaient frais ce soir.

Finalement, la vraie déception c'est d'être tombés sur l'Espagne si tôt dans le tournoi, un peu « injustement » ?

Avec des si, on peut refaire le monde. On jouait l'Espagne, on voulait faire un gros match et on n'a pas réussi. Ils ont été plus forts que nous.

Comment tu sens l'équipe ? Peut-elle se remotiver pour les repêchages ?
C'est différent d'il y a deux ans. En 2007, on était vraiment déçus car on pensait qu'on était plus forts. Ce soir, il y a rien à dire (il le martèle deux fois). Maintenant, c'est à nous de rebondir et d'assurer la qualification au prochain match.

Comment expliquer ces difficultés offensives et ces nombreuses balles perdues ?
Les Espagnols ont cassé le rythme, ils mettaient beaucoup de pression. On n'arrivait pas à enchaîner les passes et ils nous forçaient à faire des trucs différents. Ils ont bien défendu.

Vos coéquipiers ne vous ont-ils pas trop laissé seul en attaque alors que vous aviez toujours Ricky Rubio dans le short ?

Oui, c'était la stratégie espagnole. Ils voulaient me forcer à rester dans un quart du terrain donc c'était difficile d'enchaîner les systèmes. Je ne voulais pas tomber dans le travers de faire que du pick and roll alors qu'eux voulait justement que ça arrive. Ils ont bien défendu. Avec cette combinaison où ils nous dominent aussi à l'intérieur avec Gasol qui a été très fort, c'est difficile à négocier car on n'a jamais eu de contre-attaques.

Match énorme de Pau Gasol ce soir
Il a été fort. De toute façon, pour le jeu européen, on a besoin de points à l'intérieur et c'est pour ça que l'Espagne domine ces dernières années. Je sais ce que c'est de dominer à l'intérieur, j'ai la même chose aux Etats-Unis (avec Duncan). Après, ça ouvre tout à l'extérieur. Les Navarro, les Fernandez, ils ont des tirs ouverts car on est obligés d'aider.

Déception que les intérieurs n'aient pas pu mieux tenir Pau Gasol ?
Non, ils ont fait ce qu'ils ont pu. Ronny (Turiaf) et Ali (Traoré) se sont défoncés ce soir, on ne peut pas leur demander la lune, Gasol a été fort ce soir. Il faut prendre de l'expérience, continuer de progresser. Ils ont été plus forts que nous ce soir. Maintenant, c'est important qu'on rebondisse pour qu'on puisse justement utiliser ce vécu et utiliser cette expérience.

A propos d'expérience, un jeune comme Batum, qui disputait son premier quart est peut-être un peu passé à côté ?

On peut pas dire qu'il est passé à travers. Un match comme ça, c'est l'Espagne qui a été meilleure. On peut pas dire untel s'est raté, tel autre est passé à travers. C'est normal quand on marque que 60 points... C'est un match qui s'est gagné à l'intérieur et ils ont gagné cette bataille. On va essayer d'aller chercher cette qualification et si on récupère Noah, Mike (Pietrus), on aura plus de rotations.

jeudi 17 septembre 2009

Katowice - Eurobasket - Mc Carty, dur dur d'être un naturalisé

Ils l'ont rebaptisé Mak Karti. Je ne sais pas comment ça s'écrit en cyrillique mais le retour à l'occidental a eu un loupé. Kelly Mc Carty, vétéran américain (34 ans) habitué de la ligue israélienne puis de la Russie vit chez Vladimir Poutine depuis cinq ans. Enfin, y travaille, il y passe certainement pas ses étés. Sa place de naturalisé n'est donc pas usurpée. Il est d'ailleurs très apprécié de ses équipiers. Il est tout de même amusant de voir un Noir dans l'équipe russe quand on sait le racisme qui règne dans le pays. La cérémonie des hymnes est également chargée de symbole puisqu'un seul joueur regarde en l'air, les mains dans le dos et pas sur le coeur : Kelly évidemment. Bon, en même temps, il jouerait en équipe de France, pendant la Marseillaise, il passerait incognito !

Loin de moi la volonté de mettre au piquet les naturalisés surtout que la France n'est pas irréprochable. Rien qu'en basket, la naturalisation express d'Isabelle Yacoubou (moins de trois ans) que le Bénin voulait engager au lancer du poids (!!!) aux JO d'Athènes était plutôt accélérée. Maintenant, parlons franchement, y a naturalisés et naturalisés. Ceux qui ont vécu dans un pays ou qui, mieux, en parlent la langue, ne posent pas vraiment problème. Surtout quand, comme au basket, y en a un maximum par équipe. L'ennui, c'est quand la Bulgarie ou la Macédoine brillent grâce à des Américains naturalisés qui n'ont jamais mis un pied dans le pays. La Belgique ou l'Italie n'ont plus que leurs yeux pour pleurer. Parenthèse refermée.

Katowice - Eurobasket - Mahinmi, l'impossible retour

Voilà un petit bout d'interview ci-dessous avec le pivot des Spurs. Étonnamment détendu, il évoque sa blessure, un pépin de plus dans sa carrière jalonnée d'obstacles. Malgré son optimisme, son retour est hautement improbable dans l'esprit de Vincent Collet. « Je me vois mal lancer un joueur au niveau des quarts, sans repères dans la compétition. » Conscient de la situation, Mahinmi reste zen.

Ian, qu'avez-vous exactement ?
C'est une douleur aux adducteurs, c'est une douleur assez pointue. Ce matin, je me suis entraine... sans douleur. Je regarde la situation au jour le jour. Voir jusqu'où je peux augmenter l'intensité sans souffrir. On va pas prendre de risque

Est-ce une blessure récurrente ?
Non, c'est une nouvelle douleur, une contracture aux adducteurs. J'en avais jamais eu avant. Pour moi, je pensais pas que ce serait aussi difficile à gérer. Je ne peux pas prendre de risques sinon ça peut devenir assez délicat à gérer

Y a t-il un risque de pubalgie ?
Non, je ne pense pas que ça ira jusque là mais pour ne pas créer de douleur chronique et tout ça, il faut vraiment faire attention

Etes-vous particulièrement prudent en raison de la cascade de blessures qui vous a touché ces dernières saisons ?
C'est vrai que c'est important d'être complètement guéri et d'être en bonne forme pour bien jouer mais non, je fais pas super attention, pas plus que d'habitude en tout cas.

mardi 15 septembre 2009

Bydgoszcz - Eurobasket (2e tour) - Il se passe toujours quelque chose contre la Grèce

Ce soir, soirée de dupes. Un TP boudeur qui zappe la presse, furieux que ses coéquipiers aient gagné le match. L'Espagne, il aime pas, l'Espagne il en voulait pas. Les autres cadres grognons, les jeunes, à la fois contents d'avoir gagné et déçus des circonstances. Voilà les coulisses d'un match surréaliste. D'abord avec Ali Traoré, assez amusé par l'affaire puis Boris Diaw, très contrarié et plus langue de bois que jamais.

Ali, on ne vous sent pas très heureux après ce match ?
Si, si. On est extrêmement joyeux, c'est une grande victoire, ça fait 26 ans qu'on attend ça (ironique). En plus, on les bat au buzzer. Ça n'arrive pas souvent, ils nous l'ont fait la dernière fois, c'est un grand moment.

Il n'aurait pas mieux fallu perdre ce match ?
On ne sait pas vraiment. On verra bien demain. Pour l'instant, on a tout gagné, notre Euro à nous, il est très bien. Maintenant, une autre compétition commence, c'est les quarts de finale, il y a des chances qu'on tombe sur l'Espagne. Attendons de voir demain.

On a senti que sur le parquet, aucune des deux équipes ne voulait gagner ce match, non ?
Je sais pas si j'ai le droit de répondre à cette question, je vais demander à mon attaché de presse (rires). C'est vrai, je ne sais pas si c'est bien que je réponde. Disons que les Grecs auraient pu mieux jouer. Je pense qu'inconsciemment ou pas, il y a peut-être une équipe qui avait décidé de jouer moins bien pour perdre. Je sais pas vraiment.

C'est quand même un Euro. Tous les matches sont bons à gagner
Ah ben c'est clair. La preuve, on a gagné... on est contents !

Ça ne se voit pas
Si, si, extrêmement contents (ironique de nouveau). Plus que trois matches à gagner.

Et maintenant, le Bobcat, les yeux tristes, qui s'efforce de nous convaincre que 1er ou 2e, il s'en moque. Mais bien sûr...

Boris, la victoire est historique sur la Grèce et pourtant, on ne vous voit pas sauter de joie...

Si, si on est contents, c'est juste que la joie à l'issue de ce match est pas énorme car le match n'était pas déterminant, on était déjà qualifiés pour les quarts de finale. Qu'on soit premiers ou deuxièmes, on joue notre quart le jeudi, le jour qu'on a choisi, ça nous laisse un jour de repos etc... Le fait de gagner ou perdre ce match ne changeait pas grand chose. Ca nous aurait fait plaisir de battre la Grèce s'il y avait eu un enjeu. Là...

Il manquait de l'intensité dans ce match quand même
Si, c'est juste qu'il y avait pas vraiment d'enjeu.

Maintenant, on rentre dans une nouvelle phase
C'est sûr. C'est toujours les matches les plus difficiles, surtout le premier, le quart de finale.

Être invaincu, ça entretient la dynamique, vous êtes heureux ?
Ouais, bien sur, on va essayer de continuer sur la même lancée

Etait-ce la meilleure manière de préparer le quart de finale ? Avec l'utilisation massive de joueurs du banc ?
Oui, je pense qu'il y a eu beaucoup de rotations, ce qui signifie que tout le monde est prêt à jouer, tant physiquement que mentalement. Il y a des joueurs qu'on avait peu vus jusqu'ici qui ont joué, ont produit du très bon jeu. Tout ça, c'est bien pour la suite.

Un mot sur la Serbie et l'Espagne ?
Ce sont deux équipes de toute façon très difficiles à jouer. Pour des raisons différentes. La Serbie a de très jeunes joueurs avec beaucoup de talent et ne cesse de progresser. L'Espagne, elle, a la même équipe depuis des années et va être très difficile à jouer de toute façon. Ce sera dur de toute façon.

Bydgoszcz - Eurobasket (2e tour) - Attention Eva, les pom-pom sont là

Elles sont six. Deux blondes, quatre brunes. Tout droit venues de Lituanie et redoutables dans leur exercice de prédilection : la danse. Les pom-pom de Kaunas mettent de la vie dans la salle tristoune de Bydgoszcz alors elles ont eu droit à leur petite récompense : une belle photo avec Tony Parker, qui assistait, peinard, à Russie-Macédoine (71-69). Un cliché sexy, c'est sûr qui fera un jaloux. Eva Longoria peut-être mais surtout Ronny Turiaf, juste à côté, pour qui ces demoiselles n'ont pas eu un regard. Trop dure la vie !

Bydgoszcz - Eurobasket (2e tour) - Espagne ou pas Espagne ?

Faut-il ou pas tout faire pour éviter d'affronter le champion du monde espagnol en quarts de finale ? Les joueurs et le staff français sont assez partagés sur cette question.

Le plus partagé semble d'ailleurs Vincent Collet. D'une part, le coach des Bleus ne veut surtout pas balancer le match. « De toute façon, quoi qu'on fasse, vous nous raterez pas si on perd en quarts. Si on balance, on aura été bêtes de perdre le rythme. Et si on joue à fond, vous vous demanderez pourquoi on s'est pas reposés. » Collet ne veut pas casser la dynamique, ce chemin victorieux qui s'ouvre devant ses ouailles. Mais, en même temps, il confesse qu'il voit bien un France-Serbie, « eux 3e, nous 2e. » Ambigu.

Plus clair, voilà Florent Pietrus. Pour lui, tout ça, « c'est tactique, quoi ! (rire) Faut pas se voiler la face, je crois que tout le monde a envie d'éviter l'Espagne. Voilà quoi... (gêné) Bon maintenant, faudra pas se poser de questions. Il faut continuer à engranger de la confiance comme ça, si on tombe sur eux, on pourra leur poser des problèmes. On a vu que les Espagnols n'étaient pas très bien en ce moment. Mais bon, si on peut les éviter, on le fera volontiers. »

Seul joueur qui ne semble pas perturbé par les mathématiques, le pourtant très cérébral Aymeric Jeanneau. Pour le Villeurbannais, « si les Espagnols en sont là, c'est qu'ils sont pas si bons que ça cette année. C'est pas juste un match, c'est une phase de poule assez longue qui confirme la tendance. Ils seront prenables si on les joue. »

Bydgoszcz - Eurobasket (2e tour) - Les petites confidences de Collet à la presse grecque

Un peu toujours les mêmes questions, forcément des réponses qui se ressemblent, les point-presse des Bleus sont parfois monotones. Il est alors intéressant d'écouter la partie en anglais avec des journalistes, hier ils étaient grecs, qui abordent l'équipe de France, d'un oeil extérieur. Voici les réponses les plus intéressantes de Vincent Collet.

- Nos joueurs NBA sont habitués à jouer beaucoup de matches donc il a fallu leur parler pour qu'ils comprennent tout l'enjeu de chaque partie. On peut pas faire up and down le lendemain comme aux Etats-Unis.

- Les problèmes collectifs ne sont pas forcément dus à la NBA. C'est aussi de mauvaises habitudes françaises où la tradition du 1 c 1 est bien ancrée. C'est très bien de jouer de cette façon mais c'est mieux quand l'attaquant lance son 1 c 1 après avoir bougé la défense pendant 20 secondes.

- C'est mon premier Euro. Mon mot d'ordre, c'est humilité et ambition. Je suis novice. Jusqu'à dimanche, Repesa (le coach croate) me jetait un oeil distrait, maintenant, il me sert la main (rires). Je commence à être respecté.

- Je regrette beaucoup l'absence de Noah. Avec lui, on aurait disposé d'un joueur efficace dos au panier. Aujourd'hui, hormis un peu Traoré, on a personne dans ce registre.

- Sportivement, le match contre la Grèce n'a pour nous aucune importance. Maintenant, techniquement, il va permettre de nous étalonner et mieux vaut ne pas rompre une série de victoires.

Bydgoszcz - Eurobasket (2e tour) - Mainini : « Je veux organiser l'Euro 2015 en France »

Quand on compare la ferveur à Pau et les salles vides ici, ça donne pas envie d'organiser un Euro à la maison ?
On va le faire. La candidature c'est prévu. Mais moi j'ai deux objectifs pour le championnat d'Europe. L'organiser en France, et si possible en 2015. Pour une raison simple, les candidatures de 2013-2015 ne sont pas encore ouvertes. J'ai une préférence pour 2015 car c'est l'année du tournoi pré-olympique donc ça compte de pouvoir jouer éventuellement à la maison pour se qualifier pour les JO de 2016. Avec une génération qui sera celle-là ou une autre.
Maintenant, je pense que FIBA Europe doit ABSOLUMENT modifier son championnat d'Europe tel qu'il existe aujourd'hui. Il est très bien pour le pays qui l'organise, il n'est pas terrible pour les autres.

Que voulez-vous dire ?
C'est à dire qu'il faut trouver des solutions pour jouer à la maison, en partie du moins. Je pense qu'il y a des nations qui sont pour moi de qualité, comme la Belgique ou la Finlande, et même la Hongrie et la République Tchèque, rencontrées en amical, qui ont incontestablement leur place ici. L'élargissement du championnat à 24 nations me semble nécessaire. Il faut réfléchir à une division A et une division B avec des montées/descentes tous les deux ans. Je pense à une formule où on répartira ces équipes en 4 poules de 6.

Toujours dans le même pays ?
Non, je ne crois pas justement. Je pense que c'est ça qui doit être la nouveauté des opérations. Le problème que ça pose, c'est uniquement sur la phase finale. Le reste me semble faire son chemin et il faut que FIBA Europe prenne ça en main. Sinon... Bon, c'est bien pour la Pologne, je suis sûr que c'est un très beau championnat, comme ça avait été un très beau tournoi en France en 1999. Mais je suis intimement persuadé qu'il faut changer quelque chose.

Toujours l'été pour avoir les joueurs NBA ?

Bien sûr.

Finalement, vous vous dites que nous avons été privilégiés de pouvoir exposer l'équipe de France chez nous cette saison grâce aux qualifications.

Ca a été très bien mais parce qu'on s'est qualifiés parce que sinon, ça aurait été une vraie catastrophe. Mais c'est vrai, on n'avait jamais eu l'éclairage sur l'équipe nationale qu'on a eu à ce moment-là. Donc ça a été un moment exceptionnel et ça donne à réfléchir pour demander à ce que les équipes nationales soient exposées.

Que pense la FIBA de votre projet ?

Elle y est sensible, j'ai déjà eu l'occasion d'en parler avec Vassilakopoulos, on va essayer de travailler là dessus.

Bydgoszcz - Eurobasket (2e tour) - Naturalisés - Le cas Evtimov est loin d'être un cas isolé

La participation à l'Euro de Vasco Evtimov (4 pts et 8,7 rbds) a été contestée ces dernières semaines car « Houpa » avait disputé avec les Bleus l'Euro 2001. Hier, lors d'une rencontre avec la presse, Yvan Mainini, le président de la Fédération française a rappelé que ce n'était pas un cas isolé. « Si la Côte d'Ivoire s'est qualifiée cet été pour le Mondial, c'est aussi parce qu'on lui a libéré Pape-Philippe Amagou. » Le Roannais n'a jamais joué en équipe A mais toute sélection à partir des juniors bloque théoriquement un joueur. Sauf accord entre Fédés donc. On peut donc imaginer comme l'a suggéré David Cozette, que si un accord intervenait avec le Mali, Amara Sy pourrait, s'il le souhaitait, revêtir le maillot bleu.

dimanche 13 septembre 2009

Bydgoszcz - Eurobasket (2e tour) - Et soudain, l'explosion

Il est 21h26. La salle sommeille tranquille (comme d'hab') devant France-Croatie quand soudain, quelques hurlements montent du haut de la tribune de presse. Cris de joie qui se répercutent bientôt dans toute la salle. Et ce sont des "Polska, Polska" qui sont scandés à gorge déployée. « Au début, on a pas compris, raconte Aymeric Jeanneau. Et, puis, soudain, ah oui, ça y est. Le volley ! Allez, on est sympas, on leur laisse gagner l'Euro... de volley ! » La Pologne vient d'être sacrée championne d'Europe face à la France. Utilité de la chose : on a découvert qu'il y avait des autochtones aussi dans la Sports Arena Luczniczka. Et même pas mal. Ils sont sages comme des images. A côté, Coubertin fait figure de chaudron.

Bydgoszcz - Eurobasket (2e tour) - Le colosse Schortsianitis et les brindilles russes

Sofoklis Schortsianitis, 2,05m et surtout 145 kilos. Un père grec, une mère camerounaise. Depuis plusieurs années, l'enfant terrible du basket grec. « Baby Shaq » comme on le surnommait jeune, alterne périodes fastes et lamentables. L'an passé, incapable de conserver une forme physique digne de ce nom, il est mis à l'écart de son club d'Olympiakos et envoyé dans une clinique en Suisse se soigner. Bilan : 60 kilos de perdus et un retour en sélection pour cet Euro. Si le colosse manque parfois de toucher, il constitue un redoutable point d'ancrage dans la raquette. « C'est un joueur décisif. A lui seul, il change la tournure d'un match », confie le coach russe, David Blatt.

Dimitri Sokolov ne dira pas le contraire. Ce bon vieux chêne rustique de 2,14m, plus habitué à dépoussiérer le banc du CSKA Moscou qu'à gambader, a vécu l'enfer sur le parquet de Bydgoszcz. Entrée en scène de l'artiste en début de 2e quart. En 1'09'', il fait la bagatelle de trois fautes sur « Sofo ». Retour en fin de période. A peine le temps de prendre deux rebonds offensifs que voilà la 4e. Ecoeuré, il reprend sa position préférentielle, le banc. Moins dangereux. Blatt le relance quand même à l'entame du 4e quart, 17 secondes lui suffiront pour se faire définitivement sortir. Dépassé, écrasé par la puissance adverse, il cherche encore la solution.

Quelles sont-elles ? Déjà l'écarter un maximum du panier vu sa maladresse à plus de 1,50m du cercle. « La consigne était de multiplier les prises à deux quand c'était possible, reprend Blatt. Parfois, c'est trop tard, ça sert plus à rien. Quand il est lancé... » Reste plus qu'à lui arracher les bras en dernier recours puisqu'il ne tourne sur la ligne qu'à 50%. Autre solution, « la zone », que la jeune équipe russe affectionne particulièrement.

Le seul danger finalement pour ses coéquipiers, c'est « de se focaliser sur lui. A trop vouloir le servir, on oublie parfois de jouer sa propre partition », conclut Blatt, pas mécontent du tour joué aux Grecs. « C'est maintenant que ça compte et on est présents. On est les plus jeunes mais on a envie », jubile-t-il.

Bydgoszcz - Eurobasket (2e tour) - Pourquoi Ian Mahinmi ne joue pas

Le pivot des Spurs continue de squatter l'infirmerie. Il faut dire qu'à force de ne pas le voir jouer quand il est apte, on a toujours un doute quand il reste cloué au banc. Vendredi soir, il était en tenue mais s'il n'a pas gambadé, c'est uniquement parce qu'il a lui-même refusé d'entrer en jeu. « Il se ressent encore de sa douleur », a commenté laconiquement Vincent Collet. Le sélectionneur précise que le matin même, Mahinmi a suivi un échauffement complet sans aucun souci.

Vincent Collet refuse de commenter le comportement de son joueur, visiblement ennuyé. « Les entraîneurs entraînent et les kinés kinent », a -t-il conclu avec le sourire. Mahinmi sort d'une saison blanche en raison d'une blessure. Il ne veut manifestement prendre aucun risque avec sa santé alors que se profile une année décisive pour la suite de son aventure NBA.

Bydgoszcz - Eurobasket (2e tour) - Macédoine - La fête est finie

Superbe réaction cet après-midi des Macédoniens contre l'Allemagne (86-75). Décrite comme « l'équipe la plus faible et de loin que l'on ait jouée » par Vincent Collet, les joueurs des Balkans ont prouvé qu'ils sont tout sauf des tocards. Le meneur Vrbica Stefanov (35 ans et 25 points) a montré la voie à ses coéquipiers. Mais l'humiliation de vendredi contre la France n'a peut-être pas constitué leur seul moteur. Une rumeur persistante en ville laisse entendre qu'ils avaient un peu trop fêté leur qualification pour le 2e tour la nuit précédant le match contre la France. Autre indice : l'intérieur naturalisé Jeremiah Massey, meilleur marqueur de l'équipe ne faisait pas partie du 5 majeur et a longtemps été tenu sur le banc en 1ère mi-temps. Comme une sanction ? Efficace en tout cas car avec ce succès, les joueurs de Jovica Arsic préservent leurs chances de qualification.

Bydgoszcz - Eurobasket (2e tour) - Transfert - Gorjan Radonjic vers la Turquie

On l'a perdu de vue en France depuis son départ du Paris Basket Racing mais Gorjan Radonjic poursuit sa carrière à l'étranger. Cette saison, cet élégant shooteur à la trajectoire qui tutoie les cimes a évolué en Pologne où il a atteint la finale, perdue contre Sopot. Selon son père Goran, ex-fameux arbitre, croisé à Bydgoszcz, il serait sur le point de s'engager avec les Turcs de Darussafaka.

Bydgoszcz - Eurobasket (2e tour) - Michael Jackson vs Max Guazzini

A Bydgoszcz, cité improbable des bords de la Brda, perdue en plein centre de la Pologne, on croyait être à l'abri du culte Jackson . Et bien non et pourtant, ils captent pas Skyrock*, eux. C'est comme la grippe A, ce virus n'épargne personne. Le DJ programme bien entendu Michael durant certains temps-morts mais il fait aussi appel à un vague clone pour danser le moonwalk. Le public apprécie poliment. Il faut dire que le Jackson by Bydgoszcz se caractérise par une drôle d'afro sur la tête. Et ses magnifiques chaussures sorties tout droit du clip de « Thriller » ne suffisent pas tout à fait à lui conférer une crédibilité.

Oui, mais voilà, Michael a un sérieux concurrent à Bydgoszcz. Les tubes du Stade Français rugby. Du « I will survive », popularisé ensuite par France 98 au « Life is life », toute la panoplie « Guazzi-nrj » livre une rude lutte au « Roi de la pop ».
Verdict dimanche à Katowice.

* Skyrock qui ne diffusait JAMAIS Michael Jackson s'est soudain prise de passion pour MJ, au point de le diffuser à longueur de journée et d'en faire son fonds de commerce. Un peu abusé...

samedi 12 septembre 2009

Bydgoszcz - Eurobasket (2e tour) - ITW Nicolas Batum

Ca y est, vous êtes qualifiés pour les quarts !
L'objectif minimum est atteint. C'est vrai qu'on avait un peu de pression. Maintenant on va jouer plus libérés. Il nous reste deux matches contre deux grosses cylindrées, Croatie et Grèce, attention

Justement aujourd'hui, ce n'était pas une grosse cylindrée
Ils ont fait un bon 1er tour quand même. Ils ont battu Israël, ils étaient à + 20 contre la Croatie. Quand on a vu la video ce matin, waouh, fallait faire attention ! C'est un peu du hourra basket. Quand ils « jettent », ça peut tomber dedans. Alors notre stratégie, c'était de les calmer d'entrée. On savait qu'il fallait absolument le faire. Ils ont pas pris un tir.

Votre défense les a étouffés
Oui, on est la meilleure défense, on veut le rester, c'est notre but. On nous dit qu'on n'a pas joué de grosses équipes mais justement, on est la meilleure défense. On dit parfois qu'on n'est pas sérieux, qu'on ne fait pas de gros écarts. En défense, on fait le boulot et aujourd'hui, on a aussi assuré en attaque. Tout le monde était impliqué, tout le monde a marqué, c'était le principal pour nous.

Vincent Collet a utilisé largement le banc aujourd'hui. Vous avez apprécié ?
C'était important que le coach puisse faire tourner pour la suite de la compétition. Il reste cinq matches maintenant et il faut tous les gagner. A la mi-temps, il ne nous a pas dit collectivement qu'on devait maintenir l'écart mais individuellement il nous l'a fait comprendre. En tout cas, moi il me l'a dit pour qu'on puisse reposer certaines personnes. En 2e mi-temps, on a juste lâché cinq minutes mais vu le score, tout le monde l'aurait fait. Mais on a continué à défendre, pas pris trop de paniers.

Tout le groupe a adhéré à cette idée de partage du temps de jeu
Bien sûr, on devait reposer nos cadres et on avait envie de mettre tout le monde dans le bain de la compétition. Tu regardes Bokolo, il fait un gros match, Jeanneau fait de bons trucs, Diot aussi. De Colo il était en confiance encore aujourd'hui. C'est un notre 6e homme de luxe, il rentre et score tout de suite. Traoré pareil.

Un match pareil, ça doit vous faire du bien au moral
Bien sûr car le dernier match, je suis complètement passé à côté mais bon, fallait bien que je fasse un match de m... aussi. Quand même, ça m'arrive. Donc ça m'a fait du bien au niveau de la confiance. Je mets deux dunks de suite en 1er quart-temps, ça m'a fait plaisir de m'accrocher au cercle parce que ça me manquait un peu ! J'essayais d'être dedans en défense. Même en 2e période, j'ai continué à mettre de la pression demi-terrain pour rester dans le match, pour ne pas me relâcher. Sinon, je sais que je ferais des bourdes et le coach va m'engueuler.

Vous étiez sorti blessé contre la Russie ? Comment va votre épaule ?
Aujourd'hui, ça va, j'ai pas pris de coups dessus. J'ai rien ressenti de bizarre. Je fais avec la douleur.

Bydgoszcz - Eurobasket (2e tour) - Dans la bouche de TP

L'expression du jour : « Avec le back to back to back, j'étais fatigué », une trouvaille de TP 9. En référence au repos qu'il a savouré précieusement aujourd'hui après ses trois matches en trois jours à Gdansk. En NBA, un back to back signifie jouer deux jours de suite et est synonyme de période éprouvante. En général, cela concerne les équipes en tournée.
Un Parker en forme qui s'est gentiment payé son ami Boris Diaw. « Aujourd'hui, il a marqué zéro point mais bon, vous savez comme il est, il s'en fout ! » Eh ouais, Boris est comme ça. Il a commencé le match par un caviar à Turiaf pour son spécial : le dunk hurlant. Puis il a délivré un caviar dans les tribunes pour récompenser les quelques courageux venu voir les intérieurs allemands être écrabouillés par Schortsianitis puis la Macédoine se faire découper par les alley-hoops et autres dunks des Pietrus-Batum volants

Bydgoszcz - Eurobasket (2e tour) - La mauvaise nouvelle

Comme on le craignait avec l'élimination lettone, l'immense salle de Bydgoszcz a sonné creux aujourd'hui. Quelques dizaines de Macédoniens et de Français, une centaine de Grecs et d'Allemands, une poignée de Croates. En cause : le prix des places, assez élevé pour l'autochtone, l'absence de la Pologne (qui joue à Lodz) et une promotion assez limitée (des écrans géants en ville mais peu de panneaux qui rappellent l'évènement). Heureusement, les Grecs et les Macédoniens, n'ont jamais perdu leur goût de la fête au contraire d'une délégation française nettement dominée de la voix malgré l'écart. Un comble.

Bydgoszcz - Eurobasket (2e tour) -L'info politique du jour

Bien loin de Brice Hortefeux, voilà the news of ze day. Quand un Macédonien croise un Croate, ils parlent un Yougoslave, n'est-ce pas : ils étaient encore compatriotes il y a 20 ans. Eh bien non, ils causent en anglais ! La géographie des Balkans a bien changé, faut s'y faire. L'expression « ex-Yougos » est donc définitivement à proscrire.

Bydgoszcz - Eurobasket (2e tour) - ITW Vincent Collet

Vous avez pratiquement tout réussi. Avez-vous une seule raison de faire la moue ?
Non, non, bien sûr. Bon, la 2e mi-temps on a moins bien joué mais c'était normal de ralentir. On a fait une grosse 1ère mi-temps pour plusieurs raisons. La première, elle nous revient, c'est qu'on est entrés dans le match avec beaucoup d'agressivité, on savait que contre ça, les Macédoniens souffraient. Les Grecs l'avaient montré aussi lors de leur match. Par contre, on savait que lorsque l'adversaire les laissait jouer leur jeu, ils pouvaient être très bons. 48-34 pour eux contre la Croatie avant-hier soir. Il fallait absolument entrer dans le match avec agressivité. Il se trouve qu'en plus, on a été servis par une adresse hors norme donc l'écart s'est creusé rapidement. Mais c'est vrai que les joueurs ont fourni beaucoup d'efforts dans la discipline. La 1ère mi-temps a vraiment été riche au niveau offensif : il faut continuer. Maintenant, il faut se rendre compte que la Macédoine, c'est une équipe qui ne touche pas, qui ne conteste pas les déplacements, et là on va jouer contre une équipe qui les conteste un peu plus, la Croatie et une autre énormément : la Grèce. On va monter de catégorie. Ce qui est bien, c'est qu'on est déjà qualifiés. On sait que si on s'impose dimanche soir, on sera dans les deux premiers, ce qui est mon objectif maintenant

C'est du luxe d'être déjà qualifiés au bout de quatre matches
Oui, oui. On l'a dit dès mercredi, il fallait battre la Macédoine. Ce qui me fait plaisir, c'est qu'on a été sérieux quatre fois. L'Allemagne, on a eu un début difficile mais on s'aperçoit de plus en plus que l'Allemagne est une très bonne équipe. Contre la Lettonie, on a été mauvais en attaque mais on a été remarquables dans l'attitude défensive dès le début du match. La même chose contre les Russes avec plus de réussite en attaque et ce soir, on a encore été sérieux, on ne s'est pas relâchés. J'espère que dimanche, ce sera pareil et qu'on arrivera avec la grinta pour remplir notre prochain objectif, à savoir gagner contre les Croates pour jouer déjà une petite finale de tournoi contre les Grecs mardi soir et puis surtout se ménager un quart de finale le jeudi à Katowice.

Le cinq majeur que vous alignez ne doit donc pas s'attendre à être ménagé
Ce soir, ils ont pris un peu de repos quand même. On a partagé beaucoup le temps de jeu. Vous savez, il y a peu d'entrainements dans les compétitions comme celle-là . Je crois qu'il faut garder le rythme. C'est des joueurs qui sont habitués à jouer. Après on verra pendant les matches mais de toute façon on joue pour gagner. Je ne crois pas du tout à vouloir sacrifier un match. Ce qu'on sait maintenant, c'est que le match le plus important sera le quart. Le fait de gagner ou de perdre les prochains ne va rien changer. Faut pas du tout jouer pour perdre et profiter au contraire de ces matches pour progresser encore.

Et vous êtes toujours invaincus
Oui mais ce n'est pas une obsession, faut pas perdre de vue le plus important : le quart de finale. Mais après il y a des objectifs intermédiaires : progresser, finir dans les deux premiers pour jouer le quart jeudi (contre un adversaire qui aura joué mercredi, donc avec un jour de récupération de moins) et si possible, gagner les deux derniers matches. On va jouer des clients. Ce soir, on a vu des progrès en attaque mais contre une équipe qui touche pas, qui vous laisse dérouler vos systèmes. C'est déjà bien d'avoir réussi à le faire, en plus on a été adroits. Mais, malgré tout, c'est complètement différent quand vous êtes contestés et ça va être le cas pas mal contre la Croatie et énormément contre la Grèce. Une adversité à laquelle on a déjà été confrontés contre l'Allemagne et la Russie. On vérifie que c'est très compétitif. Le match des Allemands contre les Grecs ce soir montre qu'il n'y a pas autant d'écart que vous supposiez. Hormis ce soir, où c'est l'équipe la plus faible qu'on affrontée, de très loin, notamment en termes d'intensité, toutes les autres, ce sont de bonnes équipes. La Croatie a perdu contre la Russie, mais la Russie aurait pu nous battre. Elle va nous poser des problèmes, à nous de nous battre et d'être à fond et trouver une solution pour s'imposer.

jeudi 10 septembre 2009

Gdansk - Euro Basket 2009 (1er tour) - ITW Tony Parker, un meneur "fatigué"

Tony, que retenez-vous de cette victoire contre la Russie ?
Le principal c'est qu'on ait gagné. Diaw a fait un gros match, surtout dans le quatrième quart-temps, il a été agressif, c'est ce qu'on voulait. Turiaf est bien revenu après un petit match hier (mardi) où il avait des problèmes de fautes et comme moi, il n'a pas été chanceux avec les arbitres, on lui a bien cassé les bras. Mais c'est comme ça... On a encore montré du caractère. On s'est battus, on a essayé de rester dans le match et à la fin, on a mis les paniers qu'il fallait. On a réussi les stops défensifs au bon moment. C'est notre match le plus abouti. Le coach est content, la balle a bien bougé, 16 passes décisives, tout le monde a pu scorer et c'est comme ça qu'il faut jouer.

Sentez-vous que vous montez en puissance ?
Oui, c'est vrai. Mes jambes reviennent un peu, celles de Boris aussi. C'est vrai qu'on a mis un peu plus de rythme aujourd'hui et il le fallait. Avec les Russes, c'est toujours du demi-terrain en attaque contre eux et ils sont costauds, ils sont lourds et en plus on n'avait pas les coups de sifflets. On a beaucoup utilisé le pick and roll, très efficace ce soir et le post up de Diaw aussi

Dans le troisième quart, vous prenez vos responsabilités...
On était menés de dix points, donc je me suis dit que c'était un bon moment pour remonter un peu au score. Et au quatrième, Diaw a assuré. En plus, j'étais fatigué, je commençais à avoir des crampes, c'était compliqué. J'ai bien parlé avec le coach, je connais mon rôle. Il veut vraiment que je sois patient en première mi-temps. Quand j'ai des petits trucs, j'attaque et après, en seconde période, dès que l'équipe a besoin, je dois être agressif et ce que j'essaie de faire. Mon rôle, c'est quand il reste cinq secondes, essayer de créer et le reste du temps, Diaw, De Colo et Turiaf essaient de faire le boulot, de mettre des paniers à l'intérieur. Et je crois que c'est important. Ce soir on en a mis pas mal alors que ça a toujours été un peu notre défaut. Là, Ronny met 18 points, Traoré apporte aussi, Koffi touche la balle et en défense, on a toujours répondu présent.

Turiaf, justement, réussit un double-double (18 pts, 14 rbds) !

C'est sûr. C'était important qu'il revienne parce qu'il a fait un petit match hier avec son problème de fautes. Traoré avait pris le relais. Aujourd'hui, il a fait un gros match.

Comment voyez-vous la suite ?
Je ne veux surtout pas qu'on s'enflamme. On a encore un long chemin. C'est bien qu'on gagne les trois matches pour plusieurs raisons. Déjà parce que là, on joue la Macédoine et on peut se qualifier dès vendredi et dans ce cas, de finir dans les deux premiers donc c'est positif. Il faut continuer. On sait très bien que nous, l'équipe de France, on a des hauts et des bas, on est irréguliers et là on a prouvé qu'on était réguliers sur les trois premiers matches. C'est un bon premier pas.

Le niveau du deuxième tour sera-t-il supérieur ?
Je ne crois pas. Dans un Euro, il n'y a que des gros matches. L'Allemagne et la Russie sont de bonnes équipes. Ce n'est pas parce que les stars sont absentes qu'ils sont faibles. Ce ne sont que de bons joueurs, qui jouent en Euroligue qui voulaient prouver qu'ils existaient sans Nowitzki ou Kirilenko. Pour la suite, la Macédoine a été très forte contre Israël et tout le monde sait qu'Israël c'est fort. Il ne faut surtout pas les sous-estimer. Après, les Grecs et les Croates, ce sont des gros. Les Croates nous ont mis une bonne taule en 2007 donc c'est nous qui sommes revanchards

Pour finir, un mot sur un arbitrage qui ne vous a pas épargné...

C'est vrai, l'arbitrage était un peu difficile, je vais m'arrêter là sinon je vais commencer à m'énerver. Il faut que je reste zen parce que ça fait plusieurs Championnat d'Europe et c'est toujours comme ça. Je ne sais pas pourquoi, je ne suis pas Navarro. Mais bon... Pourtant, je réussis les mêmes pénétrations mais on a pas les fautes qui vont avec. Inconsciemment, je pense qu'ils nous font payer notre statut NBA. Ça se voit au fil des années, je ne suis pas fou quand même. On le sait de toute façon, il ne faut pas se laisser perturber.

Gdansk - Euro Basket 2009 (1er tour) - Pourquoi Antoine Diot n'a pas joué contre la Russie ?

« Antoine a pris une bonne béquille hier, et comme on était bien, j’ai préféré lui donner une journée de plus pour qu’il soit au top vendredi », a déclaré Vincent Collet. Il faut noter que pour l'instant, contrairement à son homologue Pierre Vincent lors de l'Euro féminin, il y a très peu de turnover. Boris Diaw a ainsi joué 39 minutes hier. Collet avoue qu'il « a réfléchi au problème. » Une victoire contre la Macédoine ce vendredi et le billet pour les quarts qui en découlerait lui donnerait sans doute l'occasion d'ouvrir son banc pour la suite du 2e tour.

Gdansk - Euro Basket 2009 (1er tour) - L'armée lettone est partie

Ils remplissaient quasiment l'intégralité de la salle de Gdansk, les organisateurs de l'Euro les regretteront. Eux, ce sont les fans lettons bien sûr. A Gdansk, on n'a vu qu'eux. Dans les rues, dans les bars. Et bien sur, dans la Hala Olivia. Durant trois jours, ils ont animé le hangar, euh la salle, bruyamment et sans mauvais esprit. Le kop d'un côté, le reste de la troupe en face. Difficile pour la cinquantaine de Français, les quelques Russes et la petite centaine d'Allemands de faire le poids. Malgré ce soutien, ce quasi Euro « à domicile », leurs joueurs ne les ont pas gâtés. Deux défaites horribles face à la Russie puis la France pour commencer les ont condamné à battre l'Allemagne d'au moins 9 points pour se qualifier. A 15 secondes de la fin, ils menaient encore de 11 points avant de s'effondrer sur la ligne et de succomber à un coup de chaud du grand blond Jagla (5 points à la suite). Pas de quoi désespérer l'armée rouge qui attendait chaleureusement ses « héros » à la sortie avant de reprendre le bus direction Riga. Gageons que les 8 heures de car ont été arrosées comme il se doit.

Gdansk - Euro Basket 2009 - Russie-France (1er tour) - Quand les Russes refont l'histoire !

Borodino 1812, Waterloo 1815, Gdansk 2009. La banderole qui a fleuri en fin de première mi-temps n'a pas manqué d'intriguer. Waterloo ok, une taule. Gdansk mouais, pourquoi pas, un peu de provoc. Mais Borodino, kézako ? Après enquête, la bataille de Borodino, selon les Russes, de la Moskova selon les Français, est un haut lieu de la résistance russe à Napoléon. Lassé de la politique de la terre brûlée, le tsar aurait décidé de livrer bataille loin de Moscou. L'ennui, c'est que les deux camps revendiquent la victoire. Un peu comme hier, ce fut très serré mais pour les historiens, c'est Napoléon qui l'a emporté d'une tête. Un peu comme l'armée de TP dans la Hala Olivia ! La comparaison n'a en tout cas pas porté chance aux champions d'Europe qui aborderont la deuxième phase à Bydgoszcz avec aucun point.

mercredi 9 septembre 2009

Gdansk - Euro Basket 2009 - Lettonie-France (1er tour) - ITW Vincent Collet

Vincent, qu'avez-vous pensé de ce match ?
C'était compliqué comme hier face à l'Allemagne mais très différent pourtant. Hier, on n'avait pas attaqué la rencontre sur nos qualités. Aujourd'hui, j'étais déçu pour mes joueurs car ils ont respecté le plan de jeu à la lettre mais on était dans une panne d'adresse rarement vue. C'est devenu compliqué à partir de la 15e minute, là, on a commencé à refuser des shoots, à changer de jeu, et on a vécu 5 minutes difficiles jusqu'à la mi-temps. Dans les vestiaires, je leur ai dit de rien changer, de mettre de la vitesse.

Comment expliquer cette maladresse ?
Ils avaient peut-être trop envie de bien faire. Ils voulaient franchir un palier au niveau de l'engagement, ce qui a été fait, mais se sont sans doute mis un peu de pression. Ils ont parfois été trop collectifs avec des passes malvenues alors que le shoot était ouvert

Que retenez-vous de positif ?
Ce soir, on a fait ce qu'il fallait en défense. Il y a eu beaucoup d'investissement des joueurs, c'est très bien sur le plan moral. Des joueurs comme Traoré et De Colo ont haussé leur niveau défensif. Et puis Florent Pietrus a donné son corps à la patrie sur Kambala. Exceptionnel. Avec la réussite qui nous fuyait, il y a peu d'équipes qui auraient pu rester dans le match en première mi-temps. Maintenant, j'attends qu'en attaque, on fasse la même chose mais avec plus de réussite aux tirs

Vous avez associé Boris Diaw et Florent Pietrus dans une raquette de petite taille. Pourquoi ?

D'abord, c'était pour remédier au problème de fautes (3 pour Turiaf, 4 pour Traoré), je l'avoue. Ensuite, j'ai vu que cette configuration gênait beaucoup les Lettons qui ne pouvaient plus aligner leurs deux grands sous peine d'obliger Kambala à défendre sur Boris, ce qui était juste impossible pour lui. Et puis Florent a été féroce comme un lion. Ali Traoré, a aussi eu un gros impact avec en plus des efforts défensifs. En première mi-temps, il sauve la baraque (11 des 16 points de l'équipe de France).

Vous êtes qualifiés pour le second tour. Comment voyez-vous la suite ?

Le match contre la Russie demain est très important. Avec une victoire, on ferait un pas en direction des quarts (les résultats de la première phase comptent pendant la seconde). Attention, les Russes ont perdu aujourd'hui mais je les ai sentis très suffisants dans leur entame de match. Ca reste le plus gros match de la poule. On attend une réaction de leur part

Gdansk - Euro Basket 2009 - 1er tour - En bref après France-Lettonie

Ian Mahinmi de retour
Seul Français à ne pas avoir foulé le parquet contre la Lettonie mardi (60-51) malgré les problèmes de fautes de Turiaf et Traoré, le pivot des San Antonio Spurs serait légèrement blessé. Rien de grave toutefois selon Vincent Collet qui affirme que Mahinmi sera opérationnel tout à l'heure contre la Russie

Les insomnies de Traoré
Le stress d'un premier Euro, l'excitation, en tout cas Ali Traoré a du mal à s'endormir en ce début d'Euro. Premier en cause, le matelas de son lit, « trop mou », qu'il a préféré enlever. Le sommeil n'étant toujours pas au rendez-vous, le pivot de l'Asvel a opté pour une solution plus radicale. Il a pris un bouquin puis est descendu s'installer à la réception, tranquillement. Après avoir négocié une lampe avec un réceptionniste qui parlait les langues étrangères à peine mieux qu'un Douste-Blazy, il a veillé jusqu'à 4 heures. Tout ça juste avant de jouer la Lettonie. Au vu de sa prestation (12 points en 10 minutes), il faut croire que la méthode paye.

La stat qui tue
Entre la 25e et la 30e minute, les Bleus ont marqué plus de points (18 contre 16) que durant toute la première mi-temps. En cause, la rafale de 3 points venue du corner babord et signée Diaw-De Colo. Le plus dur était fait.