dimanche 31 janvier 2010

Melbourne - Tennis - Open d'Australie - Roger, bien sûr

Le sport aime les chiffres, Federer aussi et moi aussi. Alors je suis heureux que mon dernier post de cet Open d'Australie soit aussi mon 100e sur le tournoi. Donc Roger, qui d'autre ? Depuis ses démonstrations face à Hewitt, Davydenko et Tsonga, il était difficile d'en douter et ce, malgré tout le talent de Murray. N'est pas Nadal qui veut. C'est une chose de devenir dauphin, une autre de devenir roi. Murray l'ambitieux, l'arrogant, l'a appris à ses dépens. Son talent est immense mais contrairement à ce qu'il a clamé pendant la quinzaine, son heure n'est pas encore arrivée. Federer voulait trop son 16e Grand Chelem.

- Sur les 17 derniers Grand Chelem, Federer en a gagné 10 ! Nadal l'a écarté à 5 reprises, Djokovic et Del Potro une fois chacune. Tous ses vainqueurs ont ensuite gagné le tournoi. Kuerten est le dernier à l'avoir battu en Grand Chelem sans gagner le tournoi ! C'était au 3e tour de Roland en 2004.

- Murray mène 6-5 dans ses face-à-face avec Roger Federer. Mais en Grand Chelem, c'est 2-0 Federer, deux finales ! Et plus généralement, c'est 3-0 Federer sur les trois derniers matches. A force de clamer qu'il n'avait pas peur, Murray a attisé l'envie du patron de mettre au pas ce jeune insolent.

- C'est sa 4e victoire à l'Open d'Australie où il est évidemment le patron sur la décennie. Il y a battu 4 adversaires différents. Gonzalez, Murray, Baghdatis et Safin.

- C'est le premier papa à gagner un Grand Chelem depuis Andre Agassi en 2003, déjà ici à Melbourne.

- Seuls les Russes Andreev (un set partout et tie break au 3e) et Davydenko (un set d'avance et balles de break au 2e) l'ont "un peu" inquiété. Sinon, Roger Federer a fait du Rafa Nadal.

- Federer est pro jusqu'au bout des ongles. Le micro de la cérémonie officielle était mal foutu et jusqu'ici, à chaque discours, il suffisait que le lauréat se tourne pour qu'on n'entende plus rien. Federer lui, a soulevé le micro pour se tourner. Tout le monde a ri mais tout le monde a entendu aussi !

- Il a failli pleurer mais non, c'est pas sorti, Murray en a ri. "Je n'arrive pas à pleurer comme Roger l'an passé (après sa défaite contre Nadal). Je n'arrive pas à jouer comme lui non plus", a-t-il conclu, amusé.

Melbourne - Tennis - Open d'Australie - La vraie star, c'est Leconte

Laissez tomber les Federer, Murray, Williams ou Tsonga. Le héros de l'édition 2010, c'est notre Leconte national. Sur le court et en dehors. Comme joueur, le Français a amusé les foules comme l'incontestable vedette du tournoi des légendes. Vous entendez rire dans Melbourne Park ? Vous pouvez être sûr que Leconte joue pas loin de là. Ses pitreries en tout genre égaient une épreuve assez ennuyeuse quand elle est jouée sérieusement. Ce n'est pas un hasard si les organisateurs ont associé Leconte à la vedette locale Pat Rafter, un peu moins fou-fou que son partenaire. Vendeur et efficace. Tout y est passé.

- il a grimacé
- il a fait peur aux ramasseurs de balle
- il a dansé pendant que son adversaire servait
- il a joué avec un chapeau de cow boy
- il a piqué la casquette d'un ramasseur
- il a feinté la caméra
- il a pris une seconde balle pendant l'échange pour signifier que Rafter jouait trop tout seul

J'en passe et des meilleures, Henri a fait rire partout où il est passé. Mais là où il a vraiment attisé la polémique, c'est par le biais de la télé. Engagé par Channel 7 comme consultant, il y en a eu que pour lui. Pendant les matches de Tsonga, il apparait surexcité, en train de siffler et d'hurler des encouragements dénués de toute objectivité. Au point qu'un internaute le traite de "vieille stupide drag queen".

Pendant un match de doubles des Bryan, il feint d'aller dormir, provoquant leur courroux. "Il ne nous respecte pas, ni nous, ni nos fans, on n'est pas contents", témoigne Bob Bryan. Un autre des consultants de la chaîne, le mythique John Fitzgerald serait même venu s'excuser de son comportement, rapporte le journal "The Age". "Ce sont des jaloux, contre-attaque Leconte. J'ai mes fans, on ne peut pas plaire à tout le monde", reconnait-il. Le double ou le tournoi des légendes, c'est pas comme le simple. On peut en rire. Le simple, c'est différent, il faut avoir du respect." Ses cris et ses gesticulations ont en tout cas attiré l'attention, Channel 7 n'a pas perdu son argent.

Melbourne - Tennis - Open d'Australie - Dernières brèves de Melbourne

Et au diable la hiérarchie de l'information.

- Il fait très chaud ce week end et la pluie s'est invitée. Comme le 1er jour. Ils sont forts ces Australiens, ça s'appelle boucler la boucle.

- Lleyton Hewitt a été opéré de sa hanche droite cette semaine. Il envisage de rejouer à Roland Garros. Un coup dur pour l'Australien, déjà opéré de la hanche gauche il y a quelques années et qui avait eu grand mal à revenir. 2009 était l'année de la renaissance et le voilà de nouveau rattrapé par ses douleurs. L'opération de la hanche est extrêmement périlleuse pour un sportif de haut niveau et la récupération difficile. Gustavo Kuerten ne s'en est jamais remis et David Nalbandian est out depuis environ un an.

- On essaye de récupérer quelques cadeaux qui traînent avant que la boutique ferme. Les Mars, y en a plus, le Powerade est enfermé au cadenas dans le frigo (pour notre bien, parait-il, qu'il ait le temps de refroidir). Par contre, il restait de bons tubes de crème solaire. J'en ai pas acheté depuis belle lurette. Depuis que je suis journaliste en fait ! Béni soit ce métier.

- David Nalbandian est de retour. Blessé aux adducteurs à Auckland pendant l'échauffement alors qu'il faisait son retour après son opération de la hanche, l'Argentin vise le tournoi de Buenos Aires, mi-février et le 1er tour de Coupe Davis. Interviewé par "La Nacion", il espère retrouver un bon classement pour être tête de série à Roland et Wimbledon.

- Le Brésilien Tiago Fernandes a facilement remporté le tournoi junior. Ce fan de Gustavo Kuerten avait battu très difficilement Gianni Mina en demi-finales. De quoi accroître les regrets de l'Antillais.

- C'est le tournoi des frères et soeurs. Après les Williams et les Bryan, voici les Pliskova. Karolina remporte la finale face à la Britannique (née à Melbourne) Laura Robson. Une victoire en guise de revanche puisqu'en demi-finales, Robson avait éliminé Pliskova. Kristyna, la soeur jumelle de Karolina !

- Pas assez de places en tribune de presse. Si pour les autres matches, tout le monde entrait bon an mal an au cours du 1er ou du 2nd set, la finale Federer-Murray est par contre bouclée. Personne ne fait défection et la majorité des reporters se contentent de la télé. Je connais des directeurs financiers qui vont hurler... C'est le gros défaut de l'organisation par ailleurs.

- Serena Williams n'aime pas trop la fête. Pour fêter son titre, elle a prévu de regarder un film avec Venus. Sobre.

- Tsonga avait adopté une tenue ressemblant étrangement aux polos des arbitres. Federer a lui choisi celle des juges de ligne. On comprend mieux pourquoi il leur tresse autant d'éloges tournoi après tournoi.

- Les serveurs les plus rapides du tournoi sont les Américains Taylor Dent (231 km/h) et Venus Williams (201 km/h).

- Les joueurs dont la page web a été la plus visitée sur le site officiel sont Federer, Nadal et Roddick chez les hommes, Hénin, Serena et Kirilenko chez les femmes.

- L'Australie n'a peut-être pas ratifié le protocole de Kyoto et n'était pas très décidée à agir à Copenhague, ça ne l'empêche pas d'être très active sur le terrain. Le recyclage est encouragé partout. Dans la rue, dans les hôtels, sur les lieux de travail. La population est largement sensibilisée au problème. C'est bien et ça prouve que le principal problème à Copenhague, c'est bien la nuisance écologique du business, chimie and co. On peut être écologiste et ne pas oublier la planche à billets. Et dire que Sarkozy voulait nous faire une taxe carbone juste pour particuliers. Quelle honte...

- Pourquoi une baleine ? Parce que...

Melbourne - Tennis - Open d'Australie - Serena l'éclopée

"Je ne connais pas d'athlète qui ne souffre pas quelque part", commence-t-elle pour diminuer ses mérites. Mais je me suis assez moqué de ses affreux bandages pour ne pas en dévoiler désormais leur raison d'être. Et le courage de l'Américaine d'avoir cumulé simple et double dans ces conditions. Elle témoigne.

"Je me suis fait une élongation à la cuisse au tournoi de Sydney, donc forcément j'étais catastrophée. Heureusement, une fois strappée, ça allait beaucoup mieux. Puis je me suis fait mal à ma jambe, toujours à Sydney. J'ai strappé, ça n'allait pas beaucoup mieux mais ça m'a un peu aidé. Et enfin, par précaution, j'ai strappé mes chevilles. Au 3e tour, contre Suarez Navarro, je me suis quand même tordu la cheville puis je suis tombée contre Azarenka et me suis fait mal au poignet. Et enfin, avec l'accumulation des matches, mes orteils sont devenus douloureux !"

Melbourne - Tennis - Open d'Australie - Serena en chiffres

Avec son doublé à l'Open d'Australie, Serena Williams écrit un peu plus sa légende. Incontestable reine de Melbourne où elle remporte son 5e titre, elle a aussi remporté 3 Wimbledon, 3 US Open et "seulement" 1 seul Roland Garros où la surface et le public lui sont moins favorables. Au total, avec ses 11 titres en doubles et ses 2 en mixte (avec Max Mirnyi), elle totalise 25 titres du Grand Chelem. Dont 9 en Australie ! Sa victime favorite en finale est sa sœur Venus qu'elle a battu 6 fois (pour 12 titres en simple) soit 1 fois sur 2. Ses autres victimes : Davenport, Safina, Sharapova, Hingis, Jankovic et Hénin donc cette fois.

Melbourne - Tennis - Open d'Australie - Les surfers Bryan titrés en double

Ca s'appelle un beau coup de poker. Samedi, en finale, les frères Bryan ont échangé leurs positions habituelles (qui à gauche, qui à droite) pour perturber leurs adversaires. "Ils nous avaient battu trop de fois l'an passé alors on a essayé quelque chose de nouveau." Mission accomplie avec ce succès qui en appelle encore beaucoup d'autres. "On peut jouer jusqu'à 40 ans en doubles alors qui sait... Déjà, on a 4 ans de contrat avec notre équipementier alors vous pouvez vous attendre à nous voir encore tout ce temps."

Et puisque les frères Bryan parlent textile, ils ont déconcerté les puristes avec leurs tenues. "Notre sponsor K-Swiss nous en a proposés 5 et on a choisi celle qui nous donnait ce look de surfers." Appréciez par vous-mêmes. Un tournoi de doubles marqué sous le signe de la fratrie et des Etats-Unis en tout cas après la victoire des soeurs Williams chez les filles.

Melbourne - Tennis - Open d'Australie - Serena est un cran au dessus

Elle ne joue pas toujours très bien. Elle peut agacer avec ses quelques fautes grossières. Mais c'est une immense championne, toujours présente dans les moments décisifs, jamais battue dans la tête. Retour sur deux moments clés de sa victoire, les seuls où elle a été mise en difficulté.

La finale contre Hénin bien sûr, où, dans un moment clé, elle sert trois services consécutifs à 197, 196 et 194 km/h pour se sortir du pétrin. Son service, lourd, puissant, une arme dont elle se sert à bon escient. Une vitesse moyenne en 1ere balle de 169 km/h, supérieure à celle de Fabrice Santoro (165 dans sa défaite contre Cilic). Mais la force de Serena est dans la tête. Elle ne doute pas. En finale, elle sait laisser passer l'orage quand la Belge aligne 15 points consécutifs à cheval sur les 2e et 3e sets.

Mais ne pas douter, c'est bien, il faut aussi savoir se remettre en cause et savoir changer de tactique en cours de match. Chez Serena, en général, ça se manifeste par un jeu perdu blanc où elle réfléchit. Puis elle agit et la gifle est terrible pour l'adversaire. Hénin (passée de 1-0 à 2-6 en finale) mais surtout Azarenka peuvent en témoigner. La Biélorusse menait 6-4, 4-0 en quarts de finale et s'imaginait déjà scalper la numéro 1 mondiale. Après avoir lâché le début du set, Serena réagit, décide de rendre coup pour coup à Azarenka, de ne plus reculer d'un centimètre. Sa puissance retrouvée et sa hargne annihilent complètement son adversaire, qui explose, qui ne comprend plus ce qu'il se passe. Mentalement, le match est retourné, l'adversaire désarçonnée. Il n'y a plus qu'à l'achever.

Melbourne - Tennis - Open d'Australie - Grand Chelem pour Cara Black

La Zimbabwéenne n'a pas tout perdu à Melbourne. Battue par les soeurs Williams en finale du double féminin, elle a empoché le mixte dimanche en compagnie de l'Indien Leander Paes (7-5, 6-3). Mouais, du mixte. Oui mais pas n'importe lequel. Avec cette victoire, Cara Black s'offre un petit Grand Chelem sur cette épreuve. Après Roland Garros en 2002, Wimbledon en 2004 (avec son frère Wayne) et l'US Open en 2008 (déjà avec Paes). Magistral pour une joueuse qui a intelligemment délaissé le simple depuis 2006, consciente de ses limites, pour devenir une légende du double. "Leander m'avait fait la promesse de gagner l'Open avec moi, il a tenu parole !"

La victoire de Black, c'est aussi et c'est rare la victoire de l'Afrique. "C'est un continent sous-développé et le tennis est un sport cher. Et en plus la tradition n'incite pas les femmes à faire du sport. Il y a le prix des raquettes, des balles, de l'équipement, etc... C'est difficile. J'ai eu la grande chance que mes parents m'aident, moi et mes frères. Les Black, Africains mais pas Noirs (sic), mais descendants de colons britanniques au Zimbabwe, ceux là même que le dictateur Mugabe a voulu chasser, entraînant son pays dans le chaos.

Hommage aussi à son partenaire, l'immortel Leander Paes (37 ans). Figurez-vous que cet homme a été le bourreau de la France en Coupe Davis en 1992 à Fréjus. Il avait à l'époque battu Arnaud Boetsch et Rodolphe Gilbert, précipitant l'humiliante défaite des tenants du titre, privés de Forget et Leconte. Il y a 18 ans ! Paes remporte là son 5e titre en mixte (2 Wimbledon avec Raymond et Navratilova, 2 Australian avec Black et Navratilova et un US Open donc avec Black) mais il lui manque Roland Garros pour réaliser lui aussi le Grand Chelem. "J'aime la vie sur le circuit. Voyager dans autant d'endroits, me lier d'amitié avec les gens, et gagner des tournois pareils, c'est pour ça que je continue à m'entraîner et c'est à ce que je pense quand c'est dur au gymnase."

Le double mixte, c'est aussi une affaire d'instinct, de spécialistes. "On ne peut pas s'entraîner car on a tous les deux des plannings chargés. Pour ce tournoi, on a du s'exercer 45 minutes ce matin et c'est tout", témoignent-ils.

Melbourne - Tennis - Open d'Australie - Papa Tomic menace

Décidément, le tennis australien a du mal avec ses jeunes originaires de l'ex-Yougoslavie, notamment avec leurs papas envahissants. Après les rocambolesques aventures de Jelena Dokic, dont le père a exigé un exil en Serbie avant que finalement elle ne coupe les ponts d'elle-même et revienne en Australie, voilà l'affaire Tomic. Le jeune prodige, qui a inquiété Cilic (défaite en 5 sets) lors de l'Open, avait, on s'en souvient, vivement critiqué sa programmation nocturne, arguant qu'à cet heure, il est au lit d'ordinaire. La fédération australienne refusant de céder, le tabloid Herald Sun indique que le père Tomic a menacé Tennis Australia de faire jouer son fils pour la Croatie à l'avenir. Menaces confirmées, toujours selon le journal, par des témoins de la scène. Un feuilleton à suivre comme à chaque fois que des parents très intrusifs gravitent dans le tennis (Sharapova, Bartoli, Pierce, etc...).

samedi 30 janvier 2010

Melbourne - Tennis - Open d'Australie - Des nouvelles de Mauresmo

Amélie Mauresmo a gagné sur les courts de Melbourne Park en 2006, contre Justine Hénin. Et pendant que son ex-rivale retrouve les courts avec brio (elle dispute la finale en ce moment), la Française profite de la vie à Genève. Extraits de son site personnel.

C'est vraiment agréable de pouvoir profiter de chaque journée sans avoir d'horaires ou de planning à respecter. Début février, je vais venir à Coubertin pour l'Open GDF-Suez un tournoi important pour moi et qui m'a procuré tellement d'émotions durant ma carrière. Je viendrai probablement porter également quelques encouragements pour mes copines de Fed-Cup à Liévin le week-end prochain !

Mauresmo précise aussi qu'elle n'a pas encore pris de décision quant à un éventuel avenir à la télévision en dépit des nombreuses offres qui lui sont parvenues.

Melbourne - Tennis - Open d'Australie - Tsonga, l'anglais et les photos

Quelques anecdotes pour finir le tournoi avec Jo-Wilfried Tsonga.

- "Il donne vachement en interview Tsonga, me confiait vendredi un confrère belge, envieux. Alors que nous, avec Justine, c'est pas facile, elle a pas changé finalement." En réalité, si Jo-Wilfried Tsonga est effectivement accessible avec la presse française, s'il n'hésite pas à raconter des anecdotes et à jouer le jeu, c'est aussi parce qu'il n'a pas raconté avant grand chose à la presse internationale. Avec qui il alterne banalités voire parfois une analyse légèrement différente de celle qu'il livre ensuite en français. J'ai au départ pensé à une question de proximité qu'il a avec les Français. Je suis maintenant persuadé que si, bien sûr, ça joue, c'est surtout qu'il ne manie pas la langue de Shakespeare assez bien pour se répandre en détails.

Alors il se contente du minimum, pour être sûr de ne pas commettre de contresens. Et tant pis pour les non-francophones, on ne va pas lui reprocher d'être cash que la moitié de l'interview, il pourrait faire comme Murray, être ennuyeux du début à la fin ! Merci Jo ! Enfin, bien sûr, ce n'est que mon ressenti et je suis sûr qu'il parle mieux anglais que moi, hein ! Mais c'est un phénomène systématique. Un mot ou une phrase courte par réponse en anglais, à force, c'est intrigant.

- "Depuis le début, ils abusent mais aujourd'hui c'était n'importe quoi." Jo-Wilfried Tsonga s'est gentiment agacé des photographes qui travaillaient derrière lui pendant son match face à Federer. "J'en ai jamais vu autant. A chaque service, j'entendais clic-clic-clic-clic-clic-clic. C'est vraiment pénible, j'entend même plus le bruit de la balle contre la raquette !"

- Enfin, l'expression de la quinzaine. "Be agressive". Equivalente à "l'important, c'est les trois points" au football, ce slogan est repris par quasiment tous les joueurs à la moindre occasion. La clé du tennis, ça doit être ça, être plus agressif alors. Un peu pénible à force, on pourrait même pronostiquer quand ça va sortir. Généralement ça répond aux deux questions "Quelle était la tactique pour ce match" ou "Qu'auriez-vous du faire pour gagner ?"

Melbourne - Tennis - Open d'Australie - Trou de mémoire pour Venus

Drôle de scène vécue après la balle de match de la finale du double féminin. Serena, euphorique et Venus imperturbable, comme si ce 4e titre était banal. En fait, l'aînée des Williams ne savait pas que c'était une balle de match !

"Je croyais qu'on menait 5-2, enfin je ne savais pas exactement le score. J'ai vu Serena très excitée et je me suis dit que c'était bizarre. Je ne l'avais jamais vue aussi excitée après un break. C'était gênant. Finalement, vu comme j'étais détendue, je devrais peut-être jouer tous mes matches sans connaître le score !"

Melbourne - Tennis - Open d'Australie - Au tour des garçons

Après une 1ère partie consacrée à la gent féminine, voici le bilan des garçons, forcément magnifié par la belle aventure de Jo-Wilfried Tsonga.

Je rappelle que la France alignait 14 joueurs, soit le meilleur total de cet Open. La moitié d'entre eux (Robert, Llodra, Gasquet, Grosjean, Clément, Benneteau et Guez) a été éliminée sans gloire ni honte. Par un joueur moyen (battu avant les quarts) mais mieux classé. Deux autres, Santoro et Gicquel, ont également échoué prématurément mais face à un joueur de grande classe (Cilic et Murray).

Les bides, à échelle différente, sont à porter au crédit du trio Chardy-Monfils-Rufin. Chardy, d'abord, a raté sa fin de saison passée et malheureusement, sa saison 2010 reprend de la même manière. Largement battu par le très modeste Istomin, il y a urgence à réagir. Guillaume Rufin a lui aussi été battu très sèchement, par le prodige australien Bernard Tomic. Bien que moins bien classé, Tomic (qui a pris deux sets à Cilic), très jeune, est sans doute déjà supérieur à Rufin. Enfin, Monfils. Vainqueur de deux joueurs méconnus (Ebden et Veic), il s'est affaissé face à son premier adversaire sérieux, le géant John Isner. Sans gloire même s'il a assuré le minimum syndical avec un 3e tour.

Enfin, deux satisfactions donc. Tsonga évidemment, demi-finaliste avec une victoire sur Djokovic au passage. Son meilleur résultat depuis sa victoire à Bercy fin 2008. Et Florent Serra. Le Bordelais a su se transcender pour écarter sa tête de série, Jurgen Melzer puis le redoutable Finlandais Nieminen (ex-quart de finaliste en Grand Chelem), de retour de blessure. Il a ensuite chuté sur Murray, au 3e tour, sans être ridicule du reste. Un bilan assez moyen mais finalement assez fidèle au niveau des Français actuellement, surtout en l'absence pour blessure de Gilles Simon et Paul-Henri Mathieu.

Melbourne - Tennis - Open d'Australie - Tsonga à la moulinette

Il n'y a pas eu de match vendredi entre Roger Federer et Jo-Wilfried Tsonga. Une démolition en règle achevée en moins d'une heure et demie (6-2, 6-3, 6-2). A aucun moment, le Français n'a montré qu'il avait les armes pour inquiéter le Suisse. Trop fort, trop facile, trop Federer tout simplement. Techniquement, le numéro 1 mondial a mené le match à sa guise, essorant Tsonga par des coups tranchants, fluides, alternant amorties et balles pleine ligne.

Etait-il fatigué de ses deux matches en 5 sets ?
Mentalement plus que physiquement estime Federer. Non, pas vraiment, répond Tsonga. "Il m'a peut-être manqué un peu de tonicité. Rien du tout, mais juste ce qu'il faut pour rater une balle, me replacer un peu moins bien, etc... Je n'ai pas pu répondre à son intensité. Il est tellement fort et il a pris la balle tellement tôt."

A-t-il ressenti de l'impuissance ?
Incontestablement. Son plan de jeu n'était pas très clair. Aller au filet ou pas, tenir du fond ou pas. "Je suis rentré pour jouer, c'est tout. Avec un esprit offensif." Face à un tel Federer, ça ne pouvait pas suffir. "A un moment donné, je ne le cache pas, je me suis senti impuissant. D'autant que je savais bien que je ne renverserai pas ce match. Mais je n'ai jamais lâché.

Est-il étonné par le niveau de Federer ?
Oui, quand même. "Il n'a quasiment fait aucune erreur. Il joue tout sur sa ligne, il est tellement relâché. Et encore plus en Grand Chelem car en trois sets gagnants, il a plus de marge. Mais bon, perdre contre lui, ce n'est pas une honte."

Ca énerve de voir un adversaire jouer comme ça ?
"Oui, c'est super frustrant, énervant. Mais bon, c'est le tennis aussi, c'est beau. A un moment, j'ai failli fracasser ma raquette et puis je me suis dit que mieux valait la donner à quelqu'un dans le public, et puis bon, je me suis calmé."

Un conseil pour Murray ?
"Je ne me permettrais pas d'autant qu'on a pas du tout le même jeu. Peut-être d'être prêt pour courir !"

vendredi 29 janvier 2010

Melbourne - Tennis - Open d'Australie - Jessica Mauboy, la Nouvelle Star

Elle parade sur une affiche géante placardée sur la Rod Laver Arena depuis quinze jours alors forcément, elle attire l'attention. Jessica Mauboy, jamais entendu parler et si j'en crois Wikipedia, pas grand monde en France non plus. Alors, j'ai fait mes petites recherches. Il s'avère que la jeune fille a été finaliste d'Australian Idol, un programme de télé-réalité et que depuis, ses origines indigènes et ses chansons font fureur ici en Australie. Deux albums, disques d'or et de platine. La classe à seulement 20 ans. Prometteur.
Cliquez sur son nom et découvrez Jessica Mauboy.

Ah et pourquoi je vous en parle ? Parce qu'elle chante demain en prélude du match Hénin/Serena dans le fameux Grand Slam Oval, super scène de concert située à l'intérieur de Melbourne Park.

Melbourne - Tennis - Open d'Australie - Et chez les juniors, Mina chuta

Il est passé tout près de la finale, Gianni Mina. Un set d'avance (6-4) et 5-2 dans le tie-break du second. Et puis, un trou noir, la confiance qui change de camp et une défaite frustrante (4-6, 7-6, 6-2). Dommage car Tiago Fernandes n'avait rien à lui envier. Bien au contraire.

Mina, lui, a la rage de sa jeunesse, contre l'arbitre, contre les balles, contre lui-même mais un vrai talent aussi.
Et l'envie de dévorer le match. Deux exemples. Avant de servir, il ne fait pas rebondir 20 fois la balle comme Djokovic. Point important ou pas, il réclame la balle et cash, il dégaine. Avec une belle réussite d'ailleurs. Au changement de côté, pas question de perdre son temps assis sur le banc. Avant même que l'arbitre ne lui réclame, il est déjà de retour sur le court, à l'image de ce que faisait l'ancien vainqueur de Roland Garros, l'Autrichien Thomas Muster.

Pour Gianni Mina, la route est encore longue mais ce nouveau coup d'éclat en juniors doit lui donner confiance et lui permettre de lancer sa carrière sur le circuit "Futures" (la 3e division ATP).

Melbourne - Tennis - Open d'Australie - Le double pour les Sisters

Quatrième titre en doubles pour Serena et Venus Williams à L'Open d'Australie. Les Sisters font régner une loi sans partage sur le circuit de doubles depuis 18 mois. La preuve en chiffres.

- 4e victoire à l'Open d'Australie (2001, 2003, 2009, 2010)
- 3e victoire consécutive en Grand Chelem (Wimbledon, US Open, Australian)
- 5e victoire sur les 7 derniers Grand Chelem (il leur manque l'US 2008 et Roland 2009)

Les spécialistes n'ont plus que les miettes, le reste des tournois, ceux que les Williams, simple oblige, ne peuvent disputer. Et les Williams en double, c'est un spectacle peu commun. De la force, de la hargne et surtout de la férocité. Des hurlements sur chaque coup qui cadrent mal avec la finesse supposée de l'épreuve. La délicatesse de la volée coupée n'existe pas, c'est une puissance sauvage qui s'exprime, avec une efficacité incontestable.

Face à elles, la paire qui domine le classement mondial n'a rien pu faire. Hauts roses, casquettes blanches, jupes noires et tennis blanches, Liezel Huber et Cara Black n'avait que leur parfaite jumellité vestimentaire à opposer. Et battre les Williams sur le terrain de la mode, c'était le mieux qu'elles pouvaient espérer cette année.

A noter que lors des traditionnelles barbantes remises de trophée, on a eu droit à deux moments amusants. Serena, toute occupée à remercier ses adversaires, ses fans, sa mère, les sponsors en a oublié de remercier... Venus ! Sa grande soeur lui avait pourtant montré l'exemple puisqu'elle avait cité Serena en première. Ces cadettes sont des ingrates. Et puis, le directeur des automobiles KIA, sponsor numéro 1 du tournoi, n'a pas réussi à atteindre le micro, trop haut pour lui. Gênés, les organisateurs ont du lui baisser en urgence. Et oui, même si l'Asie a fourni des Yao Ming (2m29) au sport mondial, la légende n'a pas que du faux ! Je sais, c'est honteux comme anecdote.

Melbourne - Tennis - Open d'Australie - C'est quoi le bilan tricolore. Girls please !

Puisqu'on atteint le dernier week-end, jetons un petit coup d'oeil à froid dans le rétro sur les performances des Français. Première constatation, de base : c'est pas terrible. A l'exception de Tsonga, les autres ont tous échoué prématurément. Ont-ils pour autant été décevants ? P'tit check up.

1 - La densité est très bonne, surtout chez les garçons puisque le contingent français était le plus nombreux, 14 joueurs. C'est un peu moins bien chez les filles avec 7 joueuses. C'est un bon point pour la FFT qui ne peut pas transformer un honnête tennisman en un Becker mais qui peut faire en sorte de former un maximum de bons pros. Alors, fort de cette réussite masculine, la maigreur de l'élite féminine pose question. Amélie Mauresmo et Nathalie Dechy, aujourd'hui retraitées, ont longtemps été les deux arbres qui cachent la forêt. En effet, ni Mary Pierce ni Marion Bartoli ne sont issues du cocon fédéral. Mais ces deux dernières ont eu un père très présent. Tout comme la championne du monde juniors, la Seine-et-Marnaise Kristina Mladenovic. La solution est peut-être là dedans : une figure tutélaire forte à qui s'identifier pendant la formation.

2 - Dis moi contre qui tu perds, je te dirais qui tu es. Ou à défaut, peux-tu te regarder dans la glace ?

Pour Pauline Parmentier (contre Baltacha), Julie Coin et Alizé Cornet (battues par Schiavone), la défaite n'est pas brillante mais reflète malheureusement leur niveau. Elles sont battues par une fille mieux classée, pas transcendante mais mieux classée. Et n'ont pas su profiter de ce Grand Chelem pour franchir un palier. Bien sûr, Schiavone est une bonne joueuse mais voilà, elle a perdu en 1/8e contre Venus qui a perdu en quarts contre Li Na qui a perdu en 1/2, etc...
Stéphanie Cohen-Aloro a souffert d'un tirage très difficile, Victoria Azarenka (qui rappelons le a ensuite mené 6-4, 4-0 contre Serena) et n'avait pas grand chose à espérer. Marion Bartoli s'est inclinée tôt (3e tour) contre la future demi-finaliste Zheng Jie. Pas infâmant même si on attend évidemment de la numéro 1 française qu'elle imite la Chinoise et se surpasse en Grand Chelem. Pour une fois qu'elle arrivait fraîche, sans avoir trop joué les semaines précédentes, elle est tombée sur une super Zheng. Ca arrive.
Enfin, deux gros flops. Virginie Razzano battue par la spécialiste de double russe, Ekaterina Makarova. Malgré la circonstance atténuante d'être arrivée peu préparée, ça reste un énorme couac. Pire, Aravane Rezai, qui restait sur un bon tournoi de Sydney a été battue par l'inconnue Allemande (118e WTA) Angélique Kerber. Un gros coup d'arrêt.

Au final, vraiment pas terrible. En Grand Chelem, il n'y a que des bons joueurs et le sport est fait de victoires et de défaites évidemment. N'empêche que cet Open n'est pas une réussite côté féminines.

Melbourne - Tennis - Open d'Australie - Murray a froid

Pauvre Andy ! Lui qui pensait quitter le brûlant hiver écossais pour trouver du réconfort aux antipodes, les organisateurs font rien que l'embêter. On le fait jouer de nuit et franchement, il fait pas chaud. Bon, sauf hier, contre Cilic. D'ailleurs, il en a marre. "J'ai pas joué à Doha cette année parce qu'ils nous programment en nocturne et que ça caille. J'ai préféré jouer à Perth en Hopman Cup (tournoi exhibition par équipes nationales) et d'ailleurs, j'ai joué... de nuit !" Pour la finale, si jamais il a froid, Cilic est d'accord pour le remplacer.

Melbourne - Tennis - Open d'Australie - Clijsters renonce à la Fed Cup, Hénin ne fera pas le pompier

A la base, Kim devait jouer la Fed Cup avec Yanina Wickmayer, elle. Histoire de faire la nique à Hénin, qui s'y refusait. Mais bon, faut pas déconner après sa défaite au 3e tour ici (contre Petrova), Clijsters a stoppé là la plaisanterie et a décidé de privilégier l'entraînement. Ce qui en dit long sur l'intérêt de la Fed Cup. Un week-end entre amies si on a le temps... Du coup, on a demandé à Hénin si elle voulait pas la remplacer. Ca a sans doute du la titiller, juste pour, mais elle n'a pas voulu déterrer la hache de guerre. Bref, la guérilla continue entre les deux stars et Wickmayer ira se faire voir toute seule chez les Polonaises.

Pour défendre les deux joueuses, il faut bien dire que si l'ITF voulait torpiller la Fed Cup, elle ne s'y prendrait pas autrement en la programmant après quatre semaines intenses en Australie. En France, pas de Razzano, de Bartoli ou de Rezai. Aux USA, pas de sœurs Williams. Bref, une épreuve sans intérêt de fait, boycottée par l'élite mondiale. Triste.

Melbourne - Tennis - Open d'Australie - Ca sent la fin

Plus que trois jours et on rentre. J'ai envie de dire qu'il n'y a plus qu'à regarder maintenant, en silence et apprécier le spectacle. Quelques news quand même.

- J'ai mangé du kangourou, c'est tendre. "It smells delicious", m'a dit un coloc', sans savoir que ça en était. Je confirme.

- J'ai regardé la NBA ce matin. En entier, un Orlando-Boston. Mon Dieu que c'est long, sans George Eddy et sans les coupes des monteurs de Canal. Et en plus, c'est bidonné ou quasi. Arbitrage scandaleux du début à la fin, il fallait que le Magic gagne.

- La finale du double femmes dans quelques instants se joue avant les demies du mixte... Va comprendre, le mixte étant de loin l'épreuve la moins courue.

- Un Murray ou une Hénin, ça fait pas rêver sur le papier, mais ça joue vraiment très très bien. Un bonheur. Bon, ça reste ennuyeux en dehors mais on ne peut pas tout avoir. Murray a été interpellé durant ce tournoi pour savoir pourquoi il était si chiant. Il n'a pas trop apprécié et a été secouru par le mossieur de l'ATP qui a répondu que "ça tombe bien, la conférence de presse est finie."

- Tous les ans, on a une surprise à Melbourne. Pour l'instant, Williams-Hénin, on s'y attendait. Hénin ou Clijsters mais bref, c'est pas une surprise. Murray, ben itou. Alors si Federer bat Tsonga, il montrera un manque évident de respect des traditions. Let's go Tsonga comme on dit ici.

mercredi 27 janvier 2010

Melbourne - Tennis - Open d'Australie - Record d'affluence de l'histoire du Grand Chelem

Avec 77 043 visiteurs, la journée de samedi dernier constitue le nouveau record absolu de spectateurs recensés dans un tournoi du Grand Chelem. Roger Federer, Serena Williams et les deux vedettes australiennes, Samantha Stosur et Lleyton Hewitt étaient notamment au programme de la journée. Pour se faire une idée, un tournoi comme Bercy attire environ 120 000 personnes en 8 jours ! Un évènement que les organisateurs ont pensé comme festif et familial avec de nombreux concerts en marge des matches. Une stratégie plébiscitée par les fans.

Melbourne - Tennis - Open d'Australie - Monaco a la cote

On note souvent de manière fataliste que toute l'élite du tennis français (à l'exception notable de Chardy) réside en Suisse, le capitaine de Coupe Davis compris. On explique que c'est inéluctable, qu'ils auraient bien tort de faire autrement. Que certains bénéficient d'un entraîneur fédéral, donc dépendant de l'Etat français, ne semble pas déranger leur conscience et après tout, pourquoi pas. Il est toutefois amusant de noter que parmi les têtes d'affiche de cet Open (hommes et femmes), une majorité des 1/4 de finaliste réside dans son pays.

Seuls 5 sur 16 sont domiciliés hors de leurs frontières. Tsonga en Suisse, donc, Azarenka aux USA et le trio Hénin-Djokovic-Cilic à Monaco. A cela, j'oserai une conclusion et peut-être me trompe-je, dans ce cas, mille excuses aux intéressés. La plaie du fisc français, ce n'est pas le système fiscal suisse, c'est la langue ! Azarenka, Djokovic et Cilic ont quitté un pays plutôt pauvre et Hénin-Tsonga ont rejoint un pays "francophone". Les autres sont restés chez eux, notamment Nadal, sans doute autant par patriotisme que parce qu'on ne parle pas Espagnol ni Russe (dans la vie publique s'entend) dans le canton de Vaud.

Melbourne - Tennis - Open d'Australie - Clément se mord les doigts

C'est fini en doubles pour Arnaud Clément. La paire qu'il formait avec l'Israélien Jonathan Erlich a été battue d'un souffle (8-6 au tie-break du 3e set) par les numéros 2 mondiaux, Nestor et Zimonjic. Rageant.

Melbourne - Tennis - Open d'Australie - Murray l'ambitieux

On se gausse beaucoup de ce pauvre Davydenko, mais dans le fond, Andy Muray n'est guère plus souriant. La différence entre les deux : Murray est un tueur, froid et ambitieux. "Je crois que je suis prêt à gagner un Grand Chelem et j'espère bien l'emporter ici", n'hésite-il plus à dire après son succès contre Nadal en quarts. L'Ecossais n'a toujours pas perdu un set et son niveau de jeu impressionne. "Je crois que je joue très bien. Quand arrivent les points importants, j'arrive à dicter ce qui se passe sur le court. Même sans sa blessure, je crois que je méritais de gagner." Une arrogance qui ne l'empêche pas de rester classe, fair play, britannique quoi. "Je n'ai jamais vu Nadal abandonner et pourtant ça fait longtemps que je le fréquente. C'est quelqu'un qui est capable d'endurer de très fortes douleurs alors s'il s'est retiré, c'est qu'il ne pouvait plus."

Nadal s'est blessé en fin de seconde manche sur une glissade. "J'ai ressenti la même douleur que l'an passé. Je ne voulais pas refaire les mêmes erreurs, continuer et aggraver ma blessure au genou. Je suis allé à la limite, j'ai vu que ce n'était pas possible alors je n'ai pas voulu dépasser la ligne." Par ailleurs, l'Espagnol a voulu absolument couper court au catastrophisme sur l'état de ses articulations. "Ce n'est pas le moment de parler de ça. Depuis six mois, il n'y a rien eu. J'ai déjà changé de style de jeu. regardez mes matches de 2006, je courrais beaucoup plus."

Melbourne - Tennis - Open d'Australie - Dormez tranquilles, le shérif veille

C'est un drôle de pays, l'Australie. Où la police débarque dans les bars, comme ça, juste pour voir. Non, j'ai pas dit pour en profiter pour boire un coup. "C'est parce qu'il y a eu beaucoup de problèmes ces six derniers mois, m'a-t-on dit. De toute façon, ce ne sont pas nos ennemis." Soit. La sécurité à l'Open d'Australie est un peu du même tonneau. Les agents de la tribune media s'ennuient. Night session exceptée, elle n'est pas pleine alors la journée est longue. Que faire pour ne pas sombrer dans l'ennui. Ben vérifier les badges. A l'excès.

- "M'sieur, votre badge, please ?"
- "Retournez donc votre badge, on le voit mal, SVP"
- "Mais vous n'avez rien à faire là, allez vous asseoir un peu plus loin.
Mais il n'y a personne, je gêne pas, je parle avec monsieur.
Tutututututtt, du balai !"

En bref, ils sont très disciplinés. Quelle n'est donc pas ma jubilation quand quelques secondes avant la balle de match, ils sont littéralement débordés par des grappes de gamins dégringolant des tribunes en anticipant le résultat pour aller prendre la position préférentielle à l'autographe. Les petits bonhommes jaunes ont beau faire de grands gestes, la passion enfantine les ramène, à regret visiblement, à la raison.

Melbourne - Tennis - Open d'Australie - Zheng, la mobylette

Ce n'est pas vraiment une inconnue mais on ne voulait pas la prendre au sérieux jusque là. Demi-finaliste de Wimbledon en 2008, on avait cru à la chance. On aurait du savoir qu'on arrive pas par hasard à ce niveau en Grand Chelem. La petite (1,65 m) Chinoise a continué à travailler pour exister dans ce monde de géantes. Pas un hasard si Justine Hénin et ses seulement 1,68 m constituent l'un de ses modèles.

Alors, Zheng Jie a appris à compenser sa taille. Une technique parfaitement rodée qui lui épargne les fautes directes, un service lent (quand elle force, c'est 140 !) mais très slicé, au corps qui interdit à l'adversaire de lui renvoyer une mine. Et un jeu de jambes extraordinaire, sans doute l'un des plus rapides du circuit. "Avec Dementieva, confirme Maria Kirilenko, sa victime du soir. "Vous devez changer votre jeu contre elle. Vous croyez avoir marqué un point gagnant, mais non, la balle revient." Zheng réussit l'exploit d'écoeurer l'adversaire du fond du court sans être la plus costaud. Mais, parfaitement à l'aise techniquement, elle s'appuie sur la balle adverse pour utiliser sa puissance. Et enfin tactiquement, elle n'hésite pas à contraindre ses puissantes adversaires à faire l'essuie-glace pour les user.

Au 3e tour, Marion Bartoli avait terminé sur les rotules, balayée 6-0 au 3e par la frêle Chinoise. Malicieuse, souriante, s'exprimant dans un excellent anglais, elle s'entraîne, comme Li Na, avec son mari. "Et depuis cette année, j'en ai deux autres, Américains, pour m'aider au service." Des maris, lui demande-t-on ? "Non, des coaches", éclate de rire Zheng. A la place de l'idole Hénin, on se méfierait de son air de victime expiatoire. D'autant que ce court lui réussit. En 2006, elle est en ressortie avec le trophée du double dames sous le bras.

Melbourne - Tennis - Open d'Australie - Hénin est beaucoup trop forte

Il n'y a maintenant plus vraiment de questions à se poser. Oui, Justine Hénin répond présent pour son come-back. Non, le reste du circuit féminin n'a pas su, les soeurs Williams exceptées, profiter de la "retraite" du duo Clijsters-Hénin pour installer une nouvelle hiérarchie. Les deux soeurs ennemies sont revenues au sommet en quelques semaines, Kim à l'US Open, Justine ici en Australie.

Pire pour leurs adversaires, elles semblent encore plus fortes. "Je n'ai pas fait un très bon match", estime Hénin après avoir aplati Petrova en quarts de finale. "Elle joue tellement bien, si agressif, si près des lignes, estime au contraire la pauvre Russe. Je crois même que son premier service s'est amélioré." De quoi frémir pour les prochaines échéances. Petrova estime que la Belge a changé de style, "cherchant les points gagnants plutôt que de se lancer dans de longs rallyes."

Et mentalement, c'est une nouvelle Justine. "C'est vrai que je suis plus détendue, j'espère que ce n'est pas juste lié à l'excitation du retour et que dans six mois je retomberai dans mes travers", espère Hénin. Un bémol toutefois, Petrova a expliqué qu'elle a évolué gênée par une douleur à l'épaule et qu'inconsciemment, elle s'est retenue au service. La Chinoise Zheng Jie a quand même du souci à se faire.

mardi 26 janvier 2010

Melbourne - Tennis - Open d'Australie - Federer joueuse préférée de Zheng !

Invitée surprise du dernier carré féminin, la Chinoise Zheng Jie était invitée à se raconter en conférence de presse. Son idole, c'est Steffi Graf, sans conteste. "Et Justine est numéro 3", ajoute-t-elle, toute contente de son effet puisqu'elle retrouve la Belge en demi-finales. Mais qui est donc l'autre joueuse que Zheng admire si Graf est numéro 1 et Hénin seulement numéro 3 ? "Roger, réplique la Chinoise dans l'hilarité générale. C'est mon modèle. Son jeu est incroyable." Sacré Roger, quel séducteur !

Melbourne - Tennis - Open d'Australie - Today is Australia day... et ça fait une belle jambe à Kirilenko

La fête nationale australienne s'affiche partout à Melbourne aujourd'hui. L'Australia Day commémore la fondation de la première colonie britannique sur l'île-continent. Onze bateaux de prisonniers destinés au bagne ont débarqué le 26 janvier 1788. Il est fréquent de croiser des Australiens dont les ancêtres sont des anciens bagnards d'ailleurs même s'ils ne viennent pas nécessairement de ce premier convoi évidemment. Swanston Street, la rue principale du centre de Melbourne est bloquée par des défilés.

Et comme chez nous, la patrouille de l'air locale profite de l'occasion pour sortir ses avions. Cette année, les pilotes n'ont rien trouvé de mieux que de survoler à de (très) nombreuses reprises la Rod Laver Arena. L'idée était louable, n'en doutons pas mais elle a légèrement perturbé les joueuses sur le court, notamment la pauvre Maria Kirilenko. Déjà ennuyée par les blessures, menée d'un set, elle a du supporter le vacarme une dizaine de minutes. De quoi lui faire perdre définitivement sa concentration.

Melbourne - Tennis - Open d'Australie - La Hisense Arena hors jeu

La Hisense Arena, 2e enceinte du stade, ne sera plus utilisée d'ici la fin du tournoi. Tous les matches de simple se jouent sur la Rod Laver Arena et les matches de jeunes, de doubles et de légendes sur les courts annexes. Une stratégie que n'applique pas Roland Garros par exemple qui programme et commercialise (à un tarif alléchant) des matches sur le court Suzanne Lenglen jusqu'au bout. Melbourne a choisi une grille de prix plus simple : Rod Laver ou annexes. Et de sacrifier donc la Hisense qu'il était difficile d'ouvrir en accès libre. Le match Tsonga-Almagro aura donc été le dernier à se jouer dans l'enceinte.

Melbourne - Tennis - Open d'Australie - Azarenka en mode revival

Début de semaine riche en retrouvailles pour Victoria Azarenka. Lundi soir, en fermeture de la night session, elle s'est coltinée son ex-partenaire de double, Vera Zvonareva. Les deux filles avaient remporté notamment Indian Wells l'an passé et Azarenka a frôlé l'élimination. Puis, soudainement, menée 6-4, 4-2, la Biélorusse s'est réveillée et n'a plus laissé un seul jeu à son adversaire !

Double anecdote même en ce qui concerne sa relation à Zvonareva puisque non contentes d'avoir joué en doubles ensemble, elles ont échangé leurs coaches. Comme M6 les mamans. Antonio Van Grichen entraîne désormais Zvonareva et Sam Sumyk s'occupe d'Azarenka. "Il fait de moi une joueuse plus complète, se félicite la Biélorusse. J'ai plus d'armes à ma disposition et je prends plus de plaisir sur le court." Azarenka joue désormais en doubles avec une autre Russe, Svetlana Kuznetsova, l'ancienne partenaire d'Amélie Mauresmo.

Mercredi, en quarts, elle affronte Serena Williams. Une revanche puisque l'an passé elle avait pris le premier set à l'Américaine avant d'être contrainte à l'abandon. "C'est une nouvelle année, j'ai tout oublié", explique-t-elle. Il est permis d'en douter. Cette défaite/victoire lui avait permis d'exploser en pleine lumière et avait posé les bases de sa belle année 2009. Toutefois, personne d'autre qu'elle n'avait ensuite inquiété Serena, de quoi lui laisser quelques regrets. Nul doute que cette fois, elle cherchera à remporter le titre.

Melbourne - Tennis - Open d'Australie - C'est anglais et c'est sympa

Deux expressions que j'aime bien, entendues dans les allées de Melbourne Park. La première, à propos d'un joueur, et de son parcours, "it was not a piece of cake", que l'on pourrait traduire par "il n'est pas arrivé là par hasard" ou plus littéralement "c'était pas du gâteau."

Une autre, très très répandue malheureusement, "I took painkillers". Ce qui signifie, "j'avais mal, j'ai pris des calmants". Mais j'aime tout particulièrement l'étymologie anglaise, où l'on cherche à littéralement "tuer la douleur".

Melbourne - Tennis - Open d'Australie - Tsonga, le drôle de match

Tout avait commencé par un ace. Signé Tsonga. Son adversaire, Almagro a commencé par une double faute. Et un break contre lui. Une première manche rapide (6-3) où l'Espagnol pensait plus à arroser les ramasseurs (10 fautes) que les lignes (2 points gagnants). Le second set avait été du même tonneau. Un break d'entrée, un Tsonga en père peinard. Pas mal d'erreurs en retour, mais des jeux de service sans frayeur, aucune balle de break. 6-4, la messe était dite. Et puis non.

- Aurait-il du finir avant ?
"Non, j'aurais pu, nuance Tsonga. J'avais un excellent adversaire, il faut le respecter." Effectivement, Almagro a nettement haussé son niveau de jeu. Mais c'est Tsonga qui lui a offert l'opportunité d'y croire. En manquant de concentration, en ne finissant pas quand il en a eu l'occasion et en offrant à son adversaire le break sur une double faute. Almagro a d'ailleurs réussi la prouesse d'arriver au 5e set avec une seule balle de break sur l'ensemble du match jusque là.

- Est-il soulagé de s'en être sorti ?
"Non, pas soulagé, content. J'étais énervé de rater des occasions mais je n'ai pas eu peur. Dans ces cas là, on ne panique pas, on se dit que ça va le faire. Tant que c'est pas terminé, il ne sert à rien d'être fataliste." Effectivement, Almagro ne l'a quasiment jamais mis en danger sur son service, ce qui était de nature à le soulager. Sauf en toute fin de match, où Tsonga a été très solide. "Il a servi incroyablement bien à la fin, témoigne Almagro. Je ne pouvais rien faire. J'avais beau mettre ma raquette en opposition, la balle s'envolait."

- Almagro était-il un vrai test ? Pas vraiment. L'Espagnol sort très frustré de ce match mais il n'est pas un ténor de la surface. C'est son premier 1/8e à Melbourne et il a eu besoin de 5 sets pour écarter les modestes Malisse et Becker. Il a très bien servi extérieur, gênant beaucoup Tsonga qui a plusieurs fois hurlé "en avoir marre". Et, mis en confiance, a parfaitement usé de son terrible revers. "C'est devenu une tornade tout d'un coup, estime Tsonga. Il me mettait à 5 mètres en un coup de raquette."

- Et maintenant Djokovic

Les deux joueurs se sont beaucoup affronté depuis la finale 2008 gagnée par le Serbe. Tsonga s'est imposé à 4 reprises, notamment au Masters, à Bercy et en finale à Bangkok. "Il va être très concentré parce qu'il sait que je peux le battre", estime le Manceau. "En forme, il peut battre tout le monde, réplique Djokovic. Il ne faut pas que je le laisse jouer son jeu." Djoko a remporté le dernier affrontement entre les deux hommes à Miami.

- Comment était l'ambiance ?

Très chaude dans le 5e set. Le stade était régulièrement debout sur les points importants, notamment ceux de Tsonga. Des rugissements de plaisir qui ont fait péter (un peu) les plombs à quelques membres du clan Tsonga. On a vu ainsi un individu installé dans le coin du joueur (devant Lionel Roux), se lever et menacer du doigt un spectateur placé dans la tribune opposée qui criait sur les services manqués du Français. Attitude déplacée de part et d'autre. Un débordement (un peu) regrettable. Et j'insiste bien sur le "un peu". Par ailleurs, le clan français faisait front derrière Tsonga. Etaient présents le président Gachassin en loges, Cédric Pioline, Arnaud di Pasquale (ex-directeur et directeur du haut niveau masculin) ainsi que Lionel Roux (entraîneur de l'équipe de Coupe Davis) en tribunes. Ainsi que son coach, Eric Winogradsky évidemment.

Melbourne - Tennis - Open d'Australie - Equipementiers, à qui la palme ?

Alors que l'on a atteint les quarts de finale, il est temps de se pencher sur les équipementiers de la crème de l'Open d'Australie. Quelles sont les marques qui ont eu le plus de nez et se sont attachées les services des champions les plus brillants ? Tour d'horizon.

Chez les garçons, les deux mastodontes se taillent logiquement la part du lion avec avantage à Nike qui a sous contrat les deux meilleurs joueurs du monde. Derrière, les artisans français et italiens (deux chacun) se partagent le reste des champions

Nike - Federer et Nadal
Adidas - Tsonga et Murray
Tacchini - Djokovic
Fila - Cilic
Lacoste - Roddick
Airness - Davydenko

Chez les filles, le géant d'Eugene se place aussi en tête avec trois joueuses contre deux à Adidas. Le Chinois Li Ning, dragon en devenir, et les artisans italiens (Ellesse) et américains (Eleven - la marque de Venus) complètent le tableau d'honneur

Nike - Serena, Li Na et Azarenka
Adidas - Hénin et Kirilenko
Ellesse - Petrova
Li Ning - Zheng Jie
Eleven - Venus

Melbourne - Tennis - Open d'Australie - Davydenko, le mal-aimé

C'est quelque chose qui doit être terrible pour lui. Alors qu'il est le joueur du circuit le plus obsédé par l'argent, le Top 10 qui joue le plus de tournois de seconde zone, il n'arrive toujours pas à séduire les sponsors et ses revenus pubs restent désespérément au plus bas. Calvitie et manque de charisme naturel expliquent sans doute cela mais avec Davydenko, cela prend une ampleur surréaliste pour un joueur de son niveau. Il faut s'imaginer qu'il doit quasiment se payer son matériel lui-même comme un vulgaire minime.

Son équipementier est le Français Airness, qui a vu avec le Russe une opportunité à moindre prix de pénétrer le marché. Sa victoire aux Masters n'a pas émoustillé la concurrence. Pire, il est sous contrat avec les raquettes Prince mais uniquement pour les tournois du Grand Chelem. Sans doute paye-t-il aussi son manque d'ambition publique. Cette année, il a déclaré qu'il ne rêvait pas de gagner sérieusement un Grand Chelem, que peu lui importait de jouer sur le Central ("déjà, si j'évite le court 22 qui est venteux, c'est bien") et enfin il s'est demandé pourquoi les journalistes s'intéressaient à lui. Etrange Davydenko décidément.

Melbourne - Tennis - Open d'Australie - Dos bloqué pour Safina

On se moque des talents de cuisinière de Dinara Safina mais la malheureuse Russe s'est retirée du tournoi pour un grave problème de dos. "Ca m'a frappé soudainement pendant le match. Ca allait de pire en pire, c'était terrible." Une douleur assez inquiétante car ce n'est pas nouveau. "C'est la même chose qu'au Masters, à Doha. Je ne peux juste plus bouger. Si j'essaie, ça me fait horriblement mal. Le kiné voulait que je m'allonge, impossible. Je me suis gavée d'anti-inflammatoires mais c'était peut-être une erreur. Je ne sais même pas comment je vais faire mes bagages." Saluons son professionnalisme de s'être présentée devant la presse dans son état et bon rétablissement.

Melbourne - Tennis - Open d'Australie - Le scotch, c'est non

La mode est l'une des composantes indissociables du tennis. Wimbledon impose des tenues blanches immaculées, le reste des tournois permet à l'inverse aux marques de faire jouer leur créativité. Agassi et ses shorts en jean avaient ouvert une brèche il y 25 ans, depuis, les tenues sont abondamment commentées. Venus Williams a même lancé sa propre marque, Eleven et les compétitions WTA sont l'occasion pour elle d'exposer son savoir-faire. Pendant l'Open, on lui a adressé le reproche de ne fabriquer que des tenues pour "maigres", comme elle. Elle a répliqué qu'elle concevait des vetements pour femmes de 7 à 77 ans mais qu'évidemment, elle était son propre modèle.

Dans ce monde si soucieux de son apparence, une personne fait tâche. La malheureuse privilégie l'efficacité au look et ça se voit. Il s'agit d'une kiné de la WTA qui, après s'être attaquée aux ischios de Serena Williams s'en est prise lundi à la cuisse de Caroline Wozniacki. Passe encore pour le vilain bandage mais ce scotch marron hideux pour fixer le tout, il va falloir arrêter. Avis au monde médical : l'association entre ces deux photos n'est juste plus possible.

Melbourne - Tennis - Open d'Australie - Tsonga n'est plus puceau

La carrière de Jo-Wilfried Tsonga s'est vraiment lancée à Melbourne en 2008. Sa finale est encore dans toutes les mémoires et ses danses abondamment commentées. Lors de la présentation des joueurs, son nom est acclamé et sa demi-finale contre Nadal largement diffusée sur les écrans. Lundi, face à Almagro, l'Open a offert à Tsonga un nouveau plaisir : les effluves de sa première victoire en cinq sets.

- C'est bon quand c'est long, Jo ?

C'est bien aussi quand c'est court ! (Se rendant compte de sa bourde) Enfin, on se comprend...
- Dépucelé donc ! Ca fait quoi ?
C'était un de mes rêves, c'est beaucoup mieux que de gagner 6-2, 6-2, 6-2. On va puiser dans ses réserves, c'est là qu'on voit si on est solide ou pas. Et à la fin, c'est magique. Le public crie, on se sent léger, on n'a plus mal nulle part.

lundi 25 janvier 2010

Melbourne - Tennis - Open d'Australie - Hénin dès 11h00 demain, 01h00 en France

A tout vouloir caser sur le central, on en arrive parfois à des aberrations. Ainsi, demain, les organisateurs ont prévu les quatre 1/4 finale (deux hommes, deux femmes) sur la Rod Laver Arena, les frères Bryan étant bons pour fermer la session de nuit. Résultat, le méga choc du tableau féminin entre Justine Hénin et Nadia Petrova se jouera d'entrée, dès 11 heures. Moyen. Sans faire offense à Zheng Jie et à Kirilenko, s'il fallait absolument s'en tenir à ce programme, il y avait peut-être moyen d'inverser...

Melbourne - Tennis - Open d'Australie - Kirilenko pas raisonnable

Etre compétitrice, c'est bien. Savoir se préserver aussi. A la veille du premier quart de finale en Grand Chelem de sa carrière, Maria Kirilenko n'a pas fait les choses à moitié. A croire qu'elle s'ennuyait à l'hôtel. Elle a d'abord agité ses gambettes sur la Margaret Court Arena en double féminin. Avec sa partenaire Radwanska, elles ont pulvérisé (6-1, 6-2) les redoutables Martinez Sanchez/Llagostera Vives. L'essentiel était fait, elle allait tranquillement partir au massage pour préparer le match contre Zheng, prévu vers 13h00 mardi. Que nenni ! Ni une ni deux, elle enchaîne sur le court 3 en double mixte avec Nenad Zimonjic. Et en plus ils ont perdu (11-9) au super tie-break. Une journée bien chargée et pas raisonnable du tout mais Maria a une excuse : c'est son anniversaire. Joyeuses 23 bougies !

Melbourne - Tennis - Open d'Australie - Davydenko profite des errances de Verdasco

On espérait un choc, seul le suspense a répondu présent. Cinq sets et au final une victoire de Davydenko (6-3 au 5e) sur un Verdasco branché sur courant alternatif. Inexistant dans la première manche, l'Espagnol offre la seconde sur un jeu de service horrible avec deux double fautes. Puis c'est au tour du Russe de craquer. "Pas mal de ses services atteignaient 200-210 km/h. C'était très difficile pour moi de retourner sa première balle", témoigne Davydenko. Il offre la 3e manche puis craque dans le tie break du 4e alors qu'il mène 5-4, service à suivre. "Je ne sais pas ce qui s'est passé, j'ai tellement mal joué. C'était très décevant mais il a fallu vite se remettre dans le match pour le 5e set. J'étais vraiment fatigué en plus."

Heureusement pour lui, Verdasco avait remis son uniforme de Père Noël. "Il est très fort physiquement, il peut jouer cinq ou six sets sans problème. Heureusement, mentalement, il l'est beaucoup moins et je savais qu'il pouvait craquer." Bien vu. En attendant, ce match poussif lui enlève le titre de co-favori du tournoi. "Il aura du mal contre Federer, estime Verdasco. Va falloir qu'il joue à un niveau incroyable." Ou alors qu'il joue de nuit. Selon Davydenko, les conditions sont très différentes selon l'heure de la journée. "Je n'ai joué que le jour, donc a priori, c'est mieux. Mais il semble que les balles soient beaucoup plus lentes la nuit, ce qui convient mieux à mon jeu. Vous pouvez mieux jouer du fond du court, contrôler la balle. J'ai battu Federer ou Nadal à Doha de nuit et je marche bien en indoor aussi." Pas sûr que son voeu soit exaucé.