mercredi 27 janvier 2010

Melbourne - Tennis - Open d'Australie - Zheng, la mobylette

Ce n'est pas vraiment une inconnue mais on ne voulait pas la prendre au sérieux jusque là. Demi-finaliste de Wimbledon en 2008, on avait cru à la chance. On aurait du savoir qu'on arrive pas par hasard à ce niveau en Grand Chelem. La petite (1,65 m) Chinoise a continué à travailler pour exister dans ce monde de géantes. Pas un hasard si Justine Hénin et ses seulement 1,68 m constituent l'un de ses modèles.

Alors, Zheng Jie a appris à compenser sa taille. Une technique parfaitement rodée qui lui épargne les fautes directes, un service lent (quand elle force, c'est 140 !) mais très slicé, au corps qui interdit à l'adversaire de lui renvoyer une mine. Et un jeu de jambes extraordinaire, sans doute l'un des plus rapides du circuit. "Avec Dementieva, confirme Maria Kirilenko, sa victime du soir. "Vous devez changer votre jeu contre elle. Vous croyez avoir marqué un point gagnant, mais non, la balle revient." Zheng réussit l'exploit d'écoeurer l'adversaire du fond du court sans être la plus costaud. Mais, parfaitement à l'aise techniquement, elle s'appuie sur la balle adverse pour utiliser sa puissance. Et enfin tactiquement, elle n'hésite pas à contraindre ses puissantes adversaires à faire l'essuie-glace pour les user.

Au 3e tour, Marion Bartoli avait terminé sur les rotules, balayée 6-0 au 3e par la frêle Chinoise. Malicieuse, souriante, s'exprimant dans un excellent anglais, elle s'entraîne, comme Li Na, avec son mari. "Et depuis cette année, j'en ai deux autres, Américains, pour m'aider au service." Des maris, lui demande-t-on ? "Non, des coaches", éclate de rire Zheng. A la place de l'idole Hénin, on se méfierait de son air de victime expiatoire. D'autant que ce court lui réussit. En 2006, elle est en ressortie avec le trophée du double dames sous le bras.

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