samedi 23 janvier 2010

Melbourne - Tennis - Open d'Australie - Monfils a manqué d'audace

Il avait annoncé redouter le service adverse. Il avait raison. John Isner, ça tombe de haut, ça tombe très fort. La facture est salée. 26 aces en 22 jeux de service. Une moyenne de 194 km/h en première balle et un petit record à 223 km/h sur la balle de set de la 3e manche. D'ailleurs, Monfils la contestera mais à cette vitesse, sans le hawk-eye, il est absolument impossible de juger. "Je n'ai pas pu saisir les occases, j'ai perdu, c'est chiant. Bravo à lui, il était plus fort. Mais quand un mec sert à 223, je sais pas comment on peut toucher."

L'ennui, c'est que John Isner ne s'est pas limité à ça. Il a pilonné Monfils de coups gagnants (plus de 70) alors que l'Antillais ne lui en rendait qu'une grosse trentaine. Si Isner a été impérial au service dans les deux tie-breaks, c'est dans le jeu qu'il a fait la différence le reste du temps. Frappe pure des deux côtés, volées amorties. Un exemple. A l'issue du 1er set, bouclé 6-1 en 19 minutes, la balance affichait 19 coups gagnants à... 1. Sans commentaire. "Les jeux défilent, on ne ressent rien. Le plaisir n'est pas facile à trouver. A un moment, c'est gonflant." Après cette entame incroyablement molassonne, Monfils lâche enfin ses coups, répond du tac au tac à l'Américain mais reste trop frustré par la brièveté des échanges. "Il n'y a pas de rallyes. Tout se joue sur l'explosivité et c'est pas ma qualité principale. Il a bien progressé du fond et à chaque fois que j'essayais de jouer des balles hautes (pour quelqu'un de normal), il les prenait à hauteur de hanche, alors forcément..."

Et pourtant, il y avait la place. Un break au 3e bêtement abandonné et l'ambiance de la Margaret Court Arena faite pour lui. Une colonie française déchainée, tout acquise à sa cause, quelques Américains torses nus, pour répondre, c'était chaud, tout ce qui plait d'habitude à la Monf'. Mais non, décidément, Isner n'est pas sa tasse de thé. Un Isner seulement 120e au moment de Roland Garros l'an passé et dont on a sans doute pas fini de parler. Pour Monfils, la saison se poursuit à Johannesburg, puis en indoor ("pour servir comme Isner") et enfin à Acapulco avant l'intermède de la Coupe Davis.

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